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« Je promets d’aller plus loin, parce que nous pouvons le faire, nous savons le faire, et nous devons le faire »

« Depuis ma prise de fonction, je n’ai cessé de chercher les voies et moyens d’éviter à l’Anacm d’être placée sur la liste noire. Grâce au dévouement et à la compétence du personnel, l’Anacm se relève. Pendant six mois, des actions correctrices, des normes et des procédures sont appliquées. Désormais, la cote de confiance est remontée, des instructeurs de l’Oaci sont venus nous accompagner et d’autres de l’Asecna sont attendus. L’Anacm n’est plus sur les listes des mauvais élèves et, à ce sujet, la progression est fulgurante».

 

Propos recueillis par Ali Abdou

 

W’E. : L’aviation civile comorienne serait mal vue par l’Oaci, à cause, semble-t-il, du faible standard de ses infrastructures aéroportuaires. Quelles sont les nouvelles mesures initiées par l’agence que vous dirigez pour mettre le pays aux normes internationales?

 

J-M. H. : Effectivement l’Anacm est mal notée par les instances internationales. Rien de concret n’avait été fait depuis le premier audit de l’Oaci en 2008. Aussi bien au niveau des infrastructures aéroportuaires que de celui de l’Agence, aucune volonté n’a été manifestée pour relever le standard de notre institution.

Depuis ma prise de fonction, le 26 juin 2016, je n’ai cessé de chercher les voies et moyens d’éviter à l’Anacm d’être placée sur la liste noire. Cela aurait été une catastrophe et un isolement aérien total.

Grâce au dévouement et à la compétence du personnel, tout le monde a retroussé les manches et l’Anacm se relève. Jour après jour, pendant six mois, des actions correctrices, des normes et des procédures sont appliquées.

Désormais, la cote de confiance est remontée, des instructeurs de l’Oaci sont venus nous accompagner et d’autres de l’Asecna sont attendus. L’Anacm n’est plus sur les listes des mauvais élèves et, à ce sujet, la progression est fulgurante.

Nous devrons pouvoir atteindre, avec l’aide de Dieu, les 60 pour cent des standards obligatoires à la fin de l’année 2017. Je promets d’aller plus loin, parce que nous pouvons le faire, nous savons le faire, et nous devons le faire.

 

W’E. : Le développement du transport aérien nécessite des engagements communs. Quels sont les mesures que vous avez initiées pour appuyer les compagnies aériennes?

 

J-M. H. : Les prérogatives de l’Anacm c’est d’être au service de tout opérateur aérien, c’est son éthique. Nous n’avons pas le droit d’ignorer ou de favoriser qui que ce soit. Notre rôle c’est de rendre un service public avec le plus de compétence possible.

C’est la raison pour laquelle les agents de l’Anacm suivent régulièrement des stages de perfectionnement et de remise à niveau, car les normes et les technologies changent de façon exponentielle. L’aviation civile est une multitude de corps de métiers au service de la Nation pour les intérêts de la Nation.

En revanche, lorsque les opérateurs aériens ne paient pas les services rendus, alors ils mettent en danger tous ceux qui sont à leur service. Cela, on oublie trop souvent de le dire. Dans le monde aéronautique il y a des droits mais aussi des devoirs immuables. Notre aviation civile à son propre règlement de base et ses procédures qui suivent ceux de l’organisation mondiale de l’aviation civile où tout est régi par des lois et des procédures.

Bien attendu, nous avons de bonnes perspectives que ce soit pour l’amélioration des conditions de travail de nos personnels que pour leur bien être sans oublier la rénovation des structures de la plateforme aéroportuaire.

 

W’E. : La sécurité et la sûreté aériennes semblent menacées partout dans le monde par des actes de malveillance de toute sorte. Comment l’Anacm compte faire pour contourner ces menaces, et éliminer tout risque susceptible de compromettre la sécurité du transport aérien?

 

J-M. H. : L’embellissement de la plateforme aéroportuaire et la construction, début 2017, d’une nouvelle tour de contrôle et d’un nouveau bâtiment technique. En outre, les études géotechniques doivent débuter le mois prochain dans le cadre du projet de rénovation de notre piste d’atterrissage.

Nous voulons, absolument, que les hubs dans l’Océan indien aient plus confiance à Moroni avec un meilleur trafic aérien pour les îles. Nous travaillons d’arrache-pied pour certifier nos aéroports et notre aviation civile. Ainsi nous passeront des cent soixante six mille passagers par an actuels à trois cent cinquante mille dès 2018. Cela signifie, concrètement, que nous n’aurons presque plus rien à envier aux autres pays africains de la région et que nous serons sur la voie de la réussite aérienne et économique.

En fait, nous ne faisons rien d’extraordinaire, nous faisons que suivre les directives du président Azali Assoumani qui, je le rappelle ici, a bien martelé que l’assistanat et qu’il fallait travailler. C’est exactement ce que nous faisons ici à l’Anacm.

Juste une précision, à ce niveau, si vous le permettez : notre aéroport était fermé à 18h00 pour diverses raisons techniques et administratives. Depuis le 15 août dernier il était ouvert jusqu’à 21 heures et, actuellement, jusqu’à  minuit. Le mois prochain, il le sera jusqu’à 2 heures du matin et dès le 1er mai 2017, il passera à H24-7×7 J.

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« Embellissement de la plateforme aéroportuaire, construction, début 2017, d’une nouvelle tour de contrôle et d’un nouveau bâtiment technique. Des études géotechniques doivent débuter le mois prochain dans le cadre du projet de rénovation de notre piste d’atterrissage. Nous voulons, absolument, que les hubs dans l’Océan indien aient plus confiance à Moroni avec un meilleur trafic aérien pour les îles. Nous travaillons d’arrache-pied pour certifier nos aéroports et notre aviation civile. Ainsi nous passeront des cent soixante six mille passagers par an actuels à trois cent cinquante mille dès 2018. Cela signifie, concrètement, que nous n’aurons presque plus rien à envier aux autres pays africains de la région ».

 

 

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W’E. : Depuis novembre dernier, la compagnie Ethiopian Airlines a commencé à desservir Moroni. Et on parle de positionnement d’autres compagnies. Si cela est vrai, quelles sont-elles?

 

J-M. H. : Il est vrai que d’autres opérateurs aériens internationaux ont manifesté leurs intérêts de desservir les Comores et les dossiers sont en cours de faisabilité.

 

W’E. : La population et la diaspora comorienne se plaignent, à juste titre, des tarifs trop chers dans le transport aérien. Pourquoi la «destination Comores» est trop chère?

 

J-M. H. : En ce qui concerne le service aérien entre les îles, cela devient compliqué car les compagnies privées de droit comorien n’assurent pas et ne respectent pas leurs programmes de vols ce qui inquiète les passagers. Dans l’immédiat nous n’avons pas de solution miracle mais nous avons un plan très sérieux.

 

W’E. : Et que comptez- vous faire pour faciliter le déplacement de la population entre les îles et à l’international à des coûts raisonnables?

 

J-M. H. : En ce qui concerne les tarifs aériens, le ministère des transports nous a interpellés pour auditer les structures de prix afin de réduire le prix du billet. En revanche, nous allons interdire les changements inopinés de programme de vols et d’horaires des compagnies aériennes nationales ou internationales. Nous devons protéger les passagers.

 

W’E. : Un appareil de la compagnie AB Aviation a été cloué au sol pour «non-conformité» aux normes de sécurité par vos agents. Pourtant, ce même appareil a opéré pendant plusieurs mois et a même transporté le chef de l’Etat à l’extérieur. N’y a-t-il pas eu un manque de vigilance de la part de l’Anacm?

 

J-M. H. : Il est vrai qu’un des avions de la société Ab Aviation a été interdit d’exploitation à l’issue d’une autorisation temporaire de trois mois. Cette autorisation n’a pas été renouvelée pour plusieurs causes techniques. Le reste n’est que spéculation.

 

W’E. : Selon certaines informations l’Anacm se serait opposée à l’arrivée de l’A-320 d’Int’Air Iles et aurait même participé au blocage des autorisations commerciales par la Direction générale de l’aviation civile française. Qu’en est-il exactement?

 

J-M. H. : C’est faux ! L’Anacm ne s’est jamais opposée à l’exploitation de l’Airbus 320 d’Int’Air Iles. Au contraire, c’est l’Anacm qui s’est déplacée à la direction générale de l’aviation civile française à Paris et à la Réunion pour obtenir qu’il soit autorisé à opérer sur Mayotte, dans un premier temps. Nous avons pris nos responsabilités et nous avons rendu le service qu’attend un opérateur économique qui a des droits et devoirs. On ne peut malheureusement pas empêcher des gens de spéculer.

Je voudrais préciser que la compagnie aérienne Int’Air Iles n’est pas la compagnie nationale et qu’elle ne peut, en aucun cas, prétendre l’être pour faire réagir nos politiques.

Néanmoins, nous ferons tout pour la protéger dans le respect des procédures et de la règlementation.

Alwatwan

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1 commentaire sur « Je promets d’aller plus loin, parce que nous pouvons le faire, nous savons le faire, et nous devons le faire »

  1. Bonjour messieurs, j’interviens au sujet de cette échange, j’observe que le patron de l’aviation civile Comorienne J-M-H á complètement zappé ou ignoré la question des billets trop chers que font face la diaspora. Sommes nous considérés comme étant des touristes ?
    En effet , notre place de pilier de l’économie Comorienne n’est pas si bien vue. Le gouvernement Comorien s’en fiche et ne fait rien qui puisse faciliter les déplacements de ses bailleurs de fonds. Quelle reconnaissance?

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