M. Mchangama et ses deux faces de Janus
Il faut croire que Mohamed Said Mchangama a souffert…Sous la carapace du baroudeur, l’affaire inter-trade a dû lui faire mal. C’est sans doute ce qui explique cet incroyable défi qu’il lance à ses accusateurs 30 ans après les faits dans un langage qui ne s’embarrasse pas de circonlocution…
Le cas de l’ancien ministre des Finances du président Djohar est symptomatique : beaucoup parmi les hommes publics traînent à vie des accusations sur la base de simples « on dit » sans qu’ils n’aient jamais la possibilité de se défendre devant une juridiction impartiale et compétente.
Si Laurent Fabius était comorien, il aurait été coulé pour toujours par l’affaire du sang contaminé et n’ n’aurait jamais pu laver son honneur devant des juges et devenir le président du Conseil d’Etat.
Il faut prendre acte du cri lancé par l’ancien président de l’Assemblée nationale , ouvrir sérieusement ce dossier sans attendre encore 30 ans… Car on ne peut pas non plus le suivre lorsqu’il se presente comme une simple vicitme d’une affaire montée par ses adversaires.
Même si le public ne sait de cette affaire que les facsimilés distribués par des barons de l’Udzima en une époque où Google n’existait pas, on ne peut pas non plus faire comme c’était un petite affaire au regard des montants faramineux qui étaient en jeu et du niveau des personnalités alors citées…
J’étais présent au meeting où le mot Tahomba a été prononcé au stade Beaumer. C’est vrai Mchangama n’a pas dit qu’il avait touché un Tahomba. Citant des éléments de chronologie, il avait conclu qu’il n’avait pu être l’instigateur de l’affaire et qu’on ne pouvait pas raisonnablement l’accuser d’être le responsable de l’opération ; il aurait pu comprendre, a-t-il dit, si on l’avait accusé , à la limite, d’avoir touché un Tahomba mais quand même pas le gros du pactole. C’est un fait.
Ces adversaires ont sciemment menti pendant des années en affirmant qu’il avait reconnu avoir touché un tahomba. C’est aussi un fait.
Mais cette affaire avait été documenté par un petit livre glaçant écrit par un journaliste français, Pascal Perri , intitulé lComores : es nouveaux mercenaires.( Harmattan 1994). Les affirmations de Perri sont troublantes.
D’un autre côté, L’ancien ministre des finances veut parler aujourd’hui n’avait repondu aux demandes d’explications formulées alors par ses propres amis. C’est ce qui avait provoqué la scission du Mwangaza et le depart de l’aile représentée Ralia Abdou
Le gendre du Président Djohar n’était pas un enfant de cœur. Loin de là. Il avait ses deux faces de Janus : le leader moderne croyant à la force du savoir , désireux de jeter les bases d’un Etat moderne mais en même temps un chef de réseau sans pitié protégeant ses copains qui devaient noyauter l’Etat de façon à qu’il en soit le seul maître.
Enfin, Inter-trade était un scandale d’Etat d’une ampleur inconnue jusque là. . ( lire l’article de Saindou Kamal Eddine dans le Journal Uropvé dirigé par Souef Elbadaoui .. Où l’on apprend notamment que le chef de l’Etat lui-même avait été visé, personnellement, par la procédure engagée par le gouvernement italien…)
Donc ce doute ne profite à personne…Il faut saisir le perche tendue par l »intéressé et crever l’abcès.
Ali Moidjié
À l’époque Mchangama se croyait à un « dieu », arrogant et hautain et il fallait lui couper pieds.
le fair play en politique n’existe pas.
Par ailleurs, pour le tahomba, Mchangama n’avait pas à utiliser le conditionnel qui est rarement utilisé dans un discours en chikomori.
En effet, pour le comorien lambda, dire que j’aurais pris c’est pareil que j’ai pris.
J’étais présent au stade Baumer lorsqu’il a prononcé le mot tahomba, en effet il n’a pas dit qu’il a touché un tahomba.
Mais bon, c’est de la bonne guerre car on jette pas des fleurs à celui qui mérite une claque.