«Je réduirai mon salaire de 30% et, de 15%, ceux des ministres et des directeurs des sociétés d’Etat au profit de la jeunesse et des sports»

Al-watwan vous présentera, tour à tour, les projets sur la jeunesse, la culture et les sports de chacun des treize candidats en lice pour Beit-salam à travers sa rubrique « 3 questions à… ».

Les artistes dénoncent l’absence de politique culturelle réelle dans le pays. Que proposez-vous dans le domaine?

Je suis homme de culture. J’ai écrit cinq œuvres sur l’histoire des Comores et ses valeurs culturelle et religieuse. Je ne peux donc qu’avoir une haute idée des hommes et des femmes de Culture qui véhiculent ce qui fait notre identité. C’est Salim Ali Amir qui disait “les Comores ont perdu leur comorienneté». C’est exact.
Avec moi, la culture aura toute sa place. Je vais libérer les énergies créatrices. Je vais, donc, revaloriser le Centre de création artistique et culturel (Ccac), encourager l’ouverture de maisons d’édition pour faciliter la publication des oeuvres littéraires et artistiques, améliorer et faire respecter les textes régissant le droit d’auteur et promouvoir les échanges culturels régionaux et internationaux.

Avec l’insuffisance d’infrastructures et de formation de base, le sport comorien a du mal à s’imposer…

… Jusqu’ici les autorités ont été incapables de mettre en place une véritable politique sportive. Conséquence : plusieurs fédérations sont incapables d’organiser leurs championnats, de participer à des compétitions internationales faute de moyens financiers et logistiques. Je m’engage à veiller au déblocage du budget des sports vers les comptes destinés, à subventionner les fédérations sportives et à construire des sites sportifs dans les régions où le besoin se fait sentir.
Pour se faire, 25 francs prélevés sur chaque kilo de riz seront versés dans le budget de la jeunesse et des sports. Des enquêtes menées auprès de l’Onicor indiquent qu’on peut, ainsi, pour chaque commande, prélever 67,5 millions de francs. Je réduirai mon salaire à 30%, 15% pour ceux des ministres et directeurs généraux des sociétés d’Etat qui seront actés au budget des arts, de la Culture et des sports. Je parrainerai, chaque année, un grand évènement sportif et/ou culturel pour collecter des fonds pour soutenir principalement nos Cœlacanthes.

Les jeunes représentent 63% de la population. Dites-nous quelques unes de vos priorités par rapport à cette catégorie de nos concitoyens…

Le chômage y avoisine les 62%. C’est une situation extrêmement dangereuse pour notre pays. Je suis conscient des difficultés liées à leur formation et à leur intégration dans la vie active.
Pour les jeunes scolarisés, je prévois un programme intitulé «Soutien aux sortants de l’université» qui consistera à financer, chaque année, autour de quatre-cent projets à hauteur de dix millions chacun. Ces fonds seront prélevés sur la Redevance administrative unique. Le but est d’encourager les jeunes à s’orienter vers l’entreprenariat en les accompagnant dans la création de leurs propres entreprises.
Pour les jeunes déscolarisés, il sera créé un fonds destiné spécialement à la formation technique et professionnelle dans le cadre des micro-finances. Les banques devront être impliquées dans ce dispositif.
Dan ce même ordre d’idée, des équipements agricoles et trois cent barques à moteur seront mis à disposition pour faire travailler les jeunes dans l’agriculture et la pêche. J’envisage d’investir dans un établissement d’économie mixte pour un montant de 1,5 milliards de fc pour une entreprise de volailles et de caprins d’une capacité de cinq mille poulets et de mille caprins par semaine.

Propos recueillis par
Elie-Dine Djouma