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Grève des commerçants : La balle est dans le camp du gouvernement

À mi-chemin de la grève des commerçants, le comité d’organisation a convié l’ensemble des acteurs de la grève dans une réunion de bilan pour le premier round de lundi dernier. Le président de la Nouvelle Opaco, Mahamoudou Ali Mohamed se félicite du respect du mot d’ordre et fait savoir qu’après les trois jours de grève, le comité d’organisation va soumettre une liste de doléances aux autorités qui auront le devoir de les mettre en application dans les plus brefs délais sous peine d’une autre grève illimitée.

Excepté le Modec, qui a rebroussé chemin à moins de 24 heures du début de la grève de trois jours annoncée par les commerçants, l’ensemble du collectif s’est réuni mardi pour évaluer la situation et faire des suggestions pour la suite de la grève qui doit prendre fin ce mercredi. Mahamoudou Ali Mohamed, président de la Nouvelle Opaco s’en félicite et remercie tous ceux qui ont su maintenir le cap pour la réussite de cette grève.

Notre interlocuteur montre que les premiers à qui on doit la réussite du mouvement sont les petits commerçants « qui ont fait preuve de retenue et d’exigence » pour cette contestation contre la flambée des taxes douanières. « C’est une première et on ne peut que se féliciter d’avoir fait quelque chose de grand pour la société civile. Ceci doit prouver à d’autres organisations qu’en étant solidaires, on peut défendre nos droits », confie-t-il à La Gazette des Comores.

Avec comme seule volonté d’influer sur la diminution de la vie chère qui frappe le comorien, celui qui est devenu la bête noire du gouvernement réaffirme qu’en marge de cette « grève sans conditions » tant prônée, le collectif préparait des doléances à présenter aux autorités compétentes. Lesquelles doléances ne concernent pas que la douane comorienne puisque selon le patron de CBE il y a six ministères concernés, dont celui de la santé, des infrastructures sans compter les Finances et l’Économie entre autres. « Il faut mettre une brosse », réitère-t-il.

Alors que les autorités ont pris une série de mesures en réponse à la grève, M. Mahamoudou salue cette initiative et regrette tout de même qu’il n’y ait pas eu un « traitement étendu » des revendications des commerçants. « Nous n’avons qu’un seul objectif, c’est rester maître du guidon, ne pas être perturbé par qui que ce soit car notre volonté c’est de faciliter la vie de la population », avance-t-il.

Pour ce qui est de la défection du Modec, une organisation patronale née de la scission de l’Opaco, notre interlocuteur considère cela comme un « mépris et un acte déplacé » de la part des représentants du Modec vis-à-vis du comité d’organisation de la grève. Un mépris qui paie puisque l’appel du Modec à rouvrir les commerces aura été vain. L’organisation, choisie par le gouvernement comme interlocuteur privilégiée, ne fait plus le poids devant les grévistes.

Le collectif quant à lui va revenir sur la table des négociations mais, prévient-il, exige le respect de la part des autorités car « nous sommes les acteurs de l’économie ». M. Mahamoudou estime que le quotidien du comorien va être allégé d’une manière ou d’une autre après la fin du bras de fer qui oppose les commerçants et le gouvernement. « Une fois qu’on aura présenté nos doléances, nous voudrions qu’ils (les gouvernants, Ndlr) nous appellent tout de suite et qu’ils mettent en application les mesures d’urgence. À préciser que nous avions fait une grève sans conditions mais à défaut d’une suite favorable, on risque de lancer une grève illimitée », met-il en garde.

A.O Yazid / LGDC

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