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INONDATIONS AUX COMORES : LES RAISONS DE LA CATASTROPHE

les raisons des inondationsLes Comores viennent d’être frappées comme jamais auparavant, par des pluies diluviennes qui ont ravagé des régions entières. Tous les ans, à cette même période, ce genre de phénomène se produit pour des raisons météorologiques. En effet, une masse d’air chaud venu de l’équateur, rencontrent une masse d’air froid venu du pôle sud. Cette rencontre constitue une bande que les météorologues appellent la zone de convergence intertropicale. Cette ZCIT se déplace tout au long de l’année, du pôle sud vers l’équateur.

Elle se trouve en janvier-février, au-dessus des îles Mascareignes d’où les fortes précipitations aux îles de la Réunion et Maurice en cette période de l’année. La ZCIT se trouve au-dessus des îles Comores au mois de mars-avril, et en raison de la présence du Karthala qui culmine à près de 2300m, les masses d’air, fortement humides, se retrouvent coincés par cette barrière ce qui provoque les fortes pluies en cette période au centre de la Grande Comore.
Sur le plan géographique, le sommet du Karthala est formé d’un bassin dont les flans ouest et sud sont plus bas que le reste. Avec les précipitations, une fois le bassin rempli, il se déverse sur des rivières occasionnelles qui traversent le Bambao, le Hambou et le Dimani. Ce sont justement ces rivières qui sont à l’origine de la catastrophe qui a frappé la Grande Comore. Si la ZCIT est responsable sur l’ensemble des Comores des pluies diluviennes qui ont détruit les infrastructures et des villages entiers, il existe une explication spécifique à chaque île, en raison de la géologie et des reliefs. A Anjouan et Mohéli, on peut penser que la terre argileuse, n’a pas pu absorber toute la quantité d’eau, les rivières ont débordé et ont déversé toute cette quantité de boue dans les villages sinistrés.

Connaissant maintenant les raisons naturelles et cycliques de cette catastrophes, ne serait-il pas intéressant pour nous, Diaspora comorienne, de nous attaquer à la prévention et laisser les autorités et les ONG gérer l’urgence ?
En examinant de manière succincte, les parcours de ces rivières qui débordent tout le temps, on peut s’apercevoir que la construction de digues de protection de un mètre de haut, en amont des villages de Mkazi, Vouvouni, Nioumadzaha dans le Bambao et Idjinkoundzi dans le Dimani, les eaux, une fois lâchées au sommet du Karthala, seraient contenues dans les lits des rivières pour s’écouler jusqu’à la mer sans entrave. Néanmoins, des précautions devaient être prises notamment la construction tout au long de leur parcours, des dégrillages en barres de fer, pour filtrer les gros détritus pour ne laisser que les eaux s’écouler.

Le coût ne pourrait pas être exhaustive et ce, à plus d’un titre. Les habitants prendraient part à la construction des digues, ce qui pourrait diminuerde façon significative, les coûts de la main d’œuvre. A défaut de techniciens en Génie Civil ou techniciens en VRD (Voies et Réseaux Divers) parmi les cadres de la Diaspora, cette expertise peut être trouvée dans les collectivités qui ont des relations de coopération décentralisée avec les Comores ou dans les ONG spécialisées.
On peut estimer entre 200000 et 300000 euros la construction des digues, mais ce travail doit être complété dans certains cas, par de constructions de nouveaux ponts ou élargissements de ponts existants pour protéger les routes.
MOHAMED CHANFIOU Mohamed
Electricien-Automaticien.

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