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Fin de la grève des transporteurs

​La situation redevient normale ce matin à Mutsamudu après 48 heures de grève lancée par le syndicat des transporteurs à Anjouan. Ils auraient reçu des oreilles attentives à leur doléances selon eux, à M’roni la principale gare routière de l’île, chacun va de ses commentaires et de toutes les spéculations.

Le trafic routier a repris malgré le manque de carburant qui se fait de plus en plus sentir ce mercredi matin, malgré l’arrivée hier à Moroni du pétrolier qui doit ravitailler la société comorienne des hydrocarbures. Ce ressenti soudain de la pénurie est dû essentiellement à la reprise de travail des transports collectifs après 2 jours d’arrêt de travail. Le syndicat aurait trouvé un accord avec les autorités insulaires pour un allègement des taxes imposables. C’est ce qui est dit officiellement. 

A la gare routière un usager des transports collectifs confie à Comores-infos son scepticisme quant à la raison d’être même de cette grève. « Ils se sont mis en grève et au final ils ont repris d’eux-mêmes le travail sans rien de consistant. Les taxes qui ont été suspendues sont les mêmes que celles proposées par les autorités dès le début des négociations. » A savoir la suspension de la vignette et de la taxe diesel. Là où le fisc restait inflexible c’est au niveau de la patente. Cette concession n’aurait pas séduit les grévistes dès le début des négociations. Ils décident alors dès lundi un arrêt de travail largement suivi de lundi à mardi. C’est sur la base de ces concessions du fisc que finalement les chauffeurs se résignent ce mercredi à reprendre le travail. « Un pays comme les Comores, il n’y en a pas mille sur la planète. A Ngazidja où la chaussée est pire les transporteurs payent des impôts et s’acquitte d’une assurance. A Anjouan non seulement les transporteurs refusent d’assurer son outil de travail et ses passagers, mais ne veut pas du tout payer les impôts. Et on dit être dans un Etat uni qui se respecte » se moquait un vacancier mercredi matin place M’roni en prenant son café chez le gargotier Tocha.

Non loin de là, à Habomo, la gare routière du sud, une maraichère qui écoule ses produits au marché Dodin, prend toute l’histoire avec philosophie. « Après toute cette crise ridicule, il n’y a que nous le petit peuple qui subit. Pendant la grève des chauffeurs continuaient à travailler dans la clandestinité à des tarifs largement exagérés. Et le gouvernement qui doit faire face à une pénurie de carburant, laisse faire puisqu’au final, c’est du gagnant-gagnant. Les chauffeurs qui grèvent donc moins de demande de carburant à la pompe et les taxis qui se sucrent un peu sur les usagers…ne fait mal à personne. » la dame dit avoir payé lundi le trajet Moimoi-Habomo à 5 000 Fc avec ses baluchons. Ce même lundi une autre femme confiait à Comores-infos avoir été facturé le trajet Wani-Mutsamudu à 2 000 Fc par un taximan.

Certains commerçants pourtant très affectés par la double crise, pénurie de carburant et arrêt de travail des transporteurs, se congratulaient tout de même ; « Si les impôts sont levés pour les transporteurs, il n’y a pas de raison de ne pas croire que nous aussi allons bénéficier de ce généreux cadeau du fisc. » dit Youssouf H. un commerçant de la commune de Mirontsy très rassuré, d’autant plus que ces dernières semaines plusieurs magasins n’ayant pas honoré leurs impôts ont vu leurs commerces fermés par le fisc. Les transporteurs eux, avaient jusqu’à lundi 15 aout dernier.

KAY

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1 commentaire sur Fin de la grève des transporteurs

  1. A ce vacancier qui voit uniquement ce côté « taxe ». Il a raison puisque c’est un vacancier mais, d’autres côtés existent notamment celui de la Fonction Publique(pour les fonctionnaires). Le traitement n’est pas le même. Un exemple: le versement de salaire se fait d’une île à une autre avec un très grand écart de plusieurs jours(environ 10 à 15 jours). COMMENT PEUT-ON PARLER D’UNICITE? Rép. L’unicité comorienne est juste pour nous rassembler afin d’élire Un Président, puis le reste c’est dans le papier.

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