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La fidélité des Comores à la Ligue des Etats Arabes comme la Souveraineté des Comores ne sont pas négociables

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Le saccage d’une mission diplomatique est inqualifiable, inacceptable  et certainement condamnable, il constitue la violation extrême de la Convention de Vienne de 1961, réglementant les relations diplomatiques entre les Etats.

Il est normal qu’au sein de la Ligue des Etats Arabes notre organisation, l’agression d’un des membres suscite un élan de solidarité avec pour conséquence notamment la dégradation des relations des Etats membres et l’Iran.

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Les Comores se définie avant tout comme un pays de religion musulmane sunnite d’obédience Chaffiite, ce  qui assure à la population la sérénité et la concorde et ce depuis des générations. Depuis 1994, les Comores compte parmi les Etats membres de Ligue Arabe et ceci n’est pas sans conséquence, il y a des droits mais aussi des devoirs de solidarité entre les Etats arabes.

Ce qui s’est passé à Téhéran, ne peut que nous interpeller sur  les dérives idéologiques  dangereuses du chiisme  que Sambi a initié et cherche par tous les moyens à renforcer et parfois  par ses affidés. La manipulation est d’autant plus facile que sa proie avide, en la personne de Fahmi Said Ibrahim. Aussi perfide que le respect de la foi ne peut avoir de sens que l’irrévérence et la discorde introduit par le chiisme.

J’appelle à la plus grande vigilance face à la discorde que l’Iran cherche de façon insidieuse à faire prospérer. Les Comores ne doit pas devenir le cheval de Troie de la discorde et servant à infiltrer nos frères, avec le jeu malsain de double faces, ou de base arrière des visées expansionnistes du chiisme en Afrique Orientale et dans l’Océan Indien. Les Comores doit au contraire être cet acteur plein et entière de la Ligue Arabe, de l’UA mais aussi du COMESA, de la COI…mais aussi entretenant les meilleurs rapports de voisinage et de coopération avec la SADC, c’est notre vocation, c’est notre  légitimité de vouloir nous affirmer et non jeter comme un pion dans cet océan.

La tolérance de notre peuple ne doit pas être traduit ni comme l’absence de la foi, ni comme une faiblesse bien au contraire, c’est notre force qui doit trouver son expression dans la règle démocratique et insuffler à la jeunesse l’esprit du travail érigé en valeur pour une bonne gouvernance. L’emprise par la ruse et la promesse d’un lendemain meilleur sans travail n’est que chimère et c’est ce que Sambi a fait croire et confortant les adeptes de la trahison et de la falsification  pour faire des Comores ce qu’elle n’a jamais été.

Les Comores, un pays de près de 2000 km2, situé dans une zone de haute importance géostratégique, impose des alliés fidèles et crédibles. Notre économie est encore fragile, dans cet ensemble mondialisé. Nous devons apprendre à méditer sur les modèles réussis du Maroc, la Tunisie mais aussi le Sultanat d’Oman, si nous tenons à offrir un avenir dans la dignité aux comoriens. Nos frères arabes peuvent, mais aussi avec nos voisins, dans un esprit de coopération assurer  le développement pour la dignité retrouvée par le facteur travail. C’est dans cet optique uniquement et en invitant les moyens de nos frères arabes et non  aux promesses  de pancartes d’un avenir suspendu ou par le développement des fondations de charité opaques.

Un État souverain doit pouvoir choisir ses partenaires sans jamais compromettre ni sa vocation régionale, ni la foi héritée de ses pères fondateurs. Le respect des principes de la concorde et des relations internationales doivent guider nos efforts.

Nous ne pouvons cautionner le règne du mensonge, la Taqiyya.  Notre foi Chafiite ne l’autorise point. Dans son étude inventaire des 350 oulémas d’origine comorienne répertoriés à Zanzibar depuis le XVIII (18ème) siècle, Maalim IDRISS assure qu’il n’y avait pas un seul chiite. Je voudrais à mon tour faire un rappel hommage à nos vénérés oulémas, cheikh et waliyi en la personne de Habib Saleh, le saint homme le plus vénéré de Lamu, le berceau de l’islam en Afrique orientale ( comorien mais repose à Lamu), Sheikh  Ahmed Aboubacar bin Soumet, Cheikh Said Mohamed bin Cheikh Al Maarouf ou Cheikh  Amir Bobah et plus proche de nous Sheikh Said Omar bin Soumet, Cheikh Said Mohamed Abourahmane ou Cheikh Said Omar bin Abdallah Mwigny Baraka qui ont tous œuvré pour assurer le fondement et la transmission de la foi selon l’obédience Chafiite dans nos îles et au-delà. Nous faudra-t-il effacer notre patrimoine hérité de nos khalifas Saydna Aboubacar, Sayidna Omar, Sayidna Othman pour ne suivre uniquement que  celle du gendre du prophète Sayidna Ali et pratiqué par les descendants des Sefevides en Iran. Une politique cultuelle en perpétuelle  conflit  avec  les 80 % du reste du monde musulman.

Au nom et dans  l’objectif d’une politique expansionniste et dont Sambi sert à le faire valoir. Devons nous jeter au dessus du Karthala tout notre acquis ancestral pour ne suivre qu’une opportune pratique qui nous ouvrirait vers une probable voie sans doute dangereuse ?   Non!

L’expansion  comme le prosélytisme ont aussi leur conséquences et nous les vivons tous les jours avec son lot de malheurs, les Comores n’en a pas besoin.

La falsification  et la violation d’un passé historique n’est rien d’autre qu’un crime contre la mémoire commune, Sambi introduit à ses fins la Grande Fitna et ses dérives sont bien connues et point souhaitables pour notre paisible archipel.

Il est d’autan plus dangereux que de vouloir jouer sur l’ignorance d’un peuple à des fins de conversion, faire des chiraz peuplant en partie les Comores des chiians, des chiites est un mensonge grotesque. Il s’agit là, pour Sambi, en as et ses suivants de se donner au jeu de bonneteau qui consiste à faire croire ce qu’ils voudraient que ça soit.

Lors d’un déjeuner à l’UNESCO, au début  des années 2000, alors que l’Ambassadeur d’Iran Ahmed Jalali faisait sa campagne pour la Présidence de la Conférence Génerale de 2001,  un éminent professeur iranien en philosophie et en théologie nommé Nacer a largement démontré à L’Ambassadeur Thoueybat Said Omar et des collègues de la sous région de l’Afrique orientale, que les chiraz venus dans ces contrées n’étaient nullement chiites mais bien au contraire sunnites.

L’avènement  du chiisme en Iran ne date que du XVIe (16eme) siècle. Les perses étaient alors sunnites d’obédience chafiite, seul une petite minorité chiite persistait et la conversion majoritaire à l’épée au chiisme  sur ordre de Ismael 1er fondateur du Sefevides, sema la terreur, engendra avec violence la destruction des mosquées et de mausolées, suivi par l’exécution des grands oulémas sunnites  ou forcés à l’exil. Ismael 1er  conquiert l’Iraq Moderne, l’Azerbaijan avec la même brutalité  et imposa la doctrine des Douze Imams et tout ceci en partie à cause d’une rivalité avec l’Empire Ottoman sunnite.

Sambi avait tout fait pour faire de la religion un enjeu politique, en filigrane de ces actes terroristes n’est jamais loin. Nous ne voulons pas de violence, au contraire nous la condamnons et c’est là l’expression de notre foi. Le terrorisme est caché dans ces actes de déstabilisation, les désordres conduisent certains aux dérives comme le djihâd, qui un peu partout dans le monde frappe des innocents parmi lesquels des chrétiens, comme d’autres croyants mais surtout  des musulmans et la terreur s’en glorifie parce qu’elle s’en nourrit.

Nous devons dire avec la plus grande fermeté « Non » aux visées destructrices de notre modèle traditionnel, sans doute plus serein et paisible.

Manipuler l’Histoire pour justifier le prosélytisme, la dogme est dangereuse et les dérives sectaires tout autant. Le choix porté sur la candidature de  Fahmi Said Ibrahim en fait de lui un candidat par procuration, exprime ce faisant une pensée qui choisit les chemins de traverse, qui ne peut fleurir que dans le mensonge et qui ne vise qu’à l’affrontement comme il se passe partout où se joue cette triste lutte entre sunnites  et chiites. Cette ambition malsaine ne pourra que faire de notre archipel, un autre Liban, un autre Syrie, un autre Yémen …et vraiment nous n’avons pas du tout besoin de ça.

Les Comores doit s’inscrire pleinement dans son rôle au sein de notre Océan et véhiculant loin des turbulences, un esprit pacifique et rassurant. Ce rôle ne sera que la conséquence de l’apparition d’un État de droit, dans une économie libérée et sans corruption et certainement loin  des carcans animés du souci de promouvoir l’homme, en rejetant sans équivoque le futur  d’un État islamique radical dominé et fondé sur la doctrine des Velayat-E  Fakih ( l’Etat théocratique par les juristes islamistes).

Le monde est en marche et les Comores doit aussi avoir la capacité de suivre cet élan sans jamais se perdre dans les sillages de ceux qui nous enferment et nous éloignent un peu plus.

ربناظلمناانفسنا
وان لم تغفر لنا وترحمنا لنكونن من الخسرين

« Seigneur, nous sommes coupables ! Si Tu ne  nous pardonnes pas et si Tu n’as pas pitié de nous, nous sommes perdants ! »

Said Hilali

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