Quarante-deux policiers kényans ont été tués samedi dans une embuscade sans précédent dans le nord du Kenya alors qu’ils poursuivaient des voleurs de bétail, selon un nouveau bilan communiqué lundi 12 novembre sous le couvert de l’anonymat par un responsable de la police kényane. Un précédent bilan faisait état de 26 morts. Il n’a cessé d’augmenter à mesure que les corps étaient retrouvés.
L’embuscade dans laquelle sont tombés les policiers sur le territoire de la localité de Baragoi, une zone reculée et aride du pays, illustre l’escalade de la violence dans le nord du Kenya, où les vols de bétail et règlements de compte entre communautés nomades rivales font chaque année des dizaines de morts.
ARMES LOURDES
Les policiers avaient en l’occurrence été envoyés à la poursuite d’une bande de voleurs de bétail, déjà soupçonnés d’avoir tué 13 personnes et d’en avoir blessé trois autres au cours d’un précédent vol dans cette région, le 30 octobre.
Les présumés voleurs de bétail auraient utilisé des armes lourdes contre les policiers, selon des témoignages. La dissémination clandestine de plus en plus importante d’armes à feu, la raréfaction des points d’eau et des zones de pâturage, qui exacerbent les conflits entre éleveurs, et enfin le sous-équipement flagrant des forces de police sur place, expliquent la dégradation de la sécurité dans cette région, selon les experts.
ÉLECTIONS EN MARS
La police avait été sérieusement critiquée en août et septembre pour son incapacité à mettre fin à des massacres entre communautés rivales qui avaient fait plus de 100 morts – dont des policiers – dans la région du delta de la rivière Tana, dans le sud-est du pays.
Des élections générales sont prévues en mars au Kenya, plus de quatre ans après un précédent scrutin en décembre 2007 marqué par des violences post-électorales. Ces violences, les plus graves qu’a connues le pays depuis son indépendance, avaient fait plus d’un millier de morts et plus de 600 000 déplacés.
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