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La France reconnaît l’opposition syrienne unifiée comme "seule représentante du peuple"

Le chef de la nouvelle coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz Al-Khatib, au Caire le 11 novembre.

A l’occasion de sa première conférence de presse, mardi 13 novembre à l’Elysée, François Hollande a annoncé que Paris reconnaissait la nouvelle coalition de l’opposition syrienne comme « la seule représentante du peuple syrien ».

« J’annonce que la France reconnaît la Coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique permettant d’en terminer avec le régime de Bachar al-Assad », a déclaré M. Hollande. La question de la livraison d’armes à l’opposition syrienne, à laquelle Paris était jusque-là opposé, « va être nécessairement reposée », a-t-il ajouté.

Peu après, les Etats-Unis ont à leur tour estimé que la nouvelle coalition de l’opposition syrienne était « une représentante légitime du peuple syrien ». Ils se sont en revanche gardés de la reconnaître comme un futur gouvernement provisoire comme l’avait fait auparavant la France.

A l’instigation des Etats-Unis et du Qatar, l’opposition syrienne s’est dotée, dimanche 11 novembre, à Doha, d’une structure plus ample et plus représentative. C’était la condition posée par les Etats-Unis – mais par les Européens aussi – pour l’aider davantage. Les différentes composantes de l’opposition ont donc paraphé un accord de compromis pour constituer une coalition forte et unie appelée à accélérer la chute du régime de Bachar Al-Assad.

Lire : L’opposition syrienne dessine les contours d’une nouvelle coalition

L’accord est le fruit d’un compromis après d’intenses tractations, menées sous l’égide du Qatar et de la Ligue arabe, entre les différentes formations, dont le Conseil national syrien (CNS), qui a été soumis à de fortes pressions arabes et internationales pour l’accepter. Il est largement inspiré d’un plan basé sur l’initiative de l’ancien député Riad Seif pour la constitution d’une instance exécutive susceptible de traiter avec la communauté internationale et de canaliser les aides.

LE CNS DE PLUS EN PLUS CRITIQUÉ

Jusqu’à récemment, le CNS, dominé par le vieux parti des Frères musulmans, était considéré par la communauté internationale comme un « interlocuteur légitime », mais son manque de représentativité était de plus en plus critiqué, en particulier par l’administration américaine. Il avait bloqué pendant plusieurs jours l’adoption de l’accord de crainte d’être marginalisé. Il était plutôt coupé des groupes de combattants sur le terrain et faisait trop peu de place aux autres composantes ethnico-religieuses de la mosaïque syrienne.

Cet accord devrait permettre aux opposants de se présenter en front uni devant la communauté internationale, qui critique depuis des mois les divisions minant leur action face au régime Assad.

Edito : Une opposition syrienne plus unie et ouverte

C’est un religieux modéré, cheikh Ahmed Moaz Al-Khatib, qui a été élu président de la nouvelle coalition. Originaire de Damas, cheikh Al-Khatib, 52 ans, a quitté la Syrie il y a environ trois mois, après avoir été arrêté à deux reprises depuis le déclenchement du soulèvement.

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