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Affaire incendies criminelles à Anjouan

Véhicule incendié du commissaire aux finances le 25 mars 2017

Des auditions chez les bacaristes et rien n’a filtré.

Une semaine après l’incendie criminelle et certainement préméditée de la nuit du 25 mars, l’enquête piétinerait. La gendarmerie a auditionné et présenté au parquet jeudi deux personnes. Faute de juge dit-on au palais de justice, les deux personnes sous enquêtes ont été déféré à la maison d’arrêt de N’Koki en attendant qu’un juge soit disponible. Ces deux personnes seraient très proches de Mohamed Bacar, mais aussi de l’opposition actuelle.

Rien de consistant n’a encore filtré de cette enquête démarrée dès le dimanche 26 mars. Sauf que deux personnes très proches de l’opposition à l’exécutif de l’île sont entre les mains de la gendarmerie et transférés à N’Koki jeudi après un bref passage au palais de justice. Pourquoi donc après les auditions à la gendarmerie et certainement une audition avec un procureur, personne ne connait les faits reprochés à ces deux personnes.

Faute de coupables désignés, un Hitma pour Juwa…

Parmi les interpellés, auditionnés et à actuellement à la maison d’arrêt de N’Koki, le chauffeur privé de l’ancien gouverneur Anissi Chamsidine. Imrane, connu farouche opposant de première heure  au gouverneur Salami, et Anlinourdine Ahmed Abou, un ancien activiste du clan Mohamed Bacar reconverti partisan de l’UPDC.

Les enquêteurs sont moins bavards comme si quelque chose ne tournait pas rond dans leurs investigations. Buteraient-ils sur un détail que les juges tenteraient-ils d’élucider ? Les proches d’Anlinourdine sous le sceau de l’anonymat parlent plutôt d’un cas d’un dossier extrajudiciaire juste pour satisfaire un clan du pouvoir qui ne supporte pas Anlinourdine. « Juwa veut que Anlinourdine soit arrêtés et c’est fait. La procédure telle qu’elle est engagée, le prouve. Qu’on nous montre les charges qui pèsent contre lui pour avoir le cœur net. On ne défère pas quelqu’un à la maison d’arrêt si les charges qui pèsent contre lui ne sont pas motivées. Et quel juge s’occupe le dossier ? S’il était impliqué dans cette sale histoire, il avait les moyens pour se tirer. Il s’est rendu de lui-même à la gendarmerie. Des autorités disent qu’il est bacariste. Des bacaristes qui s’agitent en cette période, devraient avoir l’assurance d’être couvert au plus haut sommet de l’état. Mais attendons la suite.»

Dans les coulisses de Dar Nadjah des avis semblent soutenir cette hypothèse. Qui tirerait véritablement son épingle du jeu si l’exécutif anjouanais est touché ? «Nous n’écartons aucune hypothèse. A l’enquête de dénouer l’affaire. » Nous confiait mollement un conseiller de Salami vendredi. Ce même vendredi les partisans de Juwa organisent un hitma après la prière de midi, place Dodin pour conspuer le mal. Preuve que rien n’est encore clair à leurs yeux. Raison de plus de croire que le dossier qui inculpe Anlinourdine et Imrane serait vide. Mais ce ne sont  que des hypothèses…

Et si c’était tout simplement un coup de « l’ami-ennemi » ?

Dans les milieux judiciaires certaines sources privilégient une détention au bénéfice de l’enquête. Mais après 48 heures de garde à vue et d’enquête, une audition jeudi au palais de justice de Mutsamudu et un transfert à N’Koki, cela laisse dubitatif tout observateur averti.

La cacophonie autour de l’organisation de la commémoration de la libération d’Anjouan le 25 mars place M’zingaju par le gouverneur Salami, y serait pour quelque chose, selon des sources concordantes.

« Son entêtement à vouloir organiser la commémoration place M’zingaju aurait irrité Moroni et les hautes sphères du parti présidentiel. Le vice-président Djaffar Ahmed Saïd qui assurait l’intérim du président aurait même refusé de se rendre à Anjouan si une cérémonie se déroulait place M’zingaju. La présence de Salami au camp de la gendarmerie à Hombo pour le salut de drapeau côte à côte avec le directeur de cabinet, le chef d’état-major et toute la courtisanerie de l’Union n’aurait convaincu aucun représentant de l’Union de prendre part à la cérémonie civile parallèle place M’zingaju organisée par l’exécutif de l’île. Le fait aussi qu’aucun symbole de l’Union ou de ses représentations à Anjouan ne soit touché par cette vague d’incendies « criminelles » qu’a essuyé l’exécutif d’Anjouan le weekend passé et bien que l’acte soit dès les premières heures fermement dénoncé par les hiérarchies du pouvoir central, amènent tout de même certains milieux proches de l’exécutif de l’île de douter de la sincérité de son « ami-ennemi » ». Pense Said Houmadi, sympathisant et jeune fonctionnaire du building administratif de Mutsamudu ce samedi.

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