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La France et nous

Les graves sévices que subissent depuis quelques jours des Comoriens à Mayotte heurtent la conscience de tout un chacun et devraient conduire les dirigeants de l’Etat comorien à une remise en cause profonde de leurs positions. Nous sommes au bord d’une guerre civile fratricide. Et on y arrivera si rien ne change.

Les peuples comoriens et français ont tissé des liens sans pareil dans le monde. Plus de 15% des Comoriens vivent en France métropolitaine. Plus de 10% sont de nationalité française. Les mariages mixtes sont de plus en plus nombreux. Nombre de Français sont indignés par la politique de leur pays envers le nôtre et ils ne manquent aucune occasion pour dénoncer cette politique et témoigner leur solidarité envers les Comores.

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L’Etat français par contre s’acharne sur notre minuscule Etat. Quand il s’agit des Comores, la France ne respecte rien.

Ce fut en premier la Charte de l’ONU dans ses dispositions sur l’accès à l’indépendance des pays qui souligne le respect des frontières héritées de la colonisation ainsi que les multiples résolutions de l’AG de l’ONU sur la question de l’ile comorienne de Mayotte.

C’est aussi la pratique qui préconise une consultation des français avant toute adjonction de territoire à la République française.

C’est encore la Charte de la Cour Pénale Internationale qui considère le déplacement forcé de population au sein d’un même pays comme un crime contre l’Humanité.

Ce sont toutes les lois internationales relatives à la libre circulation au sein d’un même pays, au droit des personnes à la sécurité, à la préservation de leurs biens, etc. Les mauvais traitements que subissent les immigrés dans des camps en Europe suscitent l’indignation dans le monde. La France fait pire à Mayotte où des Comoriens sont parqués dans des conditions d’hygiène abominables après avoir vu tous leurs biens brûlés. Et comme d’habitude, la France se sert du paravent troué des sentiments d’exaspération de certains Maorais excédés par l’échec de la départementalisation et qui se soulagent avec des boucs émissaires.

Pour la France, Mayotte est un territoire français, inscrit dans la Constitution française. L’annexion de l’ile comorienne est un fait et il n’est pas question de revenir en arrière. Les Présidents Sarkozy et Hollande l’ont affirmé clairement et à plusieurs reprises. Un ambassadeur français aux Comores a cru diplomatique, de formuler un slogan « Mayotte est française et le restera à jamais ». Lorsque Mitterrand parlait de multiples formes d’entente entre population de l’Archipel des Comores, il ouvrait la porte à ce que ses successeurs nomment relations de bon voisinage, coopération régionale, etc.

Quant aux Comores, ils n’ont jamais eu de position. Ils ont toujours chanté l’amitié française, le principal partenaire et autres niaiseries. Par contre ils ont toujours eu la dent dure contre ceux qui considèrent à juste titre que la France est le pays qui fait le plus de mal au nôtre. Ils n’ont jamais compris que la France n’a aucun intérêt au développement de la partie indépendante. Au contraire. La pauvreté de cette partie du pays est opposée à la prospérité de la partie annexée et la légitime en quelque sorte.

Pour ceux qui veulent contribuer à une résolution pacifique de la question de l’ile comorienne de Mayotte, il n’y a qu’une seule voie. Faire pression sur la France pour l’amener à reconnaître la vocation de Mayotte à réintégrer à terme ou long terme l’Etat comorien. Alors et alors seulement il sera possible de négocier, de faire jouer le génie de nos deux peuples pour trouver des voies originales pour combler les fossés et parvenir à une véritable réconciliation nationale.

Comment faire pression ? En obtenant la condamnation unanime du monde contre la politique criminelle de la France aux Comores. En premier lieu à chaque AG annuel de l’ONU. En deuxième lieu en ranimant le Comité des 7 de l’Union Africaine. Cela est possible puisque le droit est de notre côté. Mayotte ne reviendra jamais sans bousculer la France. Le nouveau pouvoir osera-t-il engager la bataille ou optera-t-il pour des stratagèmes obscurs pour dissimuler une capitulation honteuse ? L’avenir nous le dira !

Idriss Mohamed Chanfi

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