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Ikililou-Mamadou, le relais qui inquiète !

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L’élection présidentielle de l’Union des Comores aura lieu ce 10 avril 2016 et le pouvoir en place et ses partisans clament haut et fort, avec arrogance et assurance que leur candidat, Mohamed Ali Soilihi, sera le prochain Président de la République.  Après une primaire de la présidentielle dont la compilation des résultats n’a pas rassuré et les candidats et la population, les autorités en place et leurs courtisans, conscientes de l’impopularité de leur candidat qui a obtenus lors des primaires près de17,88% des voix,  souhaitent passer en force pour remporter les élections. Tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins. En plus de la guerre médiatique menée tambour battant avec l’aide de l’Office de la radio et télévision  des Comores (ORTC) et certains griots dans les réseaux sociaux,  les adversaires politiques sont débauchés, exhibés dans les conférences de presse et les meetings et sont invités à prendre la parole pour tirer à boulet rouge sur leurs amis d’ hier et faire les louanges du candidat du pouvoir. Cette guerre de nerf est engagée pour démoraliser l’adversaire et renforcer l’idée selon laquelle, les carottes sont cuites et que le vainqueur de l’élection présidentielle est déjà connu. La société nationale de communication, Comores-Telecom vient d’apporter sa contribution dans cette guerre d’usure en annonçant comme par hasard que les communications seront perturbées du 9 au 11 avril 2016.

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Ce pouvoir composé de plusieurs ex-leaders et militants de la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC) et de transfuges d’autres partis politiques, veut absolument renforcer le «  relais » du pouvoir.  Après le relais «  Sambi-Ikililou », voici le nouveau relais qui inquiète, le relais «  Ikililou-Mamadou ». Ah qu’il était beau le slogan de la campagne de l’élection présidentielle de 2010 du candidat Ikililou Dhoinine : le relais qui rassure. Ce relais a vite viré à une guerre de tranchée entre l’actuel Chef de l’Etat et son ancien mentor, Ahmed Abdallah Mohmed Sambi. Ikililou a lancé les premières hostilités en se débarrassant dès le début de son régime des principaux ténors de son mentor. Avis à ceux qui soutiennent les candidats à la présidentielle. Ce ne sont pas toujours ceux qui se battent pour l’élection des  candidats qui goûtent aux délices du pourvoir. Ceux qui entourent l’actuel Chef de l’Etat sont souvent ceux qui l’ont combattu dans le passé. Les Gouverneurs des iles autonomes de la Grande Comore et d’Anjouan ont renié depuis leurs partis et leurs mentors.

Le relais qui rassure qui nous a été vanté en 2010 est devenu par la suite le relais qui achève ce pays, transmis par les mêmes acteurs qui sont au pouvoir depuis 10 ans et qui ont été incapables d’apporter des solutions aux problèmes quotidiens de la population. Avec le parti UPDC né, 17 mars 2013, associé à ses partis satellites,  le relais ne rassure plus. Au lendemain du congrès constitutif de ce parti, le Président Ikililou Dhoinine avait reçu  le 18 mars 2013, les membres du bureau politique de l’UPDC, composés de plusieurs de ses collaborateurs. Lors de cette réception, le Président de l’Union avait émis «  le vœu ardent de voir enfin des partis d’envergure nationale qui ont leur mot à dire dans la prise des grandes décisions et d’orientation politiques et économiques du pays à l’instar de l’ANC, du FLN ou du Chama Chamapinduzi ». 3 ans après, l’UPDC n’est ni l’ANC ni le Chama Chamapinduzi. Certes le parti demeure une des premières forces politiques du pays et dispose d’une majorité relative à l’Assemblée de l’Union, mais le parti n’arrive pas à avoir une grande adhésion de la population. 2 de ses candidats aux élections des gouverneurs sont largement devancés par les candidats de l’opposition à Mohéli et Anjouan. Son candidat à l’élection présidentielle, arrivé en tête de la primaire du 21 février 2016, n’a eu que 17,88 % des voix. L’UPDC appuyée par une vingtaine de partis politiques, toute l’intelligentsia comorienne et des transfuges des autres partis politiques risque de prendre une bonne raclée ce 10 avril 2016 avec la possible  défaite de se trois candidats aux élections des gouverneurs des iles autonomes et de son candidat à la présidence de l’Union. On parle souvent de la déconfiture du parti Juwa qui se disloque à vue d’œil, mais on parle moins de ce parti de la majorité présidentielle, l’UPDC, tiraillé par ses multiples alliances qui risque de se retrouver sans trône le soir du 10 avril 2016. Qui vivra verra.

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