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Ibrahim Halidi sur la Tournante en 2021: « Qui vivra verra !»

Ancien premier-ministre sous le régime de Djohar, ancien candidat à la présidentielle de 2006 soutenu par le président sortant Azali Assoumani, Ibrahim Halidi qui s’est désisté des législatives du 19 janvier pour cause de fraudes massives promet une chose malgré sa profonde déception : il reste sur la scène politique. Sera-t-il de ces Anjouanais à l’instar de Ndzuwani en marche ou encore Fuda, qui, en 2021, tenteront de faire fléchir le pouvoir à revenir aux accords de Fomboni ? « Qui vivra verra !», lâche-t-il, laconiquement, à La Gazette des Comores à qui il a accordé un entretien exclusif. Puisque les pronostics pour l’avenir sont parfois vains, prions simplement qu’on soit encore en vie en 2021…

Question : Vous avez désisté le jour même des législatives. Quelles sont les motivations qui vous ont fait prendre cette décision ?

Ibrahim Halidi : Les raisons pour lesquelles je me suis retiré des législatives c’est qu’il n’y avait pas d’élection proprement dite. Dans les bureaux de Adda vers 9 heures du matin, les membres pavanaient dans la cour comme si les élections étaient déjà finies. A M’remani, ils remettaient aux électeurs deux à trois bulletins de vote pré cochés en faveur du candidat Mohamed Ahmed Saïd, pour aller mettre dans les urnes, ces dernières étaient d’ailleurs déjà bourrées. On pouvait même observer des gens voter sans carte d’électeur. Nos assesseurs confirment que des gens d’Ongojou, village natal du candidat du pouvoir, étaient venus nombre pour voter à M’rémani. A Kiyo à partir de 8 heures et demi, nos assesseurs se sont fait expulser des bureaux de vote, ce qui nous a poussé à demander aux autres, dans toute la circonscription, de quitter les bureaux car on assistait au même scénario. Donc il fallait que je me retire.

Question : En vous présentant aux élections, quelle garantie aviez-vous pour un scrutin transparent et démocratique ?

Ibrahim Halidi : A vrai dire je n’avais aucune garantie même si les paroles du président et de son ministre de l’intérieur semblaient en être une. Seulement j’espérais que ces élections constituent un mobile de réconciliation de la part du gouvernement avec la population. Du moins, et même si cela s’avère de la naïveté aujourd’hui, avec ceux qui croient encore à une solidarité politique entre le peuple et les gouvernants dans la réalisation des projets qu’il défend. Par ailleurs, et je dois l’avouer, je suis surpris par le déroulement des législatives parce qu’elles signent de façon certaine une gestion du pays en rupture avec les idées que véhicule le président de la République. En ce sens que les orientations politiques qu’il va suggérer et entreprendre vont non seulement être prises pour des agressions par le peuple en raison de la fracture qui existe mais aussi du fait que sa parole ne va pas pouvoir remplir ce rôle tant important qui est la pédagogie du peuple en tant que leader d’opinion.

Question : Allez-vous contester les résultats comme vous l’avez laissé entendre sur les réseaux sociaux ? Si oui, comment ?

Ibrahim Halidi : En effet, l’idée m’a tenté. Mais je ne crois pas cela nécessaire. La situation est telle qu’il n’est pas aisé de se prévaloir d’avoir été lésé, surtout pendant des élections qui ont donné vainqueur le parti du Président lui-même. L’essentiel à mon avis, c’est de retentir la leçon et faire la part des choses. Il semble que j’ai eu 3%, je ne peux que dire merci !

Question : Comment jugez-vous les résultats de la Ceni globalement ?

Ibrahim Halidi : Les résultats sont voulus ainsi. On a voulu que la Crc soit le premier parti politique du pays et la Ceni a rempli sa mission. C’était le commandement du parti au pouvoir à cette institution. Je ne crois pas avoir meilleur jugement que tous ceux qui ont été émis par la majorité des comoriens. Chaque élection retient l’attention de notre peuple puisqu’à chaque fois qu’on leur demande de se présenter aux urnes, il se rappelle combien on n’a pas su être à la hauteur. Sauf que cette fois-ci on file tout droit à des années de non-élection. Le désintérêt se renforce davantage et je crois que les prochaines élections feront l’objet d’un défaut de candidatures pour porter des idées différentes de celles du pouvoir.

 

Question : Quelle lecture faites-vous du fait que la CRC rafle une majorité confortable ne laissant que des miettes à ses alliés ?

Ibrahim Halidi : Quand on lit dans les réseaux sociaux les publications, les posts et commentaires des membres et sympathisants de la Crc et quand on voit comment ils en sont fiers, j’aimerais seulement dire qu’on n’a jamais assez d’enthousiasme pour espérer dompter un peuple. Il se pourrait qu’ils se satisfassent à clamer que c’est de bonne guerre mais la réalité humaine est moins docile qu’elle n’en a l’air. En outre, il y a un aspect à tenir compte par rapport à ce qui va prévaloir prochainement. Il ne comptera, au regard des résultats provisoires émis par la Ceni, que 2 ou 3 partis aux Comores, je parle bien aux yeux de la loi. Il n’aura plus possibilité de revoir ce nombre à la hausse d’après les dispositions de la loi. Et ce n’est pas légitime pour une République. Cela donnera carte blanche au gouvernement de restreindre encore plus les libertés politiques et ses corollaires.

Question : Ces derniers temps on vous voyait aux premières loges dans des cérémonies de la mouvance présidentielle notamment à Anjouan. Quels sont vos rapports présentement ?

Ibrahim Halidi : En effet, à chaque fois que je recevais une invitation de la part du président pour me présenter à une cérémonie quelconque je répondais positivement. J’ai appris à avoir du respect à cette Autorité noble. Concernant mes rapports avec la mouvance présidentielle, je pense que je dois prendre acte du traitement que mes efforts et ceux de mes sympathisants et militants en ont fait l’objet. En observant de près et en analysant mieux les actions du parti au pouvoir, il est vrai qu’il est préférable de revoir notre soutien. Néanmoins le pouvoir change les hommes et les comportements.

Question : Depuis 2018 vous menez des campagnes dans toutes les régions d’Anjouan. Quelle finalité pour ces sensibilisations ?

Ibrahim Halidi : D’abord les tournées qu’on a menées, mon équipe et moi en 2018, rentrent dans le cadre de la pré-campagne aux gubernatoriales. Malheureusement, pour des raisons liées à notre dossier de candidature, on n’a pas pu participer aux élections. Ce qui veut dire que la finalité première était de sensibiliser les Anjouanais à voter pour nous et aujourd’hui, ils nous voient comme porte-parole de leur misère. Ainsi malgré les 3 % qu’on m’a octroyés, je refuse la retraite politique.

Question : Quand vous dites que « je refuse la retraire politique » ce que vous continuez la lutte. Mais, en solo, aux côtés du pouvoir, de l’opposition… ?

Ibrahim Halidi : Le climat actuel du pays nous appelle à beaucoup plus de réflexion et d’observation

Question : En tant qu’acteur politique, quelle est votre position par rapport à 2021 ?

Ibrahim Halidi : Qui vivra verra !

Interview réalisée par Toufé Maecha pour le compte de La Gazette des Comores (parue ce jeudi 23 janvier)

 

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3 commentaires sur Ibrahim Halidi sur la Tournante en 2021: « Qui vivra verra !»

  1. MON CHER PAPA IBRAHIMA HALIDI BONJOUR, au nom de Djinni Msirou que je viens vous parle Ajourd’hui vous etes notre papa , un grand leader politique qui avait traversé dans différente regime . Depuis les années du feu président MONGOZI ALI SOILIH, Professeur de la PHILOSOPHIE au Lycée du FEU président SAID MOHAMED CHEIKH, les années du feu président AHMED ABDALLAH ABDEREMANE, Vous etes devenu Premier Ministre l’ époque du feu Président SAID MOHAMED DJOHAR, vient encore les années du feu PRésident MOHAMED TAKI ABDOUL- KARIM, VOUS ETIEZun Ministre avant la separation entre les Ajouanais et WA NGAZIDJA EN 1997 oufffff!!!!! donc, ce que je viens vous dire seulement que vous etes responsables de tous les maux qui ont commis au ANJOUANAIS Par votre ami le colonel Président des COMORES NE FROTTEZ PAS VOS MAINS.ET EN fin, UN VIEUX SINGE NE DOIT PAS MONTER AU DESSUS D’ UN GRAND ARBRE.CHA LALAWUNONO

  2. Vous avez soutenu la folie d’ azali en oubliant l’interet d’ajouan etmaintenant il vous a sodomisé et la raison vous revient , reste le tour de sarkozi , anis et consorts , à anjouan ya que des rats à la place d’intellos .

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