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La Palestine devient Etat observateur à l’ONU

Mahmoud Abbas à la tribune des Nations unies, le 29 novembre.

La Palestine est devenue jeudi Etat observateur aux Nations unies, lors d’un vote historique à l’Assemblée générale de l’ONU. Le vote de cette résolution, qui fait de « l’entité » palestinienne un « Etat observateur non membre », a été acquis à une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.

Le président palestinien Mahmoud Abbas avait plus tôt invité l’Assemblée générale de l’ONU à signer l« ‘acte de naissance » d’un Etat palestinien en lui octroyant le statut d’Etat observateur à l’ONU. « L’Assemblée générale est invitée aujourd’hui à produire un acte de naissance de l’Etat de Palestine dans sa réalité », a-t-il lancé aux 193 pays membres avant le vote.

Il a affirmé que ce vote constituait la « dernière chance de sauver la solution à deux Etats » et a promis de « tenter de ranimer les négociations » de paix avec Israël, au point mort depuis plus de deux ans.

Il a rappelé au passage que ce jour marquait le 65e anniversaire du vote par l’ONU d’une résolution en 1947 sur le partage de la Palestine mandataire entre un Etat juif et un Etat arabe, ce qui « est devenu l’acte de naissance d’Israël ». « 65 ans plus tard jour pour jour […] l’Assemblée générale est confrontée à un devoir moral […], à un devoir historique qu’elle doit remplir sans délai » dans le but de « préserver les chances de paix », a-t-il lancé.

« LA DERNIÈRE CHANCE POUR SAUVER LA SOLUTION À DEUX ÉTATS »

« Nous ne sommes pas venus ici pour compliquer le processus de paix […] mais pour tenter un dernier effort sérieux pour faire la paix, a-t-il promis. Nous ne cherchons pas à mettre un terme à ce qui reste du processus de négociations, qui a perdu son objectif et sa crédibilité, mais à tenter de ranimer ces négociations et à préparer un terrain solide […] pour leur réussite. […] Cependant, par-dessus tout, j’affirme que notre peuple ne renoncera pas à ses droits nationaux inaliénables, définis par les résolutions de l’ONU. »

« Nous n’accepterons rien de moins qu’un Etat de Palestine indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, sur tout le territoire palestinien occupé en 1967, vivant en paix et en sécurité aux cotés de l’Etat d’Israël », a déclaré M. Abbas, pour qui « la communauté internationale a devant elle la dernière chance de sauver la solution à deux Etats ». « Le temps presse, la patience s’épuise et l’espoir s’amenuise », a-t-il averti.

Il a également fait plusieurs références dans son discours à « la récente agression israélienne » contre Gaza, qui a pris fin il y a une semaine, affirmant que l’armée israélienne s’était comportée « de manière barbare et horrible ». « Le moment est venu pour le monde de dire clairement : assez d’agression, d’implantations et d’occupation », a-t-il déclaré.

Lire l’article : Palestine à l’ONU : cette presse israélienne qui dit oui

UNE RÉSOLUTION « DÉSÉQUILIBRÉE » SELON ISRAËL

Cette résolution « ne fait pas avancer la paix, elle la fait reculer », avait pour sa part affirmé l’ambassadeur israélien, Ron Prosor. Il l’a qualifié de « déséquilibrée » et affirmé qu’elle « ne changera pas la situation sur le terrain » parce que l’Autorité palestinienne « ne contrôle pas Gaza ».

Ce texte, qui fait de la Palestine un Etat observateur non membre de l’ONU, « ne donnera pas un statut d’Etat à l’Autorité palestinienne », a-t-il affirmé. Pour Israël, a-t-il souligné, la résolution « ne fournit pas des termes de référence acceptables » pour une éventuelle reprise des négociations de paix.

Ces négociations directes « constituent la seule manière de parvenir à la paix par un accord mis au point par les parties concernées, et non par l’intermédiaire de l’ONU », a réaffirmé Ron Prosor.

Lire aussi le post de blog : La Palestine à l’ONU et l’arme de la justice internationale

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