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El-Maarouf: La grève toujours maintenue

En l’absence de médecins en service à El-Maarouf, c’est toute la population qui court un risque énorme car «pauvre ou riche, ministre ou citoyen lambda, El-Maarouf est un passage obligé avant toute probable évacuation vers les hôpitaux étrangers», ont soutenu les grévistes.

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«Tant que Mohamed Soudjay sera le directeur, nous ne reprendrons pas le travail», a déclaré hier le gynécologue Ahmed Abdou Chakour, secrétaire général du syndicat des médecins. Celui-ci ajoutera que «nous n’avons aucun problème avec la personne de Mohamed Soudjay, nous sommes contre sa gestion et sa direction. Nous voulons une nouvelle tête pour diriger El-Maarouf».

Accompagné des docteurs Atoissi Farida et Souniante Maoulida Adam, respectivement secrétaire adjoint et membre du syndicat des médecins, Ahmed Abdou Chakour a, au cours de son entretien avec Al-watwan dans la journée du lundi, expliqué que la grève est toujours maintenue au Centre national hospitalier (Chn) El-Maarouf.
Entamée depuis le début du mois de juillet dernier, la grève des médecins est motivée par une envie de voir arriver un nouveau directeur à la place de Mohamed Soudjay qualifié «d’incompétent et inapte à apporter des solutions concrètes et adaptées à la situation d’El-Maarouf». Un témoignage que partage le Conseil d’administration des lieux arguant que Mohamed Soudjay entreprend «de grosses dépenses sans prévenir le comité de direction et sans pièce justificative, manque de rapports d’activités et de bilan financier». Une gestion «opaque» que le CA et les médecins veulent mettre fin.

Seulement, jusqu’ici la solution proposée par le ministère de la santé est la mise en place d’une commission pour diriger l’hôpital. Mais là encore «on retrouve Soudjay et ça ne peut pas être possible car c’est justement lui le problème». Par conséquent «nous maintenons la grève et nous poursuivrons nos consultations gratuites dans les différents hôpitaux de Ngazidja».
Pour l’heure, à El-Maarouf, seul un service minimum relatif aux cas viraux est assuré. Plusieurs semaines après son début, la grève n’est pas prête de s’estomper et ce malgré les lourdes conséquences qu’elle peut engendrer. «D’habitude nous transfèrons nos patients à El-Maarouf quand la situation est grave, or maintenant cela n’est plus possible ce qui alourdit davantage les conséquences», dixit Atoissi Farida, médecin chef du district de Hambu.

Effectivement, en l’absence de médecins en service à El-Maarouf, c’est toute la population qui court un risque énorme car «pauvre ou riche, ministre ou citoyen lambda, El-Maarouf est un passage obligé avant toute probable évacuation vers les hôpitaux étrangers», ont soutenu les grévistes. Pourtant la grève, semble-t-il, n’aurait provoqué aucun onde de choc chez la population.

Approché par Al-watwan, le secrétaire général du ministère de la Santé dit vouloir «attendre qu’il y ait suffisamment d’informations pour m’exprimer sur le sujet et sur la commission mise en place à El-Maarouf». Il est à noter que depuis le début de la grève Mohamed Soudjay n’a donné aucune suite à nos multiples tentatives de l’interroger. Pour le docteur Ahmed Abdou Chakour «il n’ya pas de santé du pouvoir ou de l’opposition, nous sommes tous vulnérables d’où la nécessité de faire primer l’intérêt général».

«Il y a beaucoup de confrères à El-Maarouf qui se sacrifient jour et nuit pour faire leur travail alors qu’ils ne sont même pas des fonctionnaires. Nous ne réclamons qu’un meilleur plateau technique afin de répondre au mieux aux exigences de notre métier», a souligné Atoissi Farida. Ahmed Abdou Chakour a déclaré, en outre, qu’il y a «un profond mépris des dirigeants à notre égard». Dans l’attente d’une «réelle solution», la grève poursuit son petit bonhomme de chemin mettant en péril l’ensemble de la population du pays.

Abdallah Mzembaba /Alwatwan

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