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Douanes : les nouvelles dispositions douanières sèment la zizanie

Parmi les nombreux commissionnaires en douane, seuls cinq pourront travailler à compter du 31 août, selon les nouvelles dispositions, soit quatre à Ngazidja et un à Ndzuani. A en croire certains professionnels, des commissionnaires pourtant autorisés à exercer ne seraient pas opérationnels. La faute «à un matériel défaillant et à une connexion quasi-nulle».

Dès le mercredi prochain, 31 août, l’unité banalisée de dédouanement sera fermée. Ainsi en a décidé la direction de l’informatique de la douane comorienne. Cette décision est dictée par le ‘‘nouveau cadre de travail permettant aux transporteurs et aux transitaires de saisir leurs manifestes et leurs déclarations en douanes.’’ Cette nouvelle politique consiste, entre autres, à faciliter les démarches des usagers et à gagner du temps. Mais, l’objectif est, surtout, de se conformer aux exigences des organismes et institutions dont les Comores sont membres comme le Comesa.

Si l’initiative est salutaire, il n’en demeure pas moins qu’elle suscite le courroux de nombreux commissionnaires en douanes, qui accusent la direction générale de la douane ‘‘d’imposer des règles sans concertation.’’ Faux, rétorque le directeur de la prévention et du contentieux. Alhatar Abdallah explique qu’avant de lancer cette reforme, des ateliers de sensibilisation avaient eu lieu dans les trois îles. «Comprenez que notre objectif n’est pas de bloquer ou d’empêcher des personnes de travailler. Ce sont nos partenaires et le pays a besoin d’eux. Seulement, nous avons reçu des ordres et nous devons les appliquer», dit-il.

En effet, un arrêté en date du 18 décembre 2014 et signé par Mohamed Ali Soilihi, alors vice-président en charge des Finances, réglemente la profession de commissionnaire en douane agréée. Il y est stipulé que chaque commissionnaire doit procéder «à l’installation de l’outil informatisé qui sert à l’inter-connectivité avec le Sydonia.»

Seulement voilà : parmi les nombreux commissionnaires en douane, seuls cinq pourront travailler à compter du 31 août selon les nouvelles dispositions, soit quatre à Ngazidja et un à Ndzuani. Selon des sources sûres, certains commissionnaires pourtant autorisés à exercer ne seraient pas opérationnels. La faute «à un matériel défaillant et à une connexion quasi-nulle». Mouhamad Soulé Mchinda, cogérant de Gener-Export, confirme l’information. Il critique «la mauvaise connexion de (nos) bureaux, qui, à plusieurs reprises, nous fait perdre du temps.» «Nous ne refusons pas ces nouvelles mesures. Mais, avant que la douane nous impose ce genre de choses, elle doit s’assurer que sa nouvelle politique soit infaillible ; ce qui n’est pas le cas puisque des fois, le chef des opérations commerciales nous demande parfois de travailler manuellement», fait savoir Mouhamad Soulé Mchinda.

Même son de cloche chez Al-Hassane Bousri Ibrahim, patron de Transit-Com. Lui aussi n’est pas contre la reforme «si le rendement est conséquent et les conditions réunies.» «Le nouveau directeur général ne cherche pas la concertation puisqu’il ne nous a jamais rencontrés. A notre grande surprise, la caution est fixée à trois millions sans que personne ne soit au courant», dit-il. Mais, du côté de la douane, on affirme que tout a été étudié pour que cette transition se passe dans les meilleures conditions. «On leur a fixés plusieurs dates butoir avant de finalement passer à l’acte. Mais, on n’a constaté aucun effort de leur part, malgré les recommandations et les ateliers organisés», indique Alhatar Abdallah.

Abdallah Mzembaba / Alwatwan 

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