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Gaza, 64 ans de problèmes pour Israël

Photo de Kobi Gideon sur l’offensive de 2008-2009, primé six mois plus tard en Israël

 

« Pluie d’automne », « Plomb durci », « Pilier de défense », la multiplication des campagnes militaires israéliennes contre Gaza, au cours de ces six dernières années, dit bien quelle épine cette étroite bande de terre constitue pour Israël. Rien de neuf en vérité si on regarde un peu en arrière. Depuis sa création, en 1948, quels que soient les cas de figure, l’Etat juif n’a jamais su trouver une solution pérenne au problème gazaoui.

Les opérations militaires:

De 1948 à 1967, Gaza se trouve sous contrôle égyptien et sert de base de lancement à des raids de fedayins palestiniens contre Israël, lequel multiplie les coups de force. L’unité 101 dirigée par Ariel Sharon s’y illustre dès sa création, en 1953. Gaza est brièvement envahi trois ans plus tard. Depuis le retrait de 2005, l’armée israélienne ne cesse de rejouer cette partition, avec une puissance de feu décuplée, mais sans guère plus de résultats.

L’occupation:

Lorsqu’Israël prend le contrôle de Gaza, il pense pouvoir être enfin en mesure de « pacifier » l’étroite bande de terre, grâce à un quadrillage appuyé sur les colonies implantées du nord au sud et qui permettront pendant la seconde intifada de segmenter le territoire en compartiments étanches. Ariel Sharon, toujours lui, mène des campagnes agressives contre les groupes armés palestiniens au début des années soixante-dix qui ne produiront jamais de résultats durables, bien au contraire. L’intégration de la force de travail palestinienne dans l’économie israélienne n’a pas non plus détourné les Palestiniens de leurs préoccupations nationales. C’est un incident à Gaza qui déclenche la première intifada, en décembre 1987, et c’est là qu’est fondé le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) au pouvoir aujourd’hui. Devenu premier ministre, Ariel Sharon prendra la décision de se retirer d’un territoire devenu abcès de fixation en 2004, sans cependant se coordonner avec l’Autorité palestinienne, ce qui facilitera la poussée des islamistes.

L’endiguement:

Le « containment » de Gaza s’est opéré en deux temps. Israël a tout d’abord rétabli dès 1992 la Ligne verte, matérialisée par une « clôture de sécurité » et des points de passage spécifiques pour les personnes et les marchandises. Un dispositif contourné par les groupes armés dès 2000 avec les premiers tirs de roquettes. Puis il s’est retiré de Gaza (les civils comme les militaires) sans perdre son statut de puissance occupante puisqu’il continue de contrôler la plus grande partie de ses frontières terrestres, la totalité de sa façade maritime (réduisant au minimum l’espace de pêche autorisée), et la totalité de l’espace aérien. Israël a longtemps hésité avant de se retirer du corridor longeant la frontière avec l’Egypte, redoutant l’approvisionnement actuel en armes (il fut même question un temps d’y creuser un canal relier à la mer pour empêcher le percement des tunnels.) Le blocus décrété après la prise de contrôle du Hamas, en juin 2007, a provoqué la plus grave récession de Gaza sans affaiblir les islamistes. Le régime a été allégé après l’offensive de 2009, mais reste extrêmement contraignant.



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