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France-Comores : A QUOI S’ATTENDRE MAINTENANT?

France-Comores : A QUOI S’ATTENDRE MAINTENANT?

François Hollande vient de nommer son premier gouvernement. Un gouvernement de combat pour la gauche, un gouvernement pour repenser la France pour tout autre étranger. Vous avez tous remarqué que conformément à la tradition socialiste, les relations entre la France et le continent africain change en apparence pour les premiers gouvernements. En 1981, François Mitterrand avait supprimé le titre de Ministre des affaires étrangères pour le remplacer par Ministre des relations extérieures. Mon œil, comme la France reste la France que l’on soit de droite comme de gauche, il est revenu au terme devenu universel de Ministre des affaires étrangères.

Dans ce nouveau gouvernement, François Hollande n’a pas échappé à la règle. Le ministre de la coopération disparait et il est remplacé par le ministre du développement. Donc Africains, tenez-vous bien. Il n’y a rien à coopérer, prenez votre destin en mains, grandissez, et nous viendrons tirer les profits du développement. Cette subtilité prend tout sens lorsqu’on a pu approcher l’équipe de campagne pour savoir sur quelle sauce l’Afrique va être mangée.

Il n’y a pas de secret, la nouvelle équipe de Hollande, a la ferme volonté d’en découdre avec la France-Afrique. Certes, les amateurs n’ont pas oublié le sort réservé en son temps Jean Pierre Cot, il a disparu 6 mois après son entrée au gouvernement, car il a été jugé trop proche des préoccupations des populations africaines au lieu des gouvernements. Espérons que Pascal Cafin, actuel ministre délégué au Développement, ne subira pas le même sort.

Pour avoir eu la chance de faire partie de la délégation l’ARDC (Alliance pour le Renouveau Démocratique aux Comores) ayant rencontré l’équipe de campagne de François Hollande, je crois comprendre que le nouveau président tiendra ses promesses envers l’Afrique. Il veut une Afrique qui grandit, qui prend des initiatives, qui n’attendent pas tout de l’assistance. C’est ainsi, que suite à une question posée par l’ARDC sur franc CFA et son rôle actif dans le maintien du sous-développement du continent, la réponse a été sans appel.

Il appartiendra à chaque gouvernement de fixer sa propre parité entre l’Euro et le franc CFA. Evidemment au jour d’aujourd’hui, il existe 3 zones de francs CFA, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Central et les Comores. Si l’Afrique de l’Ouest s’apprêtait à quitter la zone pour battre sa monnaie et que sous l’impulsion de Kadhafi, l’UA réfléchit sur une monnaie africaine, les Comores risquent de pâtir dans cette nouvelle politique. Cette mesure n’a rien avoir avec l’état de l’économie, loin de là, les Comores sont presque le seul pays au monde qui arrive à générer plus de 10% par an de recettes publiques et ce depuis 1996. Avant cette date, l’accroissement des recettes publiques était de 5%.

La grande différence entre les Comores et les autres pays membres du franc CFA, est l’insouciance comorienne. Aucun responsable politique n’a jamais songé au sort de notre monnaie, ni de son rôle dans notre économie. Pourtant les dépôts en instance dans les banques comoriennes sont de l’ordre de 50 milliards de KMF, de quoi booster une économie qui a toute la matière grise, les secteurs en développements, pour démarrer en fanfare. Dommage que des querelles intestines et des concours d’allégeance, viennent détruire tout espoir.

Le nouveau gouvernement français ne fera aucun cadeau aux Comores, ni sur la question de Mayotte, ni sur les autres questions. Pour s’en rendre compte, il faut se souvenir que c’est bien Laurent Fabius, membre du conseil d’état qui a supervisé le référendum de décembre 1974. C’est lui qui a avalisé que les bureaux de vote de Mtsapéré favorables à l’indépendance, soient déclassés parce que des électeurs de Labattoir se sont battus. Si vous en trouvez une logique, il y a pas mal de preneurs. Michel Sapin, a été lui aussi représentant de François Mitterrand aux Comores, lors du deuxième tour des présidentielles de 1974. A cette date, ce sont les voix de l’Outre-Mer qui ont fait basculer le scrutin. Le sort de Taki est passé par là, au moment de la cohabitation, car c’est lui qui a porté le drapeau de Giscard, pendant qu’Ahmed Abdallah s’est abstenu au second tour.

Il y a des lieurs d’espoir avec la présence de Stéphane La Foll, de Kader Arfi et surtout Christiane Taubira, l’Afrique aura ses défenseurs, sans arrière-pensée.

Le Président IKILLILOU a plus que jamais le dos au mur. Le refus de l’Arabie saoudite de délivrer la carte diplomatique au nouveau Ambassadeur, officiellement, parce qu’il serait répertorié membre d’une organisation terroriste,  mais réellement, en raison des poursuites engagées en France à son encontre, par les fidèles de la Moquée et les autorités locales de la ville d’Aubervilliers ne pour détournements de fonds dont une aide saoudienne, ne sont pas étrangers à cette décision. Il comprendra à ses dépens que le monde a ses règles, que tout le monde doit respecter.

Dans l’espoir qu’il aura plus de chance avec le nouveau gouvernement, pour sa visite en France,  jusqu’à présent compromis, à la fois par la fraude massive constatée par les délégués de l’Union européenne lors des dernières présidentielles comoriennes et de ses premiers pas jugés pas convaincants, un petit effort d’amélioration de l’image, pourrait probablement faire lever les verrous. Encore faut-il qu’il y ait volonté et prise de conscience!

Mohamed Chanfiou.

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