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Il faut respecter la loi

Une dynamique est enclenchée par le président Azali. Cela ne se traduit pas encore nettement dans la vie quotidienne des simples citoyens mais à moins de sombrer dans le nihilisme ou de tomber dans un anti-Azali primaire, force est de reconnaître que les perspectives de développement du pays prennent progressivement formes. A quelle période a-t-on vu autant de chantiers en route, pas en parole mais dans les faits : les centrales électriques, l’hôpital de référence, les infrastructures, etc. ? Qui se rappelle d’un budget de l’Etat donnant une place conséquente à l’investissement ? Depuis des lustres, on nous chante la mendicité, tous les projets devaient être financés par des « partenaires », Azali change de partition : comptons sur nos propres forces d’abord ; la notion de fonds propres refait surface ! Bien sûr qu’il y a « à boire et à manger » comme on dit, mais tout de même.

Il faut néanmoins reconnaître aussi que nous ne sommes qu’au début du processus, un processus inévitablement long et complexes, un processus fragile, un processus confronté à d’innombrables périls pour un pays qui part de si loin ! L’identification des conditions du succès s’avère donc primordiale. C’est sous ce prisme qu’il faut considérer le respect strict des lois. Il n’est pas le seul mais il pèsera lourd.

Comment surmonter l’obstacle décisif de la corruption sans que la loi s’applique dans toute sa rigueur contre les prédateurs de la chose publique, ces pilleurs en col blanc qui se gaussent avec arrogance de la loi ?

Comment empêcher que les importants marchés publics ne dégénèrent en foire aux larrons sans s’arcbouter sur les procédures de passation ?

Comment sécuriser et optimiser la gestion des établissements publics sans composer leur conseil d’administration et respecter les procédures de désignation des Directeurs Généraux ?

Comment pérenniser les nouvelles sociétés destinées à impulser l’investissement si elles sont créées par décret présidentiel là où il faudrait une loi ?

Comment emporter l’adhésion du peuple sans cette transparence que procure une application stricte et limpide des lois ? Une autre condition clé de succès : l’adhésion des citoyens.

Des habitudes sont prises dans ce pays : ne pas respecter les lois, « voler là où on travaille ». Cela est vrai du sommet à la base. Cela mérite que l’on s’y penche sérieusement pour en comprendre les tenants et aboutissants. Mais en attendant il faut changer la donne et c’est au président Azali en personne de montrer l’exemple. Malgré la pression des délais et la culture du résultat qui est perceptible, il faut respecter scrupuleusement les lois, il faut s’assurer que chacun des actes soit conforme aux lois, faire barrage à tout dévoiement de la justice, etc.

La bonne volonté si elle ne s’accompagne pas d’un minimum de critères qui lui confère de la crédibilité, ne peut qu’apparaître comme de la démagogie nuisible, ne suscitera ni l’adhésion ni l’élan et conduira inévitablement à l’échec. D’où l’impérieuse nécessité pour le président Azali de respecter scrupuleusement la loi dans toutes les circonstances.

Idriss Mohamed

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