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Élection présidentielle au Liberia : George Weah vainqueur

Selon les résultats provisoires de la Commission électorale nationale du Liberia (NEC) l’ex-footballeur serait en tête du second tour de la présidentielle avec 61,5 % des voix contre 38,5 % pour son adversaire, Joseph Boakai.
Après le dépouillement de près de 98,1 % des bulletins, la Commission électorale nationale du Liberia (NEC) annonce la victoire provisoire de George Weah au second tour de la présidentielle avec 61,5 % des voix contre 38, 5 % pour son adversaire le vice-président sortant Joseph Boakai. « Le peuple libérien a clairement fait son choix (mardi) et, ensemble, nous sommes confiants quant à l’issue du processus électoral », avait tweeté la veille le Ballon d’or 1995, sorti vainqueur du premier tour du 10 octobre avec plus de 38 % des voix.

La présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf a signé mardi 26 octobre un décret établissant une « équipe de transition », composée de plusieurs ministres, pour organiser un « transfert ordonné du pouvoir » à son successeur, prévu le 22 janvier.

Un vote sans cesse retardé
Près de trois décennies après le début d’une guerre civile qui a fait 250 000 morts en 14 ans, le Liberia s’apprête à vivre sa première alternance démocratique entre une présidente élue, Ellen Johnson Sirleaf, et son successeur, qui entrera en fonction le 22 janvier. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et le chef des observateurs de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’ancien président du Ghana John Dramani Mahama, ont tous deux salué « la tenue pacifique » du scrutin, tout comme l’a également fait l’Union européenne.
Organisé au lendemain de Noël, après avoir été reporté de sept semaines en raison de contestations des résultats du premier tour le 10 octobre par plusieurs candidats, le second tour a vu la participation augmenter tout au long de la journée, pour atteindre « environ 55 % », selon l’ex-président Mahama. Si elle salue la bonne tenue des opérations jusqu’ici, sans les problèmes d’organisation rencontrés début octobre, la Cedeao encourageait la NEC à publier rapidement des résultats « afin d’éviter de créer de l’anxiété parmi la population ».
Dans un pays qui n’a pas connu d’alternance démocratique depuis 1944, « cette transition est cruciale. Si le Liberia la réussit, ce sera une victoire pour lui, pour l’Afrique de l’Ouest et pour l’Afrique en général », a déclaré mardi à l’AFP l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, chef des observateurs du National Democratic Institute (NDI), dont le siège est aux États-Unis.

Deux candidats que tout oppose
« Je suis entièrement prêt à prendre la présidence cette fois-ci », déclarait il y a encore peu l’ancienne gloire du football et sénateur George Weah, battu par Mme Sirleaf en 2005 puis en 2011 comme candidat à la vice-présidence. L’ancienne star du PSG et du Milan AC, unique Ballon d’or africain (1995) à ce jour, s’est présenté sur un ticket avec la sénatrice Jewel Taylor, ex-épouse de l’ancien président (1997-2003) Charles Taylor, une sénatrice respectée et l’une des rares femmes d’influence du pays. Pour rappel, Charles Taylor, chef de guerre pendant le conflit au Liberia, a été condamné en 2012 à cinquante ans de prison pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis lors de la guerre civile en Sierra Leone voisine (1991-2001). Il conserve une réelle influence dans son pays. C’est donca affronté . Absent du pays pendant la guerre civile, battu à la présidentielle de 2005 par Ellen Johnson Sirleaf, « Mister George » assure avoir « gagné en expérience » après avoir fondé son propre parti, en 2004, et été élu sénateur, en 2014, face à un fils de Mme Sirleaf. Ses critiques jugent son programme trop vague et pointent son absentéisme au Sénat, mais il reste une idole pour la jeunesse et une incarnation positive du Liberia.

Boakai, l’héritier d’Ellen Johnson Sirleaf

Élu en 2005 puis réélu en 2011 sur le « ticket » de Mme Sirleaf, Joseph Boakai, 72 ans, se présentait comme son héritier naturel. Issu, comme George Weah, de la population « autochtone », et non de l’élite « américano-libérienne » descendant d’esclaves affranchis qui domine le pays depuis sa création, il s’est décrit tout au long de la campagne présidentielle comme un homme ordinaire ayant réussi à s’extraire d’une condition modeste. Aux électeurs qui pourraient vouloir lui faire payer les difficultés économiques, il promettait une meilleure gestion des ressources pour lutter contre la pauvreté. Mais cela n’a pas suivi. Il d’ailleurs annoncé le jour du second tour, qu’il reconnaitrait les résultats sortis des urnes, mêmes s’ils ne lui étaient pas favorables. Il ne lui reste plus qu’a prendre acte de la large victoire de George Weah qui doit être confirmée par la Cour constitutionnelle dans les prochains jours.

Lepoint.fr

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