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Émergence et décentralisation :«Nous ne pouvons pas nous développer sans notre coutume»

«La décentralisation aux Comores a échoué et c’est la cause du séparatisme», déclare Ismael Ali, Doctorant. Dans un entretien accordé sur Comores infos, l’étudiant doctorant qui fait sa thèse à Paris sur la décentralisation est revenu sur plusieurs domaines de l’émergence à la décentralisation et sur le développement des Comores.

 

 

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2 commentaires sur Émergence et décentralisation :«Nous ne pouvons pas nous développer sans notre coutume»

  1. Le problème du comorien reste de confondre tradition et immobilisme. La tradition ou coutumes ne sont pas des valeurs figées dans le temps et l’espace. Autrement, on ne peut dire vouloir se développer et manifester le désir de rester comme avant. Les Comores connaissent des évolutions depuis Juillet 1975 même si elles ne sont pas à la hauteur de nos aspirations. Le monde est en mouvement et les Comores ne pouvaient en être autrement. La population mondiale est passée de 5 000 000 000 aux années 70 à près de 8 000 000 000 aujourd’hui. Les Comores ont vu la population se multiplier par 3. Les besoins vitaux se sont multipliés sans pour autant pouvoir y répondre pour certains pays notamment le notre. D’une centaine d’élève pour l’entrée en sixième, on est passé à des dizaines des milliers à ce jour sans que l’état ait pris la mesure d’offrir des conditions d’éducations conséquentes à savoir la création de plusieurs établissements publiques et d’un personnel bien formé et bien payé. Du coup, la jeunesse comorienne est livrée à elle même, dépendant de la seule famille, pour tenter de s’en sortir et faire avancer le pays. Tout cela pour dire que l’on ne peut prétendre avancer sans se donner les moyens à savoir révolutionner les choses. Autrement, faire différemment qu’autrefois. C’est la même chose que pour la tradition. Elle doit être adaptée au temps qui cours pour ne plus ne pas lui tourner le dos. C’est ce que FEU ALI SWALIHI MTSASHIWA avait voulu initier pour les Comores mais dont la France et ses vassaux ne lui ont pas laissé le temps. Contrairement aux faux témoignages de certains, A. S. M n’a jamais l’intention ou la volonté d’éradiquer le grand mariage. Il voulait le réformer pour l’adapter aux circonstance d’un pays né le 05 Juillet 1975. Au lendemain de notre indépendance, le pays était dépourvu de tout. Le nombre de personnes formées pour la gestion des affaires fut une trace. Le personnel qualifié pour le milieu médical, l’éducation, l’administration publique et les sociétés d’état était insignifiant. Pour construire nos routes et nos mudia, l’implication de la population fut inévitable. Les chantiers furent nombreux pour lutter contre les problèmes liés aux carences alimentaires. L’organisation de l’agriculture et de la pêche fut un des outils priorisés pour une auto suffisance alimentaire de base. Alors le grand mariage, considéré comme un vecteur d’accession à l’aristocratie, devrait se reformer. A. S. M a formuler une autre façon de réaliser le Anda. Tout devrait avoir lieu en un seul jour de et ce peu importe le volume du festin. La dote comme les cadeaux échangés entre l’homme et la femme devraient demeurer à la connaissance exclusive des mariés et dans une valise, seule une bague symbolisait l’union et était au vue du publique. Les habitants de la cité où a eu lieu le grand mariage devraient reprendre le travail le lendemain. Il n’y avait aucun motif pour rester les bras croisés. Les grands notables n’étaient pas celles ou ceux qui pouvaient prétendre avoir fait le plus grand mariage de tous les temps mais celles et ou ceux qui avaient accomplis des actes positifs dans l’intérêt national. En définitive, les besoins de la jeune nation avaient invité le citoyen à revoir ses habitudes pour ne pas opposer l’éveil national à nos valeurs culturelles. Un éveil dont les principes furent de dispenser une formation à l’ensemble des enfants de la nation, les nourrir et les soigner pour les mettre sur la voix d’un bien être harmonieux où chacun se sentirait heureux partout où il pouvait se trouver dans chacun des coins du pays. Les coutumes ou la tradition ne pouvaient que s’adapter aux besoins devant permettre à toute la nation de s’épanouir. Je ne dirais pas plus, la constructions des moudirias ont acté le besoin nécessaire de décentraliser le pays pour mieux le développer, c’était en 1976. Une décentralisation indispensable pour l’égalité d’accès aux droits pour chacun (e) des cooriens (nes), initier l’alphabétisation de toute la population, inscrire la laïcité et légalité homme femme dans la constitution comme condition sans les quelles les Comores ne pouvaient avancer. Pour mémoire, je faisais parti de ceux, gamins, qui ont avalés la propagande anti soilihiste mais surpris lorsqu’en France j’ai pu observer que la décentralisation fut actée en 1982, l’alphabétisation en 1986 étant entendu que seule la laïcité était en âge avancé. Pour finir, on ne peut vouloir avancer tout en conservant les conditions et valeurs immobilisant. La révolution n’a jamais été pour l’immobilisme, le conservatisme ou la reculade. Les pays avancés ont porté des modifications à leur façon de voir les choses. On y trouve les USA avec la fin de la ségrégation raciale, la chine avec la révolution culturelle, le japon avec la fin de la royauté, l’Allemagne avec la fin du Nazisme, la grande bretagne avec la naissance du parlementarisme, la Russie avec la révolution socialiste, l’Afrique du sud avec la fin du régime ségrégationniste, la France avec la révolution française, l’inde avec la révolution portée par Gandi, etc, etc. C’est simple si on ne change rien, on restera telqu’ ont été ceux qui nous ont précédés. Le Anda oui mais intelligemment révisé. Pas seulement dans les dépenses mais aussi dans sa structure, son rôle dans la société, ses droits et devoirs. Difficile de croire que parce que quelqu’un ait réalisé son ANDA qu’il soit devenu un grand homme, intelligent, sage et savant pouvant s’occuper de tout et de rien. A un moment de l’histoire des Comores dites « IDEPENDANTES » on a vu les Andanistes tenter d’orchestrer la politique, diriger les prières dans les mosquées et intervenir dans l’éducation scolaire, les activités sportives tout en montant les citoyens les uns contre les autres sans succès visibles. La société est en mouvement et les choses changent sans cesse. Rien ne peut, désormais, être comme avant. Ou on s’adapte au temps ou les circonstances nous imposeront le changement sans que l’on soit en capacité de porter la moindre modification. L’exemple de cette jeunesse qui s’exprime pour tout et de partout au nom de leur cité est la preuve parfaite que l’on doit adapter nos valeurs au temps pour ne pas subir le changement sommes toutes naturelles.

  2. Tous les pays développés ne sont pas devenus des pays développés parce qu’ils étaient coutumiers ou traditionnels, non ! Moi, j’estime que la culture surtout grand comorien axé sur le Anda et le grand mariage soit des freins au développement. Une personne seul qui débourse 10000 ou 20000 euros pour faire un mariage dont l’espérance de vie reste à 10ans ; j’appelle cela du gaspillage et une sotise de l’esprit les gens qui ont imaginé ce concept même si on peut reconnaître des avantages ou des mérites, cela reste une expérience risquée et chaotique !

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