En ce moment

Extradition de Bobocha: un énorme coup de théâtre

Tribune: Madagascar a-t-il extradé un ressortissant comorien répondant au nom d’Inssa Mohammed, dit bobocha ? Le suspect est arrêté à Majunga et expédié illico presto a bord d’un jet privé vers Moroni. Loin s’en faut, lorsque personne n’est en mesure de nous dire quelle autorité Malgache à délivré l’ordonnance judiciaire qui a donné effet a cette extradition, tous les spéculations vont bon train.

Quand on connait qu’on n’a pas besoin d’un passeport ou d’un visa pour être extradé, le sauf conduit de bobocha nous met déjà la puce a l’oreille. Autre curiosité. C’est la gendarmerie et non la PAF qui a assuré l’escorte. Ne s’agit il pas d’une procédure normale de refoulement ? Si c’est le cas, l’on peut s’attendre à un incident diplomatique. Le consul des Comores à majunga pourrait être accusé de violer la souveraineté malgache. Motif : extradition déguisée.

A fortiori, dans sa déclaration sur Al-watwan, « le procureur Mohamed Abdou a remercié les autorités malgaches pour leur coopération ». Mais plusieurs indices nous poussent à se renseigner auprès du gouvernement malgache. Est-il au courant de cette affaire ?
Et pour cause. Nous vivons le pire mensonge du procureur. Ne s’est-il pas démasqué en déclarant « Nous avons sollicité leur coopération à travers la chancellerie malgache à Moroni » ? Une chancellerie qui n’existe que dans ses songes. Madagascar n’a plus de consulat aux Comores.

Toute porte à croire que le secret de cette extradition tourne autour du consul des Comores à Majunga. Or la demande d’extradition doit être transmise avec le dossier par voie diplomatique au ministre des affaires étrangères à Anosy qui le remet au ministre de la justice Malgache (Loi 2017-027art 106). Cette procédure a-t-elle été respectée ? À noter que cette même loi dispose en son art.23 que les demandes d’entraides urgentes émanant des autorités judiciaires étrangères adressées à une juridiction malgache doivent faire l’objet d’un avis donné par la voie diplomatique par le gouvernement étranger.

Amine soeuf à t-il formulé cette demande d’extradition à son homologue malgache ?
Si oui, en règle générale l’on sait que les demandes d’extraditions sont traitées par les autorités centrales. Si c’est non, les demandes d’entraide judiciaire adressées à d’autres agences ou autorités de Madagascar sont envoyées par celles-ci à l’instance centrale art.4. Dans les deux cas pourquoi bobocha ne fut-il pas transféré à Tana? On n’y voit pas clair.

Et lorsque l’on sait que c’est le ministre de la justice de Madagascar qui devrait transmettre le dossier de ce comorien au ministère publique, il en demeure pas moins d’énigmes. bobocha fut il présenté devant quels procureur et juge d’instruction ? Pourquoi il n’a pas formulé une demande d’assistance juridique pour s’opposer à son extradition ? bobocha n’a pas eu la possibilité d’assurer sa défense ou n’a pas voulu ?
Ainsi, la question de la coexistence d’une complicité implicite de bobocha me vient à l’esprit. Bien que se sachant activement recherché, il déambulait les rues de majunga avec une fantaisie de je suis là à qui veut me prendre. Aussi curieusement que cela puisse paraitre, l’arrestation aussitôt fait, l’extradition fut accordée immédiatement, aussitôt embarqué en cachette sans que personne ne le sache. Ce secret gardé autour de cette extradition rocambolesque cache quelque chose. Il valait mieux de comprendre pourquoi personne n’était au courant de son interpellation. Un présumé responsable d’attentat avorté visant Azali mais qui bénéficie d’un traitement de faveur à la belle étoile dans un lit à la santé militaire? Voila comment bobocha nous joue un coup de théâtre digne d’un film hollywoodien. Combien de leaders de l’opposition va-t-il cité a travers ce marché de dupe ?

Par Cap Patrie

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!