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Djaffar ahmed Djaffar :La manifestation de la vérité n’a pas de prix

Djaffar ahmed Djaffar
Djaffar ahmed Djaffar

Après l’acquittement, quelle pourait être la suite de l’affaire?

Au niveau pénal et en termes de procédure, une instruction en criminelle est très difficile à élucider. Il est notoire dans le monde entier que plusieurs crimes n’ont pas été élucidés facilement. Je pense que c’est ce qui s’est passé avec cette affaire de l’assassinat du lieutenant-colonel Combo Ayouba. Vu les moyens d’enquête et logistique que la justice comorienne dispose, deux ans ne sont pas suffisants pour arriver à la manifestation de la vérité. C’est ainsi que les membres du jury ont pris la décision d’acquitter l’ensemble des accusés pour défaut de preuves tangibles qui les relient à cet assassinat. L’assassinat d’un homme est un acte très répréhensible et perturbe la bonne marche de la société. Donc, il faut absolument découvrir le ou les auteurs de ce crime car la manifestation de la vérité dans une affaire criminelle n’a pas de prix. C’est la raison pour laquelle, le gouvernement comorien s’est engagé à mettre les moyens humains et matériels afin de connaitre la vérité et retrouver les auteurs.

Des noms ont été cités au cours de ces assises. Est-ce qu’une nouvelle enquête doit nécessairement débuter avec ces personnes?

C’est l’enquête judiciaire qui va être ouverte très prochainement qui décidera les actes et les personnes à auditionner. Il se pourrait que les mêmes personnes qui ont bénéficié de cet acquittement soient réentendues par la justice pour apporter des témoignages et des éclaircissements. Nous allons mettre tout en oeuvre afin de découvrir la vérité. Pour ce faire, nous allons mettre à la disposition de la justice, tous les moyens techniques et les différentes expertises nécessaires. Je rappelle que l’instruction est toujours faite à charge et à décharge.

Comment peut-on convoquer des assises et au final acquitter tout le monde pour défaut de preuve et irrégularité de procédure. La chambre d’accusation n’avait-elle pas remarqué ces défaillances?

La décision rendue constitue une preuve de l’indépendance de la magistrature de notre pays. Il est vrai que la chambre d’accusation avait envoyé l’affaire devant la cour d’assises, mais le jury, composé de citoyens et de magistrats professionnels, a estimé qu’il n’y avait pas de charges suffisantes et que, donc, il n’y avait pas matière à prononcer des condamnations.

Durant l’audience, Rachadi Mchangama, juge d’instruction chargé du dossier, a été, à plusieurs reprises, cité pour une conduite pas conforme pour une personne de cette responsabilité. Qu’en pense la direction générale des affaires judiciaires?

Le service de l’inspection judiciaire ouvrira une enquête pour vérifier ces faits qui n’honorent pas la justice comorienne. Cette enquête aura aussi comme mission de corriger certains disfonctionnements dans la conduite des enquêtes pénales. Si ces choses dites au cours de cette audience, tenue devant la cour d’assises, s’avèraient véridiques, des sanctions disciplinaires seront certainement prises à l’encontre des auteurs.

Propos recueillis
par Mariata Moussa

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