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« Je ne me suis pas battu contre un homme, une mouvance, mais contre des pratiques »

Opinion libre: Crescendo ils sont allés.

D’abord l’indifférence, ils m’ont ignoré, moi et mes propos.

Ensuite, l’amalgame, ils m’ont taxé d’être dans l’opposition et de faire de la politique.

Enfin, la décrédibilisation, ils ont remis en cause ma formation, dit que j’étais un imposteur et un propagandiste. Des collègues juristes ont repris l’antienne sous-entendant que j’étais un faux constitutionnaliste. Quand rien n’a marché, ils m’ont privé de tribune.

Les mots font mal, très mal. Mais n’altèrent en rien la détermination. Je suis persuadé avoir apporté une modeste contribution à mon pays. Je n’attends pas une reconnaissance de mes contemporains. S’il y en a certains chez qui je suscite du rejet, je devine aisément la raison. Ça me réconforte. Alors, je ne me plierai qu’au verdict de l’Histoire.

Je ne me suis pas battu contre un homme, une mouvance, mais contre des pratiques. J’ai défendu l’ordre constitutionnel. Pour autant, je ne suis pas un conservateur. Je dis simplement que pour modifier, il faut suivre les règles.

J’ai essayé d’expliquer que rien n’empêche d’être pro-Sambi, pro-Azali, pro-révision ou anti-revision dès lors que l’on n’oublie pas que nous avons un bien commun. Quelque chose qui transcende nos divergences et autour duquel nous devons nous réunir : la République, l’État de droit, ses valeurs et ses textes.

Tout porte à croire que j’ai échoué. Nous avons échoué. Cette fois-ci, du moins. Mais l’ambition que je nourris pour mon pays va bien au-delà des querelles du moment. Mon ambition s’inscrit dans la durée. Elle est porteuse d’idéal pour cette Nation. La bonne nouvelle, c’est que je ne suis pas seul. Nous sommes nombreux.

Cette majorité jeune et bientôt plus du tout silencieuse sortira du bois. Elle refuse quarante autres années de médiocrité et de stagnation. Elle prendra sa place dans les sphères de décisions, et présidera à sa destinée. Elle redonnera ses lettres de noblesse à la République, imaginera des lois qui nous protègent et une constitution qui nous unisse.

Une nouvelle fois, nous avons changé de constitution. C’est la sixième fois ou peut être la septième. On s’y perd. Gageons que cela ne changera rien à notre situation. On ne mangera toujours que difficilement à notre faim. Les écoles tomberont toujours en ruine, les hôpitaux, ce qu’il en reste, continueront à prodiguer la mort plus que la santé. On évacuera pour soigner un rhume. On ruminera l’oisiveté dans les places publiques. On continuera à s’invectiver selon l’île d’où l’on vient et à se disputer selon le Dieu que l’on croit. En haut, ils continueront à partager le gâteau et à se disputer la cerise. Du déjà vu, du assez vu… Donc, il faut changer les Hommes. Ceux qui à tour de rôle ont gouverné puis se sont opposés sans succès sauf le leur.

Le combat pour l’État de droit continue. Du bon côté du front, on ne perd jamais. On se repli, mais on ne se rend jamais !

Rafsandjani Mohamed

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4 commentaires sur « Je ne me suis pas battu contre un homme, une mouvance, mais contre des pratiques »

  1. j’aurais aimé écrire beaucoup de choses ici mais tu as tout écrit à ma place,à notre place,je ne peux donc que me rejouir en m’associant mot à mot à tout ce que tu as écrit.j’ajoute juste une petite chose,le changement et le dévélopeement des comores doit commencer maintenant mais une chose est sur,il ne viendra jamais ni du coté du gournement ni du coté de cette opposition pour des raisons evidentes donc il appartient à cette jeunesse comorienne de s’activer en faisant un travail de fond pour sensibiliser tout le peuple comorien du danger qui nous attend si on laisse les choses telles qu’elles sont et aux mains des memes personnes qui ne cessent de nous enfoncer.j’ai pour finir une profonde tristesse pour cette partie de la jeunesse que je voix dérrière le gouvernement ou l’opposition et qui osent penser que le changement sera apporter par cette bande de personnes qui se partagent à tour de role les biens de notre pays depuis 75.
    Alors reveillons nous mes chers compatriotes,il est temps que chacun apporte sa petite pierre à l’édifice du changement car le changement c’est maintenant et c’est à nous de le porter.

  2. En lisant ces propos, je me sent enfin que je ne me suis pas perdu, que les îles aux parfums ont des gens qui ont du coeur et qui savent ce que etre un honnête homme ayant des valeur civiques et éthiques, je te dit mon frère, ensemble nous le pouvons. ils briserons nos membres mais jamais notre savoir et bon sens et du bien n’être de notre nation. Que Dieu bénisse les Comores

  3. Je suis en phase avec ce discours.
    Ni Sambi qui a sûrement détourné des fonds considérables et méritent la prison. Ni Azali qui méprise les libertés fondamentales de tout citoyen.
    Luttons pour une vision moderne, respectueuse des lois et des libertés.
    Ce pays n’appartient ni à Azali ni à Sambi.
    J’ai honte quand j’observe le déroulement de ce référendum.
    Le tout petit pas en avant qu’on avait fait vient d’être anéanti et nous voici en 1978.
    J’ai honte de ce référendum.

  4. Ce sont des propos d’espoir prodigués par un des enfants qui font la fierté de leur pays, au pays de la médiocrité. J’en suis heureux. Bravo M. Rafsandjani

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