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France : le portrait d’un Mahorais au profil de serial killer se dessine

Le procès pour viol et meurtre en récidive de Madi Mahaboubi a débuté hier devant la cour d’assises du Lot-et-Garonne. Le parcours chaotique de ce Mahorais de 33 ans a été passé au crible, révélant une personnalité border-line.
Il a un profil de tueur en série aux yeux des experts (notre édition du 15 novembre). Et son crime est si terrible que le président de la cour d’assises d’Agen a prévenu hier matin : les débats seront « douloureux à entendre ». Interdits aux mineurs. Le récit du parcours chaotique de Madi Mahaboubi, un Mahorais de 33 ans jugé pour viol et meurtre en récidive, a révélé une personnalité obsessionnelle, hantée par la violence et le sexe.

Madi Mahaboubi est avare de détails quand le président Guitz l’interroge sur son enfance dans l’Ile aux parfums. Troisième d’une fratrie de 13 enfants, l’accusé est né en 1983 d’un père charpentier et d’une mère au foyer. L’éducation est très stricte. Il précise avoir été « régulièrement frappé et attaché ». Ses frères et sœurs confirment une discipline de fer mais ne gardent pas de violences familiales en mémoire ou d’un régime spécial qui lui aurait été réservé.
L’accusé décroche dès son entrée au collège. Il se réfugie dans le cannabis. « Je me suis replié dans la drogue », dit-il. Le RSMA lui ouvre ses portes à 18 ans avec une formation en charpente métallique à la clé. Il fait six mois de formation. À la veille de son intégration, il est incarcéré, soupçonné d’avoir étranglé une femme de militaire un soir de permission. « J’ai dragué la fille. Tout s’est bien passé mais elle ne voulait pas que je reste. Je l’ai prise par le cou et, sans faire attention, j’ai appuyé. Son corps a fait comme un poids mort, j’ai paniqué et je l’ai jeté dans le fossé », raconte-t-il froidement. Mais pas sûr qu’il ait livré tous ses secrets, aussi bien à l’époque qu’hier à l’audience.
Le procès de 2005 pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner se solde par huit ans de réclusion criminelle. Après son incarcération à Mayotte, il est transféré à Fresnes et il achève sa peine au centre de détention de Neuvic en Dordogne. Lors de sorties, il renoue avec un frère et deux sœurs installés dans des villages de la région. On l’aide à se réinsérer en lui offrant le gîte, le couvert et un travail.

ACCRO AU SEXE

Mahaboubi se sent à l’étroit. Il tente sa chance à Bordeaux, vivant d’expédients dans une fourgonnette. Quand il rencontre le grand amour, il fonde un foyer et revient près des siens en Dordogne. Le couple a deux enfants mais la jeune femme ne tarde pas à découvrir le sombre personnage qui sommeille en lui.


Accro au sexe, il ne se passe pas une journée sans qu’il regarde un film X. « Il fallait bien que ma copine se repose », explique-t-il. Il la frappe pendant les ébats et lui impose le fist-fucking. Et puis il se révèle être un monstre de jalousie. « Je ne supportais pas d’être loin d’elle. Dès qu’un homme lui disait bonjour, j’avais l’impression qu’il voulait coucher avec elle. »
L’accusé, entre décontraction et désinvolture, se rassoit dans son box. Il reste avachi sur son pupitre comme le cancre au fond de la classe. Mais il ne semble pas perdre une miette des débats. S’il est violent, jaloux et obsédé, il a aussi ses marottes. Il est attiré par les femmes âgées. « Il plaisantait toujours sur le fait qu’il allait draguer telle ou telle femme âgée comme pour faire le gigolo », dit de lui une sœur.
Une spécialité parmi d’autres comme cette manie de la strangulation. Condamné pour avoir étranglé une femme, jugé pour en avoir violé, étranglé et dépecé une seconde, il semble qu’il ait aussi tué un chien de ses mains. Un chien qui, officiellement, a été étranglé par sa laisse. C’est ce mode opératoire et toute l’horreur de son crime qui devraient être passés au crible aujourd’hui.
Eric Lainé – Journal de la Réunion JIR

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