Hombo-Mutsamudu Anjouan, le 06 juillet 2020
Comoriennes, Comoriens,
Mes chers compatriotes
Nous célébrons aujourd’hui, le 45ème anniversaire de l’indépendance des Comores, alors que notre pays /, comme tous les autres pays du monde, / fait face à une grave crise sanitaire, / liée à la pandémie de COVID-19.
Nous fêtons ainsi cette date symbolique du 6 juillet / alors que nous sommes tous mobilisés pour combattre cette maladie / et que des mesures ont été prises / pour en freiner la propagation.
Malgré ce contexte, nous avons décidé de marquer cette date symbolique à Hombo-Mutsamudu, / sur cette île qui a vu naitre le Président AHMED ABDALLAH ABDEREMANE qui, / avec ses frères derrière lui, / a proclamé l’indépendance de notre pays. Qu’Allah leur accorde Sa miséricorde.
A cette occasion, je voudrais tout d’abord adresser nos prières à nos martyrs, / à nos héros et à tous ces anonymes, Comoriennes et Comoriens / dont le patriotisme et l’action / ont permis à notre pays / de recouvrer sa souveraineté et au peuple comorien / sa dignité.
Je salue avec un profond respect leur mémoire et je renouvèle la gratitude de la Nation / aux acteurs de l’indépendance qui sont parmi nous, / qu’Allah leur prête longue vie.
J’adresse un salut fraternel à nos forces armées et de sécurité / qui veillent aujourd’hui sur la quiétude de la population comorienne / et l’intégrité du territoire national.
Je rends à nouveau hommage au corps médical et à tout le personnel soignant de note pays qui, / avec les moyens qui sont les nôtres et l’assistance de nos partenaires bi et multilatéraux, / sont en première ligne pour prendre en charge et soigner nos malades, / avec courage et abnégation.
Toutefois, le meilleur hommage que nous puissions leur rendre, / mes chers compatriotes, / est de les aider à endiguer, maitriser et vaincre cette pandémie / par le respect scrupuleux des gestes barrières à savoir : / le port de masques, la distanciation physique, le lavage fréquent des mains / qui sont à ce jour, les meilleurs moyens, / pour contenir et enrayer le danger sournois, que représente le COVID-19.
Mes chers compatriotes,
La crise sanitaire nous met face à de nouveaux défis.
En effet la pandémie du Coronavirus qui a dores-et-déjà un impact négatif sur l’économie mondiale, // produit aussi ses effets sur la nôtre.
Ainsi, la croissance économique que nous visons, // la création et la préservation des emplois, // nous imposent alors une mobilisation encore plus forte, // pour maintenir nos équilibres financiers et contenir l’inflation.
La baisse des échanges, des investissements et des transferts informels des migrants au niveau mondial, // ainsi que le choc négatif de cette crise sur l’offre et la demande // ajoutée à la baisse des investissements privés // et leurs conséquences sur le système financier, l’Etat et les entreprises au niveau national, // provoquent une dégradation des perspectives macroéconomiques de notre pays.
C’est pourquoi, l’Etat a pris la décision d’alléger la fiscalité, // de reporter certaines échéances fiscales en faveur des entreprises // et de d’apporter un soutien à leur trésorerie.
L’Etat a également décidé d’apporter un soutien aux producteurs et préparateurs de vanille, // et de mettre en place des prêts garantis, à hauteur de 5 milliards de francs, // en faveur du secteur privé productif et du secteur informel.
La banque Centrale des Comores, // a demandé aux banques, de reporter les échéances des prêts aux entreprises, // sans frais ni pénalité de retard // et a mis en place un guichet de refinancement et un système de cotation des entreprises // pour favoriser l’accès des plus performantes aux financements bancaires.
Enfin l’Etat a pris en faveur des ménages, des débiteurs et du secteur financier, // les mesures qui vous seront annoncées incessamment.
Les besoins de financement de l’Etat pour 2020 estimés à 16,6 milliards de nos francs, // sont suffisamment couverts par les apports de l’Etat et les financements attendus de nos partenaires // pour assurer la continuité du service public // notamment dans le secteur sanitaire et éducatif.
C’est pourquoi après l’examen du Conseil interministériel et les avis des structures de gestion du Covid-19, // nous avons décidé d’assouplir certaines mesures // afin de réguler l’activité économique // de manière à sauvegarder la stabilité sociale et l’équilibre économique.
Ainsi, après des consultations et des échanges avec le Mufti de la République et les Ulémas, // les prières collectives sont à nouveau autorisées, dès demain mardi à midi, // sous la responsabilité des imams // avec entre autres, l’obligation de faire les ablutions préalables à la maison, // d’apporter chacun un tapis de prière individuel, // de porter systématiquement le masque // et de respecter les mesures d’hygiène et les distanciations physiques.
Dans les mêmes conditions, avec en plus l’usage de thermo flashs, // les classes dites d’examen du primaire et du secondaire // ainsi que les unités universitaires et des instituts d’enseignement supérieur // seront rouvertes sous la responsabilité des Chefs d’établissement // et de surveillants formés et informés.
Bien entendu, // nous devons redoubler de vigilance/, ajuster les comportements et mieux respecter les mesures barrières.
Nous avons également décidé de reporter le couvre-feu de 23 heures à 5 heures du matin, // en interdisant toutefois les activités générant des attroupements.
Les frontières nationales sont rouvertes et la circulation inter-iles par voie aérienne et maritime est à nouveau autorisée.
Des discussions sont en cours avec les compagnies aériennes, // en vue de l’ouverture progressive des frontières internationales.
Par contre, // les autres mesures prises pour les transports routiers et inter-iles, // les diverses manifestations, les festivités liées aux mariages, // les cérémonies religieuses, les loisirs, les marchés et les grandes surfaces, // restent toujours maintenues et doivent être respectées.
Parallèlement, // les tests et le dépistage de la COVID-19 // seront intensifiés avec l’isolement, la surveillance et le traitement des cas positifs.
Enfin, les districts sanitaires et les médecins-chefs référents // bénéficieront d’une préparation à une éventuelle et meilleure prise en charge à domicile, // des patients asymptomatiques.
Mes chers compatriotes,
C’est dans la paix et la concorde que l’indépendance de notre pays a été conquise.
C’est pacifiquement que nous devons continuer l’œuvre de nos prédécesseurs, // pour parachever l’indépendance de notre pays et recouvrer son intégrité territoriale // par l’intégration de l’Ile comorienne de Mayotte // dans son ensemble naturel.
Notre ambition de faire de l’Union des Comores un pays émergent à l’horizon 2030 // ne signifie autre chose que la préservation de cette dignité dont aspire le peuple comorien // qui implique l’éradication de la pauvreté dans notre pays.
Alors, nous devons toutes et tous nous mettre au travail // pour concrétiser les acquis de ces dernières années, // notamment ceux de la Conférence de Partenaire au Développement des Comores car, // cette dignité du peuple comorien, implique également une détermination sans faille // à sortir notre pays du marasme économique.
Nos ainés ont su puiser dans la détermination, le dialogue politique et la réconciliation nationale, // les ressources nécessaires pour conquérir l’indépendance de notre pays.
C’est cette voie que nous nous efforçons de suivre pour bâtir les Comores nouvelles, // dans la paix, la concorde et la prospérité.
Ainsi, je regrette profondément les appels à la haine, à l’affrontement et à la division qui n’ont pas leur place dans notre pays et, // plus particulièrement // en un jour si symbolique que le 6 juillet.
C’est pourquoi je voudrais, en ce jour du 06 juillet 2020, // appeler à nouveau tous les acteurs politiques de notre pays, // attachés à la Démocratie et à la République, // à unir nos forces // pour renforcer l’unité nationale, la paix civile et sociale // ainsi que la stabilité politique de notre pays, // pour créer les meilleures conditions de l’émergence dont les premières conditions sont // la justice et l’état de droit.
Pour cela, je leur renouvèle ainsi qu’a toutes celles et ceux qui le souhaitent et qui comprennent notre démarche // et à toutes les bonnes volontés, // ma disponibilité à œuvrer avec eux.
Parallèlement, je déclare solennellement, // que la protection de nos institutions, la sécurité des personnes et les biens, // la défense et le maintien de la paix et de l’ordre public dans notre pays, // qui sont mes responsabilités premières, // seront assurés sans défaillance.
Egalement, je m’engage ici, en ce jour symbolique, // à prendre des initiatives et des mesures, dans les jours et les semaines qui viennent // contre la recrudescence inquiétante des actes de violence et des agressions, // en particulier contre les enfants et les femmes, // dans nos iles.
La paix, la sécurité des personnes et des biens // ainsi que la stabilité dans notre pays, // sont nos biens communs les plus précieux sur lesquels, // nous devons veiller jalousement, // pour les consolider et les préserver. Tout le monde doit y mettre du sien et y apporter sa contribution.
Le défi est certes grand, mais nous sommes capables de le relever ensemble // comme la Nation a été capable de le faire en de nombreuses autres circonstances, // au premier rang desquelles le 6 juillet 1975 // que célébrons aujourd’hui.
Vive la République,
Vive l’Union des Comores,
Je vous remercie.
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