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Exploitation de la carrière Handuli : Le gouvernement s’en tient au respect de la loi

Le porte-parole a insisté que tous les domaines publics, gérés par les communautés villageoises, appartiennent à l’Etat et le gouvernement peut, à tout moment, s’en servir et quitte même réquisitionner la propriété privée légalement pour l’intérêt public.

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Le porte-parole du gouvernement a convié la presse, dimanche matin à son ministère de la Rue de l’Union africaine à Moroni, pour faire le point sur l’affaire de l’exploitation de la carrière Handuli par la Colas et réclamée par la communauté de Pvanambwani.
Houmed Msaidié, le ministre de l’Intérieur, a salué la démarche citoyenne de certaines organisations de la société civile (Fcc, Ngo’shawo, syndicats) et institutions publiques (Conseil de l’île de Ngazidja, Association des maires de l’île) de s’impliquer en saisissant la justice pour mieux connaitre les termes du contrat permettant à la Colas d’extraire des matériaux de la carrière pour des travaux liés à l’exploitation pétrolière au Mozambique. Mais le Conseil de l’île, qui a introduit ce référé en justice, a été débouté.

Dans ses déclarations préliminaires, le ministre a soutenu, cependant, que cette implication de la société civile et institutions publiques a exacerbé la détermination des habitants de Pvanambwani à s’opposer au contrat passé entre le gouvernement et l’entreprise française.

Il a déploré le fait que, suite au retard de se prononcer du juge des référés du tribunal de Moroni, des jeunes de Pvanambwani s’en prennent par le feu, jeudi et vendredi, à des biens de la Colas et tabassent, sur le champ, un gendarme chargé de la sécurité du chantier de la société. Des actes, selon le conférencier, qui repoussent les investisseurs hors du pays.
Houmed a rappelé le précédent incident, un sit-in des villageois sur le site exploité par la Colas, qui a valu à l’arrestation d’une centaine des manifestants. A en croire, le porte-parole du gouvernement, l’accord de ce jour a été pour les habitants de Pvanambwani de revendiquer ce qu’ils pensent être de leur droit par des voies et moyens pacifiques. Ce qui n’a pas été, selon Houmed Msaidié, respecté par les jeunes du village à travers leurs actes de jeudi et vendredi derniers. D’où l’intervention des forces publiques pour rétablir l’ordre.

Une descente avec des actes diversement appréciés et dont le ministre reconnait qu’à chaque fois qu’on recourt aux forces de l’ordre, notamment avec soutien des militaires, il y a des dégâts à déplorer. C’est pourquoi une enquête est ouverte pour fixer les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire, a laissé entendre le ministre de l’Intérieur. Ce dernier a saisi l’occasion pour saluer le Modec (Mouvement des entreprises comoriennes) qui s’est exprimé, à travers un communiqué, contre la violence de la communauté de Pvanambwani et déploré le «laxisme» du gouvernement dans la gestion de ce dossier.

Le porte-parole a insisté que tous les domaines publics, gérés par les communautés villageoises, appartiennent à l’Etat et le gouvernement peut, à tout moment, s’en servir et quitte même réquisitionner la propriété privée légalement pour l’intérêt public. C’est ainsi que Msaidié a précisé que la question de l’exploitation de Handuli ne devait pas être l’apanage de la seule localité de Pvanambwani mais de tout le pays.

Le conférencier a aussi révélé que les informations des scientifiques du pays sur l’existence de minerais dans la carrière ont également ravivé l’opposition de la communauté villageoise. Et le ministre d’avancer que cela susciterait la demande d’études approfondies et si cela se révèlerait vrai de revoir les clauses du contrat.
Mais, à en croire le porte-parole, le gouvernement n’est pas convaincu d’une telle présence dans une carrière qui a toujours été exploitée par différents entrepreneurs locaux. Toutefois, assure-t-il, le gouvernement veillera sur la fiabilité de l’étude d’impact à laquelle il prend référence avec des contrats similaires signés ailleurs pour des ventes industrielles du genre.

Houmed Msaidié a évoqué, entre autres retombées du contrat, près d’un milliard de francs par an de redevance pour les infrastructures routières. Dans son échange avec la presse, le porte-parole a beaucoup insisté que le gouvernement s’en tient au respect de la loi et des décisions de la justice. Il a souligné qu’il est toujours permis à tout opposant au contrat de se pourvoir en justice par tous recours légaux.

Mohamed Soilihi Ahmed/ Alwatwan

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