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Djounaid Djoubeir évoque « deux versants » dans le projet de la citoyenneté économique

Le double délit. Il faut rappeler qu’il y a deux versants dans le projet maléfique de la vente de notre citoyenneté. On parle beaucoup du vol du gain de cette cession, laquelle a causé un tord à la croissance économique du pays alors que le budget attendu aurait pu nous faire décoller sans trop de difficultés. Pendant des années durant, cette manne n’a jamais été citée dans les lignes du budget national qui a été toujours été squelettique malgré les obligations auxquelles nous devrions faire face. Les institutions financières internationales ont recommandé à maintes reprises l’insertion de ces sommes dans les prévisions budgétaires mais les Autorités de l’époque ne l’entendaient pas de cette oreille. 

Mais il y a l’autre versant que l’on tait: celui des objectifs de la loi à savoir le statut de citoyen économique comme le nom l’indique, un investisseur qui participerait au développement tous azimuts et à la création de dizaines de milliers d’emplois; Cette partie a été et reste sorti du débat alors que le but de la manœuvre est de booster l’investissement, gage de tout espoir de décollage. Maintenant que faire ?

De prime abord il faut se dire que ces fonds ont été récoltées, certes, par des mains invisibles le comorien lamda, mais il y avait toujours la complicité de hauts dignitaires à commencer par ceux qui étaient en charge des mécanismes de la gestion de l’Etat comorien qu’il s’agisse des membres des Exécutifs , des hauts fonctionnaires ou toute autre personne impliquée dans le processus d’octroi de la nationalité ou de la manipulation des fonds.

Les montants colossaux en question ont séjourné de compte en compte jusqu’aux paradis fiscaux sous l’impulsion de responsables comorien.

Il faut alors aller chercher cette cagnotte en utilisant toutes les procédures juridiques à notre disposition par le biais des outils de coopération contre le blanchiment des capitaux, des détournements des fonds publics et l’évasion fiscale par Gaffi, mécanisme internationalement reconnu.

Sur le plan purement intérieur, il y a nécessité de modifier la loi pénale dans le sens de criminaliser les actes de détournements de fonds publics avec un niveau de présomption de culpabilité acceptable, les détachant des délits passibles de peine correctionnelle sachant qu’il s’agit ici de faits graves ayant terni l’image du pays. Cette modification devrait intervenir avant l’élaboration de toutes listes de présumés coupables  pour ne pas enfreindre à la notion d’équité et de transparence, une faiblesse politique qui pourrait être interprétée comme une chasse à l’homme.

J’ai souligné plus haut, l’abandon par les médias et les politiques de la question cruciale du détournement des objectifs de la loi sur la citoyenneté.

La nationalité comorienne est livrée à toute personne qui en émet le souhait y compris des voyous et des interdits de frontières, dans le seul but de siphonner l’argent sans tenir compte  du contenu de la loi qui parle elle, plutôt de citoyen économique. Malgré cette manne financière et le nombre insolent de passeports vendus, les comoriens n’ont pas vu débarquer les investisseurs attendus. Les projets mirifiques nous ont émerveillés pour nous en dormir et permettre à des bandits et aux usurpateurs de notre citoyenneté et des fonds publics de s’évaporer dans la nature.

Djounaid Djoubeir

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2 commentaires sur Djounaid Djoubeir évoque « deux versants » dans le projet de la citoyenneté économique

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