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France: Les féministes du PS secouent leur parti

Un pavé dans la mare socialiste. Parmi les dizaines de contributions qui seront déposées d’ici mercredi en vue du congrès du PS fin octobre, un texte est consacré aux questions féministes (à lire ici ou sur le blog de Caroline De Haas). Par certains aspects, il semblait inimaginable il y a encore un an.

Car les signataires, dont les parlementaires Pouria Amirshahi ou Laurence Rossignol, l’ancienne ministre Yvette Roudy ou Caroline De Haas, membre du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, demandent notamment l’exclusion des élus qui seraient condamnés pour violence sexiste : « A plusieurs reprises ces dernières années, des élus socialistes ont été condamnés par la justice pour des faits de violences faites aux femmes. Le Parti a parfois tardé à réagir malgré les interpellations des associations féministes. (…) Nos statuts rappellent qu’une exclusion du parti est possible « pour manquement aux principes et aux règlements du Parti, pour violation certaine des engagements contractés, pour actes ou conduites de nature à porter gravement préjudice au Parti ». Si le Parti socialiste doit bien entendu se garder de toute intervention en amont d’une procédure, lorsqu’une condamnation a lieu, elle doit être suivie d’une exclusion du Parti socialiste. »

A ce jour, le PS n’a jamais exclu personne pour de tels motifs. Mais, pour la première fois l’an dernier, et sous la pression d’associations féministes (notamment de l’AVFT), il avait engagé une procédure à l’encontre du sénateur et maire de Neuilly-sur-Marne, Jacques Mahéas. Condamné en 2008 pour agression sexuelle sur une salariée de sa mairie, il avait finalement préféré démissionner lui-même du PS.

Quand Mediapart s’était intéressé à cette affaire en avril 2011 (lire nos articles ici, puis ici, ici et encore là) l’affaire DSK n’était pas encore passée par là et les responsables du PS, y compris les plus féministes, ne masquaient pas leur gêne. A l’époque, personne ne disait encore clairement que les élus reconnus coupables de violence sexiste devait être exclus. Depuis, l’idée a fait son chemin. Mais sans être suivie d’effets -pour l’instant- puisque aucune nouvelle procédure d’exclusion n’a été engagée, y compris pour le cas d’un élu parisien du 19E, Yacine Chaouat, dont la condamnation pour violences conjugales a été confirmée en appel à l’automne dernier.

La contribution féministe, qui reprend à son compte les 40 engagements de François Hollande pour l’égalité femmes-hommes et veut soutenir la ministre dédiée Najat Vallaud-Belkacem (non signataire du texte), appelle plus généralement le PS à ne plus reproduire « l’invisibilisation et l’infériorisation des femmes ». Le constat est sans appel : malgré des progrès ces dernières années, les signataires rappellent que seules 10% des premiers fédéraux sont des femmes, « plus de 80% des passages médias socialistes étaient réalisés par des hommes, 14% des contributeurs à la Revue socialiste sont des femmes, 75% des intervenants à La Rochelle (l’université d’été du PS) sont des hommes ».

Source: mediapart.fr/blog/lenaig-bredoux .  Auteur : Lénaïg Bredoux

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