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LA COUR DÉSAVOUE LES PROPOS DU POUVOIR IKILILOU

a7c313a7En vue de rendre le débat sur la candidature de Sambi claire, serein, transparent et légal, les députés du parti Juwa et du PEC ont eu recours à la Cour constitutionnelle par une requête déposée le 12/10/2015 pour qu’elle émette un avis sur l’interprétation de l’article 13 de la Constitution en deux points :

Le droit pour tout Comorien à pouvoir être candidat aux élections présidentielles comme le stipule la loi organique 10-019 AU du 6/09/2010,
– la recevabilité ou non de la candidature de Sambi aux prochaines élections de 2016.
La Cour constitution vient de publier son arrêt aujourd’hui.
Sur le premier point, elle se déclare  »incompétente » pour donner un avis.
Sur le deuxième point, elle considère qu’il est  »prématuré » pour elle de se prononcer.

Mon analyse politique
Sur le premier point. La cour revoie dos à dos ceux qui aujourd’hui s’arrogent le droit de dire qui a droit d’être candidat et qui n’a pas droit. Nous comprenons donc que dans ce cas de figure, à l’heure qu’il est seul les textes et le peuple souverain lequel a voté ces textes par referendum ou par ses représentants ont parlé et on doit s’y s’y en tenir. Il n’y a donc plus possibilité d’émettre un avis là-dessus. Nous sommes donc renvoyés à la lecture du texte constitutionnel approuvé par le peuple et qui a dit que pour être candidat, il faut  »être comorien » tout simplement.
Donc ceux qui, à longueur d’ondes radiophoniques et télévisées et de coups de gueule médiatisés, eux qui, par des kilomètres de papier journal, prétendent chaque jour le contraire, sont dans une profonde erreur. La Cour en se déclarant  »incompétente » alors qu’elle est seule habilitée à donner avis, a fait preuve de grande sagesse car elle a compris que c’est une question piège du fait qu’elle contient en profondeur la problematique de la nation, de son unité singulière à travers sa représentation au plus haut sommet de l’Etat. Car au cas où on accepterait que seul un mgazidja a droit d’être candidat, il faudrait aller jusqu’au bout de cette logique et ne faire voter que les seuls originaires de Ngazidja pour choisir un Mgazidja comme eux aux primaires. Se poserait alors la question cruciale et stigmatisante pour savoir qui est mgazidja, moumwali et mdzouwani ?Dans ce cas limite d’interprétation de la tournante qui est d’ailleurs défendu par des Comoriens, la Tournante, selon cette assertion obligerait puisqu’il faut choisir un  »pur » mgazidja qu’on ne fasse voter que les Wagazidja  »purs » aux primaires. Or personne ne peut être électeur sans être éligible. Ainsi dites moi alors comment les Anjouanais, les Moheliens et les Maorais vivant, travaillant et votant à Ngazidjz peuvent être des demi-électeurs, puisque exclus du vote des primaires et admis à voter pour le choix du President aux élections générales ? Ceux qui soutiennent le langage que seul un  »originaire de l’île de la tournante doit se présenter », doivent avoir aussi le courage politique de rayer des listes électorales les originaires des autres îles aux primaires. Ainsi, à Ngazidja par exemple, je pense que ceux qui interviennent dans ce sens sont dans des errements juridiques et politiques. C’est inacceptable de prendre tout un peuple et des institutions en otage en parlant en leur nom. La sagesse de la Cour doit nous ramener la raison dans nos esprits égarés.
Sur le point 2. La cour a déclaré que le moment n’est pas venu. Que c’est prématuré. Cela signifie que la Cour, en tant que haute juridiction, ne peut se prononcer sur un fait qui n’est pas encore établi. Ce fait c’est la candidature de Sambi qui n’est pas encore déposée car le moment n’est pas venu. Il lui faut attendre le dépôt et l’examen de toutes les candidatures pour se prononcer sur de l’existant. Ainsi elle a porté un démenti ferme et cinglant aux allégations irresponsables du porte-parole du gouvernement qui a menacé d’empêcher le dépôt même de cette candidature. Par ailleurs dans cet avis, la Cour montre en filigrane que rien ne menace la paix et la sécurité du pays contrairement à ce que dit le porte parole du gouvernement, auquel cas on utiliserait l’article 12 de la Constitution. Nous sommes loin de là, Dieu merci !
Maintenant, il est donc temps que le pouvoir traite, gère les affaires courantes préoccupant la vie quotidienne des gens qui ont pour noms :
– Éducation, enseignement
– santé, hôpital,
– travail des jeunes
– sport
– salaires des fonctionnaires
– électricité et eau courante
– infrastructures routières
– inflations, etc….
– immigration. Les jours et semaines à venir sont décisifs le parti Juwa pour passer au stade des actions concrètes et l’examen des préoccupations fondamentales des Comoriens et les propositions de solutions quand il aura le pouvoir.

Mhoumadi Sidi IBRAHIMA

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