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Elections anticipées : Plus de 300 mille électeurs aux urnes ce dimanche 24 mars

Les Comoriens devraient se prononcer sur treize candidats pour l’élection présidentielle et vingt-deux autres pour les gubernatoriales. Trois discours se sont dégagés tout au long de la campagne électorale bouclée aujourd’hui à minuit sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit du cinquième scrutin du genre organisé dans le pays depuis les Accords de Fomboni de février 2001 qui avaient mis fin à la crise séparatiste de juillet 1997 et instauré le système de la présidence tournante entre les îles.

Les Comoriens sont appelés ce dimanche 24 mars aux urnes pour une élection historique marquée essentiellement par une bipolarisation du débat autour de la rupture et la continuité des réformes du pays. En tout, 309 137 électeurs devraient se prononcer, pour les cinq prochaines années, sur treize candidats pour l’élection présidentielle et vingt-deux candidats pour les gubernatoriales dont une seule femme.

On compte 123.543 électeurs à Ndzuani, 21.671 à Mwali et 163.541à Ngazidja, d’après les chiffres officiels communiqués par la Ceni qui précise que le nombre de bureaux de vote est de 731 sur l’ensemble des trois îles. Les élections anticipées sont financées à 100% par l’Etat comorien à hauteur d’un milliard sept cent cinquante millions de francs comoriens. Le gouvernement a mis en place, depuis 2018, un fonds souverain d’appui à la consolidation de la démocratie aux Comores alimentée par des ressources propres.

Environ, une centaine d’observateurs internationaux sont à Moroni pour superviser les opérations de vote. L’Union africaine a déployé une trentaine d’observateurs, l’Easf en a mobilisé vingt-sept, le Comesa compte déployer environ une vingtaine d’observateurs alors que la Ligue des Etats arabes (Lea) a déjà déployé une équipe de sept personnes pour une mission de coordination et de supervision du scrutin. L’organisation internationale de la Francophonie (Oif) et la Commission de l’Océan indien (Coi) ont donné leurs accords de principe de participer à l’observation des élections.

L’article 119

Le double scrutin des 24 mars et 21 avril prochains est une suite logique du référendum de juillet 2018 qui avait recommandé dans l’article 119 la tenue d’élections anticipées avant douze mois. « Les élections des nouveaux, président de l’Union et gouverneurs des îles auront lieu à la même date, au plus tard dans les douze mois, suivant la date d’entrée en vigueur de la présente Constitution », précise l’article.

Il s’agit du cinquième scrutin du genre organisé dans le pays depuis les Accords de Fomboni de février 2001 qui avaient mis fin à la crise séparatiste de juillet 1997 et instauré le système de la présidence tournante entre les îles. Les Comoriens étaient appelés aux urnes en mars et avril 2002 pour la première expérimentation de la présidence tournante affirmée dans la constitution de décembre 2001. Les électeurs seront appelés, à nouveau, en 2006 pour élire un nouveau le président avant d’être convoqués en décembre 2010 puis en février, mars et avril 2016 pour choisir des nouveaux dirigeants.

Ces élections anticipées, les premières de l’histoire des Comores indépendantes, depuis la démocratisation du pays en 1990, visent à rénover le système de la présidence tournante et renforcer l’unité nationale, d’après des conclusions entérinées à l’issue des Assises nationales organisées à Moroni du 4 au 11 février 2018. « Il s’agit de consolider les acquis de la tournante et asseoir des bases nouvelles devant aider le pays à renforcer le sentiment national », avait justifié le président Azali Assoumani dans son discours de clôture des Assises nationales au stade de Moroni.

Trois discours

La constitution de juillet 2018 a mis fin à l’élection primaire qui permettait à l’île à laquelle échoit la tournante de choisir trois candidats qui se présentent à un scrutin majoritaire à un seul tour sur l’ensemble des trois îles. Il s’agit de l’une des grandes nouveautés de la nouvelle loi fondamentale qui pose ainsi une élection majoritaire à deux tours.

La campagne électorale qui prend fin aujourd’hui à minuit a laissé jaillir trois discours pendant les meetings, les conférences et les caravanes électorales. Le premier discours défendu par des candidats qui se réclament de l’opposition se résume par la rupture du processus engagé depuis les Assises nationales de 2018 et le retour pur et simple des Accords de Fomboni avec le rétablissement de la tournante telle qu’affirmée par la constitution de 2001.

Le second discours est soutenu par des jeunes progressistes qui demandent la fin « d’un système » qui, selon eux, n’aurait pas permis au pays de décoller réellement après plus de quarante années d’indépendance. Le troisième discours, défendu par le pouvoir, se résume par la continuité des réformes déjà engagés, l’amorce d’une vision nouvelle avec des chantiers à la clé pour faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030. Les candidats sont, pour leur grande majorité, sans étiquettes précises et ont l’air d’impulser un vent nouveau dans le microcosme politique national.

A.S.Kemba/Al-watwan

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