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Fahmi Saïd Ibrahim: “Je suis pour la légalité et le droit…”

Le gouverneur de Ndzuwani vise à mettre fin au monopole de Office national d’importation et de commercialisation du riz (Onicor) dans l’île. Quel est votre réaction vis-à-vis de cette décision?

Il s’agit d’une situation extrêmement grave, car il est de notre notoriété publique que l’Onicor est régi par une loi nationale; le monopole lui a été attribué depuis une trentaine années maintenant. Le débat du maintien ou de retrait du monopole n’a pas été porté aux instances requises, mais une autorité locale veut modifier ou mettre en cause la loi, et nous ne pouvons pas l’accepter. S’il s’avère qu’il faudrait libéraliser l’importation du riz ordinaire, il faut le faire, mais dans le cadre de la légalité. Il faut qu’il ait un débat au niveau de l’assemblée et que le législateur légifère à nouveau sur la question.

Est-ce que vous êtes contre la libéralisation de l’importation du riz ordinaire?

Cela n’est pas par un souci de militer pour le monopole de l’Etat. En ma qualité du président d’un parti politique, je suis pour la légalité et le droit. J’ai la certitude que le gouverneur Anissi Chamsidine est une personne de bonne foi, nous ne pouvons pas le soupçonner de vouloir porter atteinte à l’unité du pays, de plus qu’il a été indu en erreur par son entourage.

Devant la presse, vous aviez dénoncé les fraudes à l’examen. Le ministre de l’Education nationale a alors jugé votre comportement de “mal placé“, le Pec étant de la mouvance présidentielle. Votre point de vue?

Il faudrait que les gouvernants acceptent que les critiques peuvent être constructives. Certes, le Pec soutient la politique et le gouvernement du chef de l’Etat, mais il est de mon devoir moral et politique de faire observer des irrégularités, çà et là, conduites par le gouvernement. Si mon ami le prend mal, je regrette ou je le regrette, mais je l’ai fait en toute bonne foi dans une démarche constructive. Au demeurant, je remercie les autorités de l’exécutif de Ngazidja, qui se sont appropriés de l’idée du Pec en mettant en place la commission d’enquête comme il a été suggéré. En acceptant cette proposition, l’exécutif de Ngazidja a été beaucoup plus fin.Je voudrais également souligner qu’il n’a pas été attribué aux îles la compétence d’organiser des examens. Dès lors qu’il n’a pas été attribué dans l’article 9, c’est à l’Union de le faire. J’avoue que le Pec aurait aimé que le ministre de l’Education nationale saisisse l’opportunité de diligenter une enquête interne, à défaut, si les autorités insulaire s’engagent à le faire, tant mieux, quelque soit l’auteur de l’enquête, le plus important est qu’elle soit faite.

Deux semaines après le placement en détention provisoire du commissaire de l’Education de Ngazidja pour complicité présumé de fraude à l’examen, le juge vient de lui accorder une mise en liberté provisoire. Que pensez-vous de cette décision?

Effectivement, on peut s’étonner si de sitôt des libertés provisoires interviennent, mais je pense que si le juge a pris cette décision, cela a été fondé. Je suis convaincu que le juge a dû obtenir les éléments d’informations dont il jugeait utile. D’ailleurs, c’est le rôle du juge d’information, il aurait pu les poursuivre sans les priver de leur liberté. Il ne faut pas à tout prix vouloir cette privation de liberté. En principe de droit, la privation de liberté est l’exception, la liberté est la règle. Si le juge a estimé nécessaire de le remettre en liberté, s’il estime avoir terminé l’enquête, je pense qu’il en a parfaitement le droit, on s’en soumet à cette appréciation du juge. Il faut juste rappeler que ce n’est pas la juridiction de jugement, leur culpabilité n’est ni administrée ni innocenté, il appartient au juge de siège de statuer eu égard aux éléments d’instruction et de preuves versés dans le dossier.

Et le maintien de la suspension administrative?

Etant donné que le commissaire est soumis à une mesure de contrôle judiciaire, il est légitime que la suspension soit maintenue en attendant la décision d’un jugement. Dès lors qu’il y a un faisceau d’indices qui tend à penser qu’une infraction ou un délit a été commis, il est régulier d’attendre la décision retenant la culpabilité ou les innocentant. Il faut rappeler que cette décision du juge n’est qu’une mesure provisoire, aussi bien que la privation de liberté que la mise en liberté.

Propos recueillis par Mm

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