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La CPI va prononcer son premier verdict pour meurtre, contre Mathieu Ngudjolo Chui

Mathieu Ngudjolo Chui, le 15 mai 2012 à La Haye.

La Cour pénale internationale prononce mardi 18 décembre son premier verdict sur des accusations de meurtre, d’esclavage sexuel et de viol, imputés à l’ancien chef de milice de la République démocratique du Congo (RDC) Mathieu Ngudjolo Chui.

Ancien dirigeant présumé du Front des nationalistes et intégrationnistes (FNI), une milice congolaise, Mathieu Ngudjolo Chui est accusé d’avoir voulu « effacer totalement » un village de l’Ituri, Bogoro, situé dans le nord-est de la RDC.

Le juge français Bruno Cotte doit commencer la lecture du jugement à 9 heures, à La Haye, où siège la CPI, le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs présumés de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Selon l’accusation, des combattants des ethnies Lendu et Ngiti du FNI, en collaboration avec des hommes de la Force de résistance patriotique en Ituri (FRPI) de Germain Katanga, une autre milice, ont attaqué le 24 février 2003 le village de Bogoro, tuant plus de 200 personnes.

LA POPULATION CIVILE VISÉE

Au centre de ce village de l’ethnie Hema se trouvait un camp militaire de leurs ennemis de l’Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga, qui avait été déclaré coupable en mars pour avoir enrôlé des enfants comme soldats lors du premier jugement prononcé par la Cour. Il avait ensuite été condamné à quatorze ans de prison. Selon l’accusation, l’attaque ne visait pas uniquement le camp militaire de l’UPC mais également la population civile du village.

Les affrontements interethniques entre milices qui se disputaient les terres de cette région riche en ressources naturelles, dont l’or ou le pétrole, avaient débuté en 1999 et ont, selon l’accusation, « dévasté » la zone. Selon les ONG, ces violences ont fait plus de 60 000 morts.

Mathieu Ngudjolo Chui, transféré en février 2008, est accusé de trois chefs de crimes contre l’humanité (meurtre, viol et esclavage sexuel) et de sept chefs de crimes de guerre (utilisation d’enfants-soldats et attaques contre des civils, notamment). Il a plaidé non coupable pendant son procès, qui avait commencé le 24 novembre 2009 et s’était achevé le 23 mai. A la fin du procès, Mathieu Ngudjolo Chui avait affirmé avoir appris l’attaque de Bogoro le 6 mars 2003 et n’avoir jamais été membre d’une milice.

S’il est déclaré coupable, M. Ngudjolo Chui risque jusqu’à trente ans d’emprisonnement, sauf si les juges estiment que les crimes commis étaient d’une « extrême gravité ». Ils peuvent alors décider de la réclusion à perpétuité. Cette condamnation sera prononcée lors d’une audience ultérieure.

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