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Indice de développement humain: Les Comores gagnent neuf points en 2019

Malgré l’absence de données officielles actualisées, tout indique que les Comores ont réussi, ces vingt dernières années, à satisfaire des cibles phares contenues dans les objectifs du millénaire pour le développement (Omd) remplacés depuis 2015 par les Objectifs de développement durable (Odd).

Le rapport 2019 fait état d’une progression de l’Indice de développement humain (Idh) en Afrique où on enregistre “des progrès” en matière de santé et de scolarisation. L’espérance de vie connait une légère amélioration. Les experts du Programme des Nations-unies pour le développement (Pnud) estiment que le revenu national brut par habitant (Rnb) en Afrique a connu une amélioration en dépit des inégalités encore persistantes dans bon nombre de pays. “De nouvelles inégalités se creusent, en particulier au niveau de l’enseignement supérieur et des effets sismiques des technologies et de la crise du climat”, indique un communiqué de presse du Pnud-Comores.
Pour autant, “les conditions nécessaires à l’épanouissement ont évolué”, précise le document qui souligne, par exemple, “qu’entre 2000 et 2018, l’Idh des Comores a progressé de 0.457 à 0.538, soit une hausse de 17.7%”. Le pays passe de la 165eme à la 156eme place sur 189 pays étudiés.
Les Comores ont gagné neuf places en 2019 dans le classement mondial sur l’Indice de développement humain (Idh). Le pays passe de la 165eme à la 156eme place sur 189 pays étudiés dans le monde devant le Rwanda (157e) et le Sénégal (166eme). Le rapport mondial sur le développement humain intitulé “Au-delà des revenus, des moyennes et du temps présent : les inégalités de développement humain au XXIe siècle” et rendu public, il y a quelques semaines, conforte la position de nombreux pays du continent.
“Les pays africains ont fait des progrès considérables en matière de développement humain, en particulier dans les domaines de l’enseignement primaire et de la santé. Mais ces avancées s’accompagnent d’une nouvelle génération d’inégalités qui, si rien n’est fait, risquent de compromettre les progrès à venir et d’entraver le rattrapage de ceux qui sont déjà en retard”, indique le document qui précise pour autant que “les conditions nécessaires à l’épanouissement ont évolué”.

“La plus forte progression”
en Afrique

L’Union des Comores est le pays ayant a connu “la plus forte progression” en Afrique, avec un indice qui a progressé de “0.457 à 0.538, soit une hausse de 17.7%”, d’après un communiqué de presse du Pnud-Comores. On apprend “qu’entre 1990 et 2018, l’espérance de vie à la naissance aux Comores a augmenté de 7.4 années, la durée moyenne de scolarisation a augmenté de 2.1 années, et la durée attendue de scolarisation a augmenté de 3.3 années”.
Malgré l’absence de données officielles actualisées, le pays a réussi, ces vingt dernières années, à satisfaire des cibles phares contenues dans les objectifs du millénaire pour le développement (Omd) remplacés depuis 2015 par les Objectifs de développement durable (Odd).
Les experts comoriens citent souvent l’élimination du paludisme, d’autres maladies comme la tuberculose, la réduction de la mortalité infanto-maternelle avec une couverture vaccinale brute nationale estimée à 85,3%. Et surtout l’amélioration du taux brut de scolarisation qui passera de “64% en 2004 à 89,8% en 2017”, d’après l’Unicef-Comores.
Le taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) est estimé entre, 2008-2012, à “86,1% chez les garçons et de 85,9% chez les jeunes filles”, selon toujours les données de l’Unicef-Comores. “L’Afrique connaît l’une des améliorations les plus significatives en matière de développement humain. Entre 1990 et 2018, l’espérance de vie a augmenté de plus de 11 ans”, souligne le communiqué de presse du Pnud.

De quoi être fière

L’espérance de vie aux Comores passe “de 44,9 années en 1970 à 55,6 années en 1990” pour se situer aujourd’hui à “60,7 années”, d’après des données officielles de l’Unicef-Comores qui précisent, à l’inverse, que le taux de mortalité a baissé, passant de “17,7% en 1970 à 11,7% en 1990 et de 8,9% en 2012”. De même, le pays a su se doter de nouvelles infrastructures sanitaires, une université, des centres de formation, de nouveaux services comme les télécommunications qui participent à l’amélioration des conditions de la population.
Les transferts de fonds de la diaspora ont grandement contribué à l’amélioration des infrastructures au niveau des communautés et à la satisfaction des besoins primaires chez de nombreuses catégories de la population.

“La proportion d’adultes ayant fait des études supérieures augmente plus de six fois plus vite, et les abonnements au haut débit fixe plus de 15 fois plus vite, dans les pays à développement humain très élevé que dans les pays à développement humain faible”, indique-t-on.
“L’Idh est un indicateur synthétique servant à mesurer les progrès réalisés au fil du temps dans trois dimensions fondamentales du développement humain : vie longue et en bonne santé, accès aux connaissances et niveau de vie décent”, rappelle le rapport. “Ce qui était autrefois considéré comme un luxe, comme le fait d’aller à l’université ou d’avoir accès au haut débit, revêt une importance de plus en plus grande pour réussir, mais ceux qui n’ont qu’un niveau de vie de base voient disparaître les barreaux de l’échelle qui mène à leur avenir”, explique Pedro Conceição, directeur de l’équipe ayant rédigé le rapport, cité par le communiqué du Pnud.
A l’échelle mondiale, l’Ile Maurice, l’Afrique du sud, le Gabon, les Républiques de Seychelles et de Botswana confortent toujours leurs positions (Voir tableau classement Afrique). “Pour la première fois cette année, un pays africain (les Seychelles) est passé dans le groupe des pays à développement humain très élevé. D’autres remontent également dans le classement. Quatre pays (l’Afrique du Sud, le Botswana, le Gabon et Maurice) font désormais partie du groupe des pays à développement humain élevé, et douze pays sont dans le groupe des pays à développement humain moyen”, indique encore le communiqué du Pnud-Comores.
“L’Afrique a vraiment de quoi être fière des progrès sans précédent enregistrés au cours des vingt dernières années, surtout au niveau des fondamentaux”, se félicite Ahunna Eziakonwa, administratrice assistante du Pnud et directrice régionale pour l’Afrique, cité par le communiqué. “Mais les règles du jeu sont en train de changer et nous devons nous assurer que les populations sont bien placées aujourd’hui pour avancer demain”, a-t-il ajouté.
Le rapport du Pnud montre que huit pays africains se situent dans la catégorie des Idh dits « élevés », 13 sont dans la catégorie des Idh dits « moyens ». On compte 31 pays africains étudiés dans le rapport qui se classent tous dans la dernière catégorie des Idh dits « faibles ».

Le chemin est long

Malgré les performances notées, le chemin reste encore long pour un développement inclusif et une croissance partagée entre toutes les couches des populations des pays africains. Les inégalités sont persistantes et risquent d’impacter la vie des millions de personnes sur le continent dans les dix prochaines années. “Les inégalités ont un nouveau visage”, annonce Achim Steiner, l’administrateur du Pnud, se montrant pour autant optimiste. “Et, comme le démontre ce Rapport sur le développement humain, les inégalités ne sont pas sans solutions”, a-t-il souligné.
“Bien que le taux de pauvreté ait reculé sur l’ensemble du continent, les progrès restent inégaux. Si la tendance actuelle se maintient, le rapport prévoit que près de 9 personnes sur 10 en situation d’extrême pauvreté (soit plus de 300 millions) vivront en Afrique subsaharienne en 2030”, précisent les rédacteurs du rapport.
Aux Comores, le revenu national brut par habitant (Rnb) a diminué d’environ 5.8% entre 1990 et 2018. Mais le pays a su combler de nombreux déficits grâce à des investissements engagés pour contenir une possible extrême vulnérabilité chez certains groupes et catégories de la population. On note aujourd’hui “37.3% de la population qui vivent en situation de pauvreté multidimensionnelle et 22.3% de plus sont vulnérables”.
On apprend que 10% de la population africaine concentre “30% à 35% des revenus du continent”. Comparés à d’autres continents comme l’Asie (40% à 55%) ou les Amériques (45% à 55%). Les disparités demeurent entre les pays et à l’intérieur de ces mêmes pays. “Les revenus perçus par les 10% des pays les plus riches vont de 37% en Algérie à 65% en Afrique du Sud, tandis que ceux perçus par les 40% les plus pauvres ne dépassent pas 14% en Algérie et environ 4% en Afrique du Sud », indique le rapport qui précise que “l’Afrique australe est la région la plus inégalitaire du continent”.
Le Pnud recommande “de politiques qui dépassent la seule question des revenus et s’inscrivent dans des interventions qui démarrent avant la naissance et durent toute la vie. Ces investissements dans le capital humain doivent accompagner les personnes tout au long de leur vie, depuis les soins prénatals jusqu’à la retraite, en passant par l’éducation et le marché du travail”.

A.S.Kemba / Alwatwan

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