Le Gouverneur de l’ile autonome de Mohéli, Mohamed Said Fazul a tenu une conférence de presse ce 1er aout 2017 à Moroni. Au cours de cette conférence il est revenu sur ses limites dans la gestion de son ile. Il est certes élu, mais il n’a pratiquement pas de pouvoir pour administrer l’ile. Il a affirmé que les iles autonomes sont dépouillées de tous leurs pouvoirs, il ne peut même pas changer un chef de village. Pour lui, les véritables détenteurs du pouvoir dans ce pays, ce sont les directeurs des sociétés d’état et établissments publics. Il a déclaré qu’il prêt à abandonner son gouvernorat pour gérer une société d’état, mais aucun directeur d’une société d’état n’accepterait d’échanger sa direction avec son gouvernorat a-t-il affirmé avec ironie. Cette déclaration fracassante du gouverneur de Mohéli démontre l’hyperpuissance des dirigeants des sociétés d’état et des établissements publics dans notre pays.
En effet, les sociétés d’état et les établissements publics, sont gérés malheureusement dans la grande opacité et dans l’illégalité depuis plusieurs années. Il y a trois ans, les dernières auditions des directeurs généraux de certains établissements publics par le Chef de l’état ont prouvé encore une fois la gestion calamiteuse des sociétés d’état et établissements publics de ce pays. Ces auditions publiques ont mis à nue le disfonctionnement manifeste des sociétés d’état et autres établissements publics. Des responsables politiques et au premier chef, l’ancien Président de l’Union, Ikililou Dhoinine, avaient avoué en public leur ignorance sur le fonctionnement de ces sociétés d’état. Ils se sont plaints de la quasi- faillite de ces sociétés, de la gabegie dans les gestions des fonds, du non-paiement des taxes et impôts. Le 10 novembre 2016, l’actuel Chef de l’Etat, Azali Assoumani avait réuni, les responsables des sociétés d’Etat et les établissements publics dans un atelier portant sur les plans de redressement et de développement des sociétés d’état. Convoqué par le puissant Secretaire Général du Gouvernement, cet atelier avait pour objectif de valider les feuilles de route des entreprises publiques pour les cinq prochaines années.Des recommandations ont ainsi été formulées, mais, la gestion des sociétés d’état et établissements publics demeure toujours opaque.
Les règles de passation de marché ne sont pas respectées et la loi portant règlementation générale des sociétés à capitaux publics et des établissements publics de janvier 2006 qui définit le statut général des sociétés à capitaux publics et des établissements publics est ignoré et violée constamment par les gouvernements successifs et les responsables de ces sociétés.
Effectivement, le gouverneur de l’ile autonome de Mohéli a raison : ceux qui détiennent le pouvoir dans ce pays, ces sont des personnes qui ne sont pas élues comme lui, mais des personnes nommées par des décrets notamment dans les sociétés et établissements publics.
Comores droit
Il fallait le savoir avant d’être élu monsieur le gouverneur.
Cela étonne que quelqu’un qui voulait être élu gouverneur ne connaissait pas le fonctionnement de la république.
Ah oui je veux être gouverneur!
Quelle hypocrisie!!!