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L’ évaluation générale des derniers scrutins de l’ OE

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L’Observatoire des élections (OE) a réalisé une mission d’observation des derniers scrutins consolides des mois de janvier et février 2015. L’observation du premier tour des élections législatives et tour unique des Conseillers des îles avait nécessité la mobilisation de plusieurs équipes dans l’ensemble du pays. En effet, dans l’objectif de couvrir un nombre significatif de bureaux de vote, l’Observatoire des Elections avait constitué 31 équipes dont 16 en Grande-Comore, 9 à Anjouan et 6 à Mohéli, pour 71 observateurs dans l’ensemble des 3 îles.

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Au terme de cette mission d’observation, l’Observatoire des élections  avait relevé les points suivants :

Au niveau de la phase des opérations électorales le jour du scrutin,la mission a

pris note du bon déroulement du scrutin. Elle a relevé :

·        La disponibilité à temps des matériels nécessaires électoraux ;

·        L’affichage des listes électorales devant les bureaux de vote ;

·        Une forte participation des électeurs ;

·        La présence adéquate des présidents et des membres des bureaux de vote ;

·        Le scellement de la plupart des urnes à l’exception du bureau de vote Hassendje 1 en Grande-Comore ;

·        La sécurisation de l’acheminement des résultats électoraux ;

·        la transparence et la rigueur des opérations de dépouillement dans la plupart des bureaux de vote ;

·        la bonne organisation, sur le plan technique, des opérations électorales ;

·        la présence discrète et efficace des forces de maintien de l’ordre ;

L’Observatoire des élections  misa néanmoins constaté :

·        Le faible de taux de participation des électeurs à Anjouan et dans la ville de Moroni ;

·        L’ouverture tardive de plusieurs bureaux de vote;

La faible formation de certains membres des bureaux de vote;

·        Le manque de lumière dans la plupart des bureaux de vote;

·         La présence de certaines personnes non accréditées dans certains des bureaux de vote;

·        Le non distribution à plusieurs personnes recensées lors de la dernière opération d’assainissement des listes électorales de leurs cartes d’électeur ;

·        Des personnes ayant reçu leurs cartes ne figurant pas sur les listes électorales dans plusieurs bureaux de vote des trois îles, plus particulièrement à Anjouan où des difficultés sont constatées pour l’identification des électeurs dans les listes ;

·        L’emplacement de plusieurs bureaux de vote dans des endroits inappropriés ;

·        Des incidents majeurs susceptibles d’entacher la régularité des scrutins à Anjouan, dans les localités de Moya, de Mirontsy, de Sima et de Koni (tentative de bourrages d’urnes, refus d’accès aux bureaux de vote des assesseurs…) ainsi qu’à Kandzilé et Mdjankagnoi (tentative de bourrages d’urnes et irrégularités manifestes) ;

·        La corruption des électeurs dans certaines régions dont Badjini-Ouest en Grande-Comore (un candidat attrapé en flagrant délit de distribution de sommes d’argent est arrêté à Dembeni par les forces de l’ordre mais relâché quelques heures plus tard) ;

·        Des arrestations arbitraires dans l’île de Mohéli ;

·        La tentative d’expulsion des observateurs nationaux lors des opérations de dépouillement dans certaines localités de la Grande Comore et d’Anjouan ;

·        La non délivrance systématique des extraits des procès-verbaux des résultats aux assesseurs des candidats ;

·         La confiscation des cartes d’électeur par les membres de BV dans certaines localités pour les remettre au compte-goutte aux propriétaires en fonction de leur tendance politique.

Au niveau de la phase post-électorale, l’Observatoire des élections  avait relevé :

·         La lenteur dans l’acheminement des enveloppes et la centralisation des résultats des élections ;

·        Une volonté délibérée d’écarter les observateurs dans le suivi du processus de centralisation des résultats.

·        L’incohérence de certaines données entre les résultats définitifs publiés par la Cour Constitutionnelle et ceux annoncés 2 semaines plutôt par la CENI.

·        La contestation des résultats définitifs par certains candidats et partis dans certaines circonscriptions en Grande-Comore et à Anjouan. Après la déclaration officielle des résultats définitifs des scrutins du 25 janvier 2015 par la Cour Constitutionnelle.

Pour le bon déroulement des prochaines échéances électorales notamment des prochaines élections du Président de l’Union et des Gouverneures des iles  autonomes, l’Observatoire des élections avait recommande la mission d’observation recommande :

·        Au Gouvernement et aux exécutifs des iles de mieux lutter contre l’utilisation des biens publics à des fins électorales ;

·        A la Cour Constitutionnelle, de contrôler rigoureusement les émargements des électeurs;

·        A la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), de contrôler le matériel électoral avant l’acheminement dans les B.V et d’écourter, autant que possible, les délais de proclamation des résultats provisoires ;

·        A la Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption de s’impliquer dans la lutte et la dénonciation des actes de corruption des électeurs ;

·        Aux partis politiques et aux candidatsde renforcer la formation de leurs représentants dans les bureaux de vote ;

·        Aux présidents des Bureaux de vote,d’afficher les résultats après dépouillement ;

·        Aux organisations de la société civile,de renfoncer la sensibilisation des électeurs et des électrices sur l’importance du scrutin et la corruption des électeurs et l’utilisation des deniers publics et des moyens de l’état pour des fins électoralistes ;

·        Aux partenaires internationauxde poursuivre le renforcement des capacités des acteurs et des institutions impliqués dans le processus électoral, en mettant l’accent sur la sensibilisation, la formation et une refonte complète du fichier électoral ;

Des recommandations qui sont d’actualités. Avant même l’ouverture de la campagne électorale, les biens publics sont malheureusement  utilisés à des fins électorales. Les medias publics et plus exactement l’ORTC, l’ORTN et la RTN sont devenus des medias de propagande des candidats du pouvoir de l’Union et des iles autonomes.  La CENI est en proie à des luttes internes qui risquent d’influer sur le bon déroulement des prochains scrutins.

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