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Juwa -Crc: Azali, Sambi qui a trahi qui? 

Le chef de l’État comorien Azali Assoumani vient de remanier son gouvernement. Exit, les trois ministres issus de la formation politique Juwa, avec laquelle il avait pourtant signé une alliance durant la campagne électorale.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, fut la déclaration de Sambi se désolidarisant de la décision de rompre avec le Qatar.

Le président avait prévenu lors d’un discours à l’occasion de la fête nationale le 6 juillet:
 » je regrette profondément l’attitude et les déclarations de mon prédécesseur l’ancien président, d’un parti allié, membre de la coalition gouvernementale.
La méthode et la manière choisie pour faire ses dernières déclarations, ne m’ont pas paru indiquées.

Je respecte toutefois son choix et j’en prends acte, comme j’ai bien saisi son message. Il m’appartient d’en tirer les conséquences. »
Le parti Juwa est victime de ses contradictions internes. Il existe deux Juwa irréconciliables. La première tendance est celle qui était pour une alliance avec Azali. À sa tête, il y a Mahamoud Elarif, Dossar, et Fahmi. Ils ont soutenu Azali, loyalement du début à la fin.
Mais il faut garder en tête, qu’il existe un autre parti Juwa, celui du député Ibrahim Mohamed Soule et Mhoumadi Sidi. Durant les présidentielles, ils ont milité activement contre Azali. Sidi un ancien membre de la CRC, est un ennemi juré d’Azali. Il a publiquement soutenu Mamadou.
Ismael Msaidie était au stade Ajao avec un tee shirt à l’effigie de Mamadou. il est devenu l’année dernière le coordinateur de Juwa à Ngazidja.
Le parti a intégré dans ses équipes dirigeantes des hommes farouchement hostiles à Azali. De quoi susciter la méfiance du président. Si au début, Sambi s’était rangé du côté de la tendance pragmatique de Juwa, ces derniers temps il semble avoir pris fait et cause pour les anti-Azali de son parti.
Le président Azali avait honoré l’alliance qu’il avait conclue, en nommant trois membres de Juwa dans son gouvernement. Sur les cinq ministères régaliens, Il en confia deux à ce parti, et pas les moindres, puisqu’il s’agit des affaires étrangères et du ministère de la justice.
Fahmi Said Ibrahim est une énorme déception. Avocat de profession, il a hérité d’un ministère dont il ne connaît que trop bien les tares et les défaillances. Tout le monde attendait une réforme du système judiciaire pour lui assurer un meilleur fonctionnement et une réelle indépendance, un chantier qui n’a jamais vu le jour.
Dossar à la tête de la diplomatie comorienne n’a jamais réussi à incarner la fonction. Celui qui était censé représenter les Comores à l’étranger était transparent avec un sévère déficit de communication.

Avec le retour de Souef Mohamed El Amine , le pays gagne un homme d’expérience internationale, ancien ministre, ancien ambassadeur, avec une parfaite connaissance du monde arabe, et qui a fait ses preuves en tant que chef de la mission des nations unies au Darfour.
Mais ce qui est scandaleux, c’est que ce nouveau gouvernement est profondément clanique. Il ne respecte ni l’équilibre entre les territoires de la république, ni la promotion de la femme. Azali fait un pari risqué. Celui de croire que l’efficacité gouvernementale en matière d’infrastructures telles que l’énergie, les routes, les hôtels et les hôpitaux, fera oublier à la population son manque de représentativité.

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