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La mairie de Moroni ferme les marchés !

Moroni, la capitale de notre pays offre une image piteuse, hideuse et repoussante. Pour la énième fois, Moroni croule sous le poids des ordures ménagères. Ce sont des montages d’ordures qui côtoient les vendeurs de deux principaux marchés de Moroni. Les principales artères de la capitale sont devenues des décharges à ciel ouvert. La mairie de la ville a décidé de fermer les marchés de la capitale.

Cette énième crise des ordures montre à quel point notre Etat est malade. Malade de sa léthargie, de son impuissance, de son inefficacité. Cet Etat, cet organe juridique, qui impose des normes et organise la société est défaillant dans plusieurs domaines. Il édicte des normes, mais ne se donne pas les moyens de les faire appliquer. Il dispose des pouvoirs multiples et de la force publique qui lui permet de les utiliser en se basant sur le droit, mais ne le fait pas.

Le spectacle que nous offre l’Etat et ses responsables au niveau de l’exécutif de l’ile et de la commune de Moroni, dans la gestion des ordures de la capitale est désespérant. L’Etat demeure impuissant à mettre en œuvre ses propres engagements pour veiller à la santé de la population. Cette crise de la gestion des ordures de la ville de Moroni qui dure depuis des décennies montre à quel point notre Etat est malade. Malade de sa léthargie, de son impuissance, de son inefficacité et de sa « peur » vis-à-vis des communautés villageoises. Cet Etat, cet organe juridique, qui impose des normes et organise la société est défaillant dans plusieurs domaines. L’Etat, ce n’est pas uniquement le Président de l’Union et ses ministres, mais c’est l’ensemble des institutions et des services de l’Etat qui permettent de gouverner et d’administrer notre pays : ministères, directions, services administratifs décentralisées et déconcentrées de l’Union et des îles, l’institutions judiciaire, la police, l’armées, mairies…. « L’Etat est seulement cette partie du corps politique dont l’objet spécial est de maintenir la loi, de promouvoir la prospérité commune et l’ordre public et d’administrer les affaires publiques », a écrit J. Maritain dans l’Homme et l’Etat. Cet Etat concerne toutes les institutions du pays et aucune autorité ne peut se dédouaner de ses responsabilités.

Le spectacle que nous offre l’Etat et ses responsables dans la gestion des ordures de la capitale des Comores est pathétique. L’Etat demeure impuissant à mettre en œuvre ses pouvoirs régaliens et se remet à la notabilité, pour régler des litiges fonciers qui nécessitent seulement l’application de la loi. A ce rythme, avec une telle démission de l’Etat, ce pays risque de se décomposer très rapidement.

A ceux qui détiennent les pouvoirs de l’Etat de se réveiller pour se référer à la loi et l’appliquer, par la force le cas échéant, avant qu’il ne soit pas trop tard. Moroni, cette vitrine du pays, la capitale politique et économique, mérite mieux que cette image d’une ville, hideuse, poubelle, sans infrastructure de base et sans charme.

Comores droit

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