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Et si on s’interroge sur le fond et la forme des primaires ?

A la veille des élections présidentielles précédées des primaires à Ngazidja, il y a lieu de s’interroger sur la manière dont les primaires sont organisées. Certes, la question interpelle nos constitutionnalistes, mais entant que citoyens, on a le droit de s’interroger et de relancer le débat même si on sait, qu’il est trop tard pour les primaires du 21 février prochain, mais le débat mérite d’être lancé.

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Selon la constitution et la loi électorale, seuls les électeurs de l’Île où échoit la tournante, sont appelés aux urnes pour élire les trois candidats en tête qui seront ensuite élus par l’ensemble de l’archipel. Mais, une question interpelle bon nombre parmi nous sur la manière dont se déroulent ces primaires. Quand on observe de près, on constate qu’il y a défaillance dans le schéma qui compose ces primaires et nous appelons nos juristes à nous éclairer.

L’esprit de ces primaires n’est pas respecté dans la mesure où, un électeur vote deux ou trois fois la primaire dans des îles différentes. La logique voudra bien qu’on vote une seule fois. Pour être clair, on ne peut pas voter en 2006 par exemple à Anjouan et puis en 2010, lors du tour des mohéliens, aller voter à Mohéli. Par contre, lors de l’élection générale qui concerne toutes les îles, on peut voter dans n’importe quelle île où l’on se trouve car cette élection est générale.

En lançant ce débat que nous trouvons démocratique, on veut anticiper les difficultés et les nuages qui entourent la tournante et qui font qu’aujourd’hui, notre constitution est mal interprétée et chacun se pose en constitutionaliste. En 2006 par exemple, Abdourahmane Ben Ali, de père anjiouanais était candidat à Anjouan, et a voté la primaire d’Anjouan, comme le stipule la loi. Il devrait en principe ne pas participer dans les autres primaires mais voter pour l’élection générale. Si on avait pris cette disposition, on ne serait pas confronté dans le débat stérile posé dans le pays sur les primaires de Ngazidja où Sambi voulait coûte que coûte devenir éligible et électeur.

Il est certain que ceux qui veulent enfermer le débat diront ici que tout dépendra du lieu où on habite. Mais, c’est un autre principe car nous sommes tous détenteurs d’une carte biométrique d’électeur et elle doit indiquer que cette personne a déjà voté pour la tournante dans l’une des trois Îles. La question mérite d’être posée avec des termes juridiques, mais c’est le travail de nos juristes.

En soulevant ce débat, nous voulons contribuer à l’apaisement et à la bonne marche de nos institutions car cette fois-ci, on a évité de près un bain de sang par rapport à cette tournante.

A vos plumes !

Sakina Mhoma Mchangama

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