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Journée mondiale de la santé : «La propreté est la mère de la santé»

 

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CONSOMMATION. Comment les vendeurs peuvent assurer la propreté des produits alimentaires dans les marchés s’il n’y a pas d’eau et comment le pêcheur peut conserver le poisson s’il n’y a pas de courant ?

La Journée mondiale de la santé a été célébrée hier au palais du peuple à Moroni. Cette année la journée du 7 avril a été placée sous le thème «vos aliments sont-ils vraiment sûrs : de la ferme à l’assiette vous avez tous un rôle à jouer». Ce thème souligne le besoin urgent, pour les organisations gouvernementales, les entreprises d’alimentation et de restauration et les consommateurs, de mettre en place des mesures pour améliorer la sécurité sanitaire des aliments du point de production à celui de consommation.

Selon la représentante pays de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), lisant le message du directeur régional de l’Oms pour l’Afrique, «les aliments impropres à la consommation sont responsables d’un nombre de décès estimé à deux millions par an et la région africaine ne fait pas exception à ce constat».

Pour Maria Da Sylva, plus de 100.000 cas de choléra ont été notifiés dans 22 pays en 2014, causant plus de 1.700 décès. «Cette année, les flambées de choléra déclaré dans 13 pays sont déjà responsables de plus de 13.000 cas et d’un nombre de décès supérieur à 200, dit-elle, les aliments contaminés par des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques nocives peuvent provoquer toutes sortes de problème de santé. Ils sont responsables de plus de 200 maladies dont la fièvre typhoïde, les diarrhées et les cancers».
Par ailleurs, il est jugé «urgent que toutes les personnes qui manipulent de la nourriture et en consomment comprennent qu’il est important d’adopter des pratiques hygiéniques de base lors de l’achat, de la vente et de la préparation des aliments pour protéger leur santé et celle de la population».

En effet, les aliments peuvent être contaminés à n’importe quel point, de la production à la distribution. Pour prévenir cette contamination, le rôle des producteurs d’aliments est crucial. En outre, une part importante des maladies d’origine alimentaire sont dues à des aliments mal préparés ou improprement manipulés à domicile, dans les restaurants ou sur les marchés.

Pour sa part, le coordonnateur résident du Snu, lisant le message du secrétaire général de Nations Unies, a déclaré que «de nouveaux risques menaçant la sécurité alimentaire surgissent tous les jours». Selon Leo Isidro Heilman, les nouveaux modes de production, de distribution et de consommation des denrées alimentaires, l’apparition de bactéries résistantes et le développement des voyages et du commerce rendent encore plus compliquée la gestion des pathogènes et des contaminants, une fois qu’ils se sont introduits dans notre chaine alimentaire.

«La dangerosité de certains aliments pour la santé est un problème mondial dont la gravité est largement méconnue et souvent négligé», a-t-il rappelé. Comme la chaine alimentaire se déploie désormais tout autour du monde, il devient de plus en plus indispensable de renforcer les dispositifs de sécurité alimentaire non seulement à l’échelle nationale, mais aussi entre pays, souligne le coordonnateur du Snu.

Dans son discours en langue nationale, le vice-président en charge du ministère de la Santé s’est demandé comment les vendeurs peuvent assurer la propreté des produits alimentaires dans les marchés s’il n’y a pas d’eau et comment le pêcheur peut conserver le poisson s’il n’y a pas de courant. Fouad Mohadji estime que «chacun a son rôle à jouer car la propreté est la mère de la santé».

Le vice président a donné, à titre d’exemple, les déchets qui envahissent la capitale, chaque fois on dit le gouvernement ne prend pas des mesures et la mairie clame que le gouvernorat ne débloque pas l’argent. «Il n’appartient pas au gouvernement d’aller ramasser les déchets et c’est aux communes de chercher l’argent», disait-il. «Comment expliquer le fait qu’un cadre amène les ordures de chez lui et vient les déposer à l’assemblée nationale ? Cette question nous concerne tous», insiste le vice-président Mohadji. Et de rappeler qu’»un fonds de deux milliards de francs était disponible pour la construction d’une décharge et qu’enfin de compte cet argent a disparu car nul ne voulait que la décharge soit construite dans sa région, son village ou son terrain».

Fouad Mohadji estime que le thème approprié pour les Comores serait «du container aux marchés» et non «de la ferme à l’assiette», car les produits que consomment les comoriens sont importés et non cultivés sur place. Il a appelé les chefs de village à prendre également leurs responsabilités et lutter contre les vols dans les champs, car celui décourage les agriculteurs.

Asa

Alwatwan

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