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El-Maarouf : Le problème des déchets reste toujours entier

Selon le directeur général d’El-Maarouf, depuis plus d’une année, l’armée nationale a effectué une opération de nettoyage au centre hospitalier, mais aucune action de ce genre n’a été entreprise depuis. Et les déchets, à la fois médicaux et ménagers, s’entassent
au fil des jours, menaçant la santé des patients.

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Il est 10h30 ce jeudi 19 mai. Nous sommes au Centre hospitalier national El-Maarouf, plus précisément à coté du service d’ophtalmologie. Ma vue s’embrouille. Des images défilent devant moi. Des centaines de sachets, d’aiguilles usées, des gants  et des compresses pleins de sang sec, des blouses usées, des tubes de labo, … Toutes sortes de déchets hospitaliers autour de moi. Quand on tourne la tête, on est happé par l’odeur des ordures ménagères qui s’entassent à quelques mètres de là.

Je me mets sur la pointe des pieds pour essayer de voir le bout de cette montagne de déchets. Impossible. Ces tonnes de déchets hospitaliers et ménagers datent d’une année entière. Un an donc qu’ils ne sont pas ramassés. En face de moi, la citerne d’eau qui alimente l’hôpital. «C’est un danger de santé publique, surtout pour l’hôpital», balance un médecin, qui nous regarde de loin.

Je contourne le bâtiment de pneumo-physiologie et me dirige vers le service de maintenance. Tout juste à côté, un incinérateur qui n’est plus fonctionnel depuis longtemps est entouré de sachets de lames usées et d’objets tranchants.

Ils attendent d’être incinérés depuis des mois. Mais, selon un infirmier rencontré sur les lieux, depuis fort longtemps, l’incinérateur est hors service et ces déchets s’entassent. Quand je continue à avancer vers le bloc opératoire, c’est toute une autre histoire.

Les déchets sont même envahis par l’herbe sauvage. Une autre montagne de déchets nous accueille. «Ici, ce sont des déchets purement médicaux, tout ce qui sort du bloc opératoire et l’infection se fait facilement», indique un médecin.
Le docteur Mahmoud Moussa a tenu à interpeller les responsables sur ce danger imminent. «C’est un foyer de production de germes de tout genre. Et les germes sont des vecteurs qui circulent. Nous sommes exposés à toutes sortes de maladies, surtout pneumologiques et gastriques».

Et de continuer : «Nous sommes tout près du bloc. Donc quelles que soit les mesures d’asepsie qui peuvent être prises, il peut y avoir une négligence quelque part, comme une porte non fermée et les germes peuvent entrer. Nous sommes exposés à un grand danger, des mesures urgentes doivent être prises». Il estime que ce genre de déchets doivent être détruits immédiatement et non jetés n’importe où.

Pour le directeur général d’El-Maarouf, depuis plus d’une année, l’armée nationale a débarrassé les ordures du Chn, mais aucune action de ce genre n’a été entreprise depuis. Sur le site d’Itsudnzu où les déchets hospitaliers étaient jadis déposés, le comité régional a interdit le dépôt et exige qu’une fosse soit creusée pour enfouir ces immondices. «Nous n’avons pas les moyens, nous demandons au gouvernement et augouvernorat de nous accompagner dans ce dossier, sinon nous irons droit vers la catastrophe».

Zain-El Abidine Abdallah aurait entamé des démarches auprès de l’Unicef pour l’acquisition d’un incinérateur et le dossier serait en cours. «Nous avons deux propositions de grands incinérateurs d’une tonne et de 500 tonnes. Cela pourra servir à tous les hôpitaux de la place. Et c’est un incinérateur écologique qui fonctionnera avec les résidus de bois», avance le directeur d’El-Maarouf.

Abouhariat Said Abdallah/Alwatwan

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