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Fahmi, la voix de son maître ?

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La question que tout le monde se pose, c’est si Fahmi Said Ibrahim va rester fidèle à son mentor, l’ayatollah Sambi, si jamais il était élu président de l’Union des Comores en avril 2016, ou s’il va s’affranchir de sa tutelle comme beaucoup l’ont fait avant lui. Cette question est légitime et vaut d’être posée par tous ceux qui voudraient voter Sambi à travers Fahmi.

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En effet, tous ceux qui sont arrivés au pouvoir grâce au soutien et aux « makri’ » de Sambi se sont détournés de lui après leur intronisation. Que ce soit au niveau de la tête de l’Union avec le président Ikililou , le poulain qu’il avait porté à bout de bras et à force de magouilles, ou au niveau des 3 îles, avec le président de Ngazidja Abdoulwahab, les gouverneurs de Mohéli et d’Anjouan, dont le dernier en date, le gouverneur sortant Anisse.

    Est-ce une malédiction qui frappe notre ayatollah ? Ou une situation objective tout à fait explicable ?

D’abord, cette volonté de placer des pions partout, relève d’une soif inextinguible de pouvoir de la part de Sambi et une volonté de régenter le pays de façon permanente en faisant fi des règles d’un État de droit, de démocratie et de droit à une vraie alternance pour les citoyens. Cela relève d’un orgueil démesuré et d’un messianisme presque pathologique puisqu’à la base, il signifie que « sans moi, rien n’est possible ».

    Mais pourquoi cette rupture dès que ses poulains arrivent au pouvoir ? Parce que

1- Ils n’ont aucune base idéologique entre eux, aucun idéal partagé et par conséquent aucun programme politique commun : les liens que le mégalo Sambi entretient avec ceux qu’il place comme des pions, ne sont que des liens de servilité et de partage du gâteau.

2- L’exercice du pouvoir renforce l’avidité des arrivants : alors qu’ils recevaient des miettes de la part du mentor, ils se rendent compte qu’ils peuvent profiter du gâteau en entier qu’ils peuvent éventuellement distribuer à leur guise.

3- La 3e raison est liée au caractère même du Satan Sambi : il n’est pas aimé par ceux avec qui il travaille mais craint d’eux ; on reste fidèle à quelqu’un qu’on aime et qu’on respecte, même s’il n’a pas de pouvoir, mais pas à quelqu’un qui vous écrase, vous humilie et vous effraie…

Est-ce que la relation avec Fahmi est différente de celle que les autres ont connue déjà ?

1-Au niveau idéologique qu’est-ce que Fahmi a de commun avec Sambi ? Sambi est un religieux tourné vers le monde islamique, en particulier vers l’Iran chiite, pour lequel il aurait une allégeance particulière, alors que Fahmi est plutôt un libertaire, un bon vivant tourné vers l’Occident et la France.

2-Au niveau politique, jusqu’à son revirement complet, Fahmi était le dirigeant du PEC et ne s’était pas privé en maintes occasions, dans le passé, de fustiger la politique de l’ayatollah. Son ralliement à Sambi, jusqu’à renier son parti relève du pur opportunisme.

3- Le choix de Fahmi par Sambi relève d’un plan B qui n’existait même pas, tant Sambi était persuadé qu’il allait forcer le passage et s’imposer coûte que coûte, grâce à ses démonstrations de force dans la rue ; ce faisant il s’est lui-même piégé et s’est donc rabattu sur Fahmi, à la dernière minute.

4-La confiance ne règne pas entre Sambi et Fahmi ; en témoigne la tentative de le cadenasser en lui adjoignant de force ses hommes de confiance, à la vice-présidence de Ndzuani et de Ngazidja.

Mais le pouvoir a ses propres injonctions et quand Fahmi endossera les habits de roi, quand il aura toute la fortune du pays entre ses mains, gageons qu’il relèguera Sambi aux oubliettes et aux strapontins ; alors ce dernier n’aura encore une qu’à s’en prendre aux murs.

Et pour les électeurs du Satan Sambi, à qui on a voulu faire croire que tout était sous contrôle, ils vont se retrouver encore floués, parce qu’encore une fois, leur chef infaillible leur aura encore menti ou les aura trompés par amateurisme politique.

A la vérité, et malgré les apparences, le Satan Sambi n’est qu’un amateur en politique et un naïf qui va encore se faire rouler dans la farine, car Fahmi ne suivra pas la voix de son maître…

Anli Yachourtu Jaffar

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