Dans le cadre de la lutte contre les mariages précoces et les violences faites aux femmes et aux mineurs, le commissariat à la Solidarité et à la Promotion du genre, a organisé hier, grâce notamment à l’appui de la coopération française, un atelier national de validation de la feuille de route 2016-2018. Selon la commissaire au Genre, Tahadhibati Kambi, ce plan d’action triennal va constituer ‘‘le principal instrument consensuel’’ destiné à prévenir et à préparer la réponse aux différentes formes de violences dont sont victimes les femmes et les mineures.
Il doit ainsi définir le dispositif organisationnel à mettre en place, les activités à mener et leur chronogramme, le rôle de chaque acteur, les moyens à mobiliser ainsi que leur source de financement.
«La violence basée sur le genre est un phénomène qui, souvent, se passe dans le silence. Parmi les facteurs qui expliquent ce silence, il y a la peur de la victime face à son agresseur, la peur de la stigmatisation, le manque de confiance dans notre système judiciaire et l’accès limité aux services», a-t-elle expliqué. Et d’ajouter que les auteurs de ces actes ‘‘horribles’’ sont, en général, membres de l’entourage des victimes.
A en croire les résultats de l’Eds/Mics 2012, 11% des femmes de 15-49 ans ont subi des actes de violences conjugales ; ces violences sont ‘‘souvent émotionnelles, physiques ou sexuelles’’ : 14% des femmes ont déclaré avoir subi des violences physiques et 6% des violences sexuelles à un moment donné de leur vie. ‘‘A cet effet, la prévention et la prise en charge des violences basée sur le genre s’avèrent plus que jamais essentielle’’, estime Tahadhibati Kambi.
Pour le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), les mariages forcés et précoces et leur implication en termes de droit humains et de santé reproductive sont ‘‘un autre grand défi’’. Il a ainsi insisté sur la nécessité de renforcer la lutte contre les Vbg afin de contribuer significativement à l’avancée des questions d’égalité de genre.
L’Unfpa s’est engagé à accompagner le gouvernement comorien dans cette bataille ‘‘pour qu’il n’y ait plus de femmes et de filles violentées et pour que ces dernières puissent vivre en paix au sein de leur famille, de leur communauté et de leur société.’’
Ali Abdou/ Alwatwan
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