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Djumwashongo contre le mariage mixte au nom de la culture comorienne

La décision de Djumwashongo d’interdire le mariage mixte est motivée par le souci de préserver les principes de la religion musulmane et les valeurs de la culture comorienne. «Le comportement de nos enfants est tellement difficile, car ils se permettent de se marier avec des hommes ou femmes qui ne partagent pas la même religion et la même culture que nous. C’est dans cette optique que nous devons sauver nos enfants à rester dans la culture comorienne», indique des responsables de la localité.

Le village de Djumwashongo vient d’interdire «le mariage mixte» pour mieux sauvegarder les valeurs de la culture comorienne et les principes de la religion musulmane. L’annonce a été faite vendredi 3 janvier par des notables et des cadres de la localité au cours d’une réunion publique organisée à Djumwashongo.
Les responsables de la localité restent stricts sur la question. Aucun enfant du village ne doit épouser un étranger, ou un «Gadra», un nom attribué à des Africains non comoriens vivant dans l’Hexagone. Mchami Ibrahim, enseignant et natif de Djumwashongo fera comprendre qu’en cas de mariage mixte, la communauté n’y participera pas.

Une amende de cinq mille euros

Et des mesures sévères seront prises pour punir ces familles et ceux qui participeront au mariage. «Après un bannissement de cinq ans, si la famille veut sa réintégration, elle sera sommé de payer une amende de cinq mille euros, ceux qui assisteront aux festivités doivent payer eux aussi une amende deux mille euros», souligne-t-il.
La décision n’est pas passée inaperçue. Malgré les critiques sur les réseaux sociaux, la communauté reste ferme et ne compte pas faire marche arrière, précisant que la décision a été prise après une consultation élargie à tous les habitants de cette localité de la région de Hambu. «Nous ne voulons pas d’ingérence dans notre village. Les familles sont toutes solidaires sur cette résolution», a indiqué un enseignant de cette localité.
Pour la localité de Djumwashongo, il s’agit bien d’une question de vie ou de mort de la culture comorienne et des valeurs qui fondent la religion musulmane. «Le comportement de nos enfants est tellement difficile, car ils se permettent de se marier avec des hommes ou de femmes qui ne partagent pas la même religion et la même culture que nous. C’est dans cette optique que nous devons sauver nos enfants et les pousser à rester dans la culture comorienne», indique Mchami Ibrahim, membre de cette communauté.

Sauver les enfants et protéger
la culture comorienne

Et selon lui, cette proscription visant à défendre les valeurs de la culture comorienne concerne seulement les étrangers qui ne sont pas de confession musulmane. Cet enseignant dit ne pas pouvoir se prononcer sur le cas des musulmans de nationalité étrangère. La résolution prise puise sa source sur des réalités mal vécues par de nombreuses familles comoriennes vivant en France qui, au finish, voient leurs enfants leur mener la vie dure. Djumwashongo n’est pas la seule localité à vivre cette situation mais elle restera sans nul doute la première à prendre des mesures concrètes. Des jeunes comoriens et comoriennes résidant en France ou ailleurs préfèrent épouser tous ceux qui tombent dans leurs bras, souvent de confessions différentes. Moroni, la capitale, des notables avaient déjà proscrit le mariage mixte en interdisant le grand-mariage traditionnel des jeunes Moroniens avec des étrangers.n

Bahiya Soulayman / Alwatwan

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