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Intérim Ngazidja: l’exécutif reconnait le non-respect des textes par Hassani Hamadi

L’exécutif de Hassani Hamadi vient de lâcher le morceau suite au tollé provoqué par l’intérim du gouverneur assuré par son conseiller spécial au lieu d’un commissaire, tel que l’exige l’article 24 de la loi statutaire. Une affaire dont s’est saisi le conseil de l’île qui vient de déposer un recours à la Cour Constitutionnelle. « On reconnait que la loi n’a pas été respectée », dixit Me Ahamada Mahamoudou, avocat de l’exécutif, qui estime qu’il n’y ait que Hassani Hamadi lui-même, actuellement à la Mecque, capable de dénouer la crise après son retour.

 

« En cas d’absence ou d’empêchement temporaire, le Gouverneur de l’île est suppléé par le commissaire de son choix ». C’est sur cet alinéa 1 de l’article 24 de la loi statutaire de l’île que le conseil de l’île de Ngazidja s’est basé pour dénoncer le piétinement de la loi par le gouverneur qui a confié les rênes de Ngazidja à son conseiller spécial qu’il a élevé au rang de commissaire.

 

Sans tarder, l’exécutif réuni ce jeudi à Ngazi Ngomé a reconnu devant la presse le non-respect des textes par le gouverneur. Après ces aveux, l’avocat de la défense se demande « ce qu’on doit faire pour y remédier sachant que le titulaire (Hassani Hamadi, Ndlr) est à l’extérieur ». Me Mahamoudou a aussi répondu à sa question, disant que ni les commissaires ni le président du conseil de l’île « ne peuvent rien faire ». « Il faut que le gouverneur lui-même signe un autre arrêté qui va se conformer à l’article 24 de la loi statutaire », renchérit celui qui dit ne pas voir d’autre issue que d’attendre le retour de la terre sainte dudit gouverneur, attendu à la fin de ce mois, sous peine, toujours selon lui, de mener les institutions de l’île dans une impasse.

 

Même ton pour Said Ahamada alias Seda, le commissaire aux finances décrit comme l’homme de confiance du gouverneur jusqu’à dimanche dernier où lui et ses pairs sont pris au dépourvu par le gouverneur qui a confié les clés de Mrodjou à son conseiller spécial, une surprise de taille qui soulève tant de questions quant à la confiance qu’inspirent les membres de l’exécutif à leur chef. Tous présents lors la déclaration, les commissaires ont sidéré les journalistes, disant qu’ils ont « approuvé à l’unanimité le choix du gouverneur » de confier la destinée de l’île au conseiller Abdillah Mbaé en dépit de l’article 24.

 

S’agissant de l’éventuelle démission collective, la nouvelle a fait mouche. La porte-parole de l’exécutif Maissara Adam a tenté malgré tout de dissimuler la tension qui règne (ou du moins qui régnait). « Au sein de notre équipe, pas d’embrouille », a-t-elle haussé le ton. Cette commissaire à l’information a, soit dit en passant, menacé de poursuivre le journaliste qui a écrit dans son journal de ce jeudi qu’ « une démission collective (serait) envisagée » s’il ne crache pas le nom de sa source. « Et on ne reculera pas d’une semelle », a-t-elle prévenu non sans acharnement.  

 

Hassani Hamadi
Hassani Hamadi

Soulignons que le conseil de l’île n’a toujours pas abdiqué la bataille sur l’intérim. Une requête est introduite hier jeudi à la Cour Constitutionnelle pour que la haute juridiction du pays « puisse vraiment prendre des dispositions intermédiaires afin de désigner un commissaire en exercice pour suppléer le gouverneur en attendant qu’il revienne », selon les détails de Me Baco, avocat du conseil de l’île. Tout laisse à croire que le conseil obtiendra gain de cause, surtout que l’exécutif a avoué le péché de jeunesse de Hassani Hamadi. 

Toufé Maecha/LGDC 

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