En ce moment

Ils ne veulent pas de la suppression du visa Balladur

Ils n’ont pas lu la feuille de route signée entre le gouvernement Comorien et le gouvernement Français, le 12 Septembre 2017, visant à favoriser les échanges humains entre les îles de l’archipel dans un cadre légal et en renforçant la sécurité des liaisons maritimes et aériennes. Et pourtant, ils sont descendus en masse a Mamoudzou, ce 25 Septembre 2017 pour dénoncer cette feuille de route et crier leur haine à l’ encontre de leurs voisins. Ils, ce sont les Mahorais et paradoxalement des « Comoriens » qui ne veulent pas entendre parler de libre circulation entre les habitants de l’archipel. Ils ne veulent pas de la suppression du visa Balladur qui a causée de milliers de mort.
 
 
Pour rappel, en janvier 1995, le visa d’entrée à Mayotte imposé aux Comoriens par l’ancien Premier Ministre français, Edouard Balladur, qui était en campagne pour l’élection présidentielle de 1995 est entré en vigueur. L’introduction de ce visa Balladur a interdit la libre circulation des personnes entre l’île de Mayotte et le reste de l’archipel des Comores. Ce sinistre visa  divise un archipel,  un peuple, des familles et cause surtout la mort de plusieurs milliers de personnes.
 
 
L’instauration de ce visa participe à la lutte contre ce que les français appellent « l’immigration clandestine ». Et pourtant, cette lutte engagée depuis près de deux décennies par le gouvernement français à Mayotte contre les mouvements de population entre Anjouan et Mayotte demeure un échec cuisant, un non-sens qui n’a fait que favoriser « l’immigration dite clandestine » et engendrer la mort de plusieurs milliers de personnes. Les chiffres parlent d’eux même : la population de Mayotte est passée de 130.000 habitants en 1997 à près 212 600 en 2012. Depuis l’instauration de ce visa, la plupart des autres habitants de l’archipel qui arrivent à Mayotte, ne retournent plus dans leur île d’origine comme auparavant.
 
 
 
Ce visa Balladur est soutenu par toute la classe politique mahoraise. La manifestation de ce 25 septembre le prouve. Certains élus français ont eu le courage de critiquer ce visa de la mort. Le député Noël Mamère, avait dénoncé  dans un long article rédigé sur sonblog derue89.com le visa Balladur. « La France de Hollande, barricadée à Mayotte, bafoue le droit international en continuant d’appliquer dans toute sa dureté les règles découlant du visa Balladur. Depuis 1994, plus de 8 000 morts ont ainsi été dénombrés dans le bras de mer de 70 km de large qui sépare l’île d’Anjouan de Mayotte », a rappelé Noël Mamère em octobre 2013. « Les flux migratoires ne sont pas des invasions, mais des mouvements de population normaux dans un monde ouvert », a précisé encore sur son blog le maire de Bègles en Gironde. La délégation de la commission des lois du Senat français qui s’était rendue à Mayotte en mars 2012 avait dans ses conclusions, constaté l’échec de la politique de la reconduite à la frontière pratiquée à Mayotte et avait préconisé la révision pure et simple du « visa Balladur » qui limite la circulation des personnes entre Mayotte et les trois autres iles de l’archipel des Comores.
 
 
Alain CHRISTNACHT, Conseiller d’État français chargé par le gouvernement français d’évaluer et de faire des propositions sur les règles applicables à l’entrée et le séjour des étrangers à Mayotte avait suggéré le maintien de ce visa en septembre 2012. Il avait affirmé après sa visite dans l’archipel que l’abrogation du visa Balladur n’était pas la solution pour lutter contre l’immigration clandestine dans l’ile de Mayotte. Une suggestion reprise par le Président Hollande lors de sa visite aux Comores au mois d’aout 2014 qui a évoqué « l’impossibilité de faciliter la liberté de circulation entre Mayotte et les autres iles de l’archipel ». Ainsi, le triste visa Balladur continue à causer des morts et encore des morts durant des années dans le bras de mer qui sépare l’île de Mayotte d’Anjouan.
 

 
Le nouveau Président français Emmanuel Macron souhaite changer la situation et améliorer les relations entre les habitants de l’archipel. Mais il est vite confronté à l’opposition farouche des mahorais qui ne veulent pas entendre parler de la suppression du visa Balladur.
 
 
Depuis des années, ce blog affirme haut et fort que la maitrise de la migration à Mayotte et le développement de l’archipel des Comores, passent nécessairement par la libéralisation de la circulation des biens et des personnes entre l’île de Mayotte et ses îles sœurs de l’archipel des Comores. C’est une évidence qui saute aux yeux. Les Comoriens ne vont pas envahir en masse cette ile par ce que le visas Balladur sera annulé. Ils vont aller et revenir comme ils le font en se rendant à l’ile Maurice sans visa, une ile plus développée que l’ile de Mayotte. D’ailleurs c’est l’économie de l’ile de Mayotte qui bénéficiera des retombées positives de cette libéralisation.  
 
 
Mais, les mahorais, dans leur mépris et haine vis à vis de leurs voisins que tout unit, s’entêtent et s’enlisent dans leur soutien à la politique répressive et aveugle de l’Etat français à l’encontre des Comoriens. Malheureusement, c’est l’île de Mayotte qui, en dépit de la multiplication des mesures de contrôle, d’expulsion, de refoulement, de la multiplication des moyens de la Police de l’Air et des Frontières, de l’instauration des radars, « sombrera lentement dans son lagon » sous le poids de sa démographie galopante. 

Comores droit 

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!