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La paranoïa et le délire d’un dictateur désespéré

La paranoïa et le délire d’un dictateur désespéré

Force est de constater que, depuis quelque temps et à l’approche du 26 mai, les sbires d’Azali ont peté les plombs. Ils vivent, en effet, très mal la séquence politique que traverse leur gouvernement usurpateur depuis que des représentants attitrés de la communauté internationale et des médias étrangers commencent à s’intéresser aux excès de la dictature. Les voilà qui, usant comme à leur habitude de formules à l’emporte-pièce, crient haro sur le haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, sans faire grand cas du protocole diplomatique. Que reproche-t-on à Michelle Bachelet ? Rien de plus que d’avoir eu la présence d’esprit de dénoncer les crimes et les abus abominables commis par le régime des voyous.

Le plus grave c’est que cette violence verbale n’est pas seulement le fait des nervis fantomatiques de Loubna Yazid – cette page facebook derrière laquelle se cachent les lèche-bottes dont se sont flanqués le tyran et son neveu Idarousse Hamadi pour faire la sale besogne à leur place. Les injures et menaces sont également proférées par des diplomates de carrière dont la moindre des choses qu’on attendait est la finesse et l’élégance dans l’expression et le choix des mots. Si tant est qu’il n’y a pas de mal à se défendre ou à défendre votre politique, toujours est-il qu’il faut le faire avec courtoisie et sens de responsabilité. Les bandits qui nous gouvernent ne comprennent-ils pas qu’en traitant de tous les noms Madame Bachelet, comme hier les anciennes ministres françaises Dominique Voynet et Georges Buffet, ils nuisent aux intérêts et à l’image internationale de l’Etat comorien ?

Être d’une grossièreté aussi choquante vis-à-vis des forces et personnalités de l’opposition n’est pas non plus faire bonne figure pour un gouvernement qui, tout en tirant sur tout ce qui bouge à Sangani dans l’île d’Anjouan et ailleurs, fait feu de tout bois pour nier l’évidence de la dictature : qui des arrestations arbitraires à l’image d’Abdallah Abdou Hassan dit Agwa ; qui des tortures et des meurtres prémédités à l’image du commandant Fayssoil Abdoussalam et ses frères d’armes, etc. Quel est justement le mobile de cette recrudescence des attaques verbales et physiques du pouvoir policier à l’encontre de l’opposition – y compris même dans la diaspora où certaines personnalités politiques font l’objet de menaces de mort et de mandat d’arrêt international ?

La raison en est simple : Atteint de paranoïa et se sentant ainsi menacé de tous côtés, le dictateur Azali est au bord de la crise de nerfs. Face au danger imminent, il voudrait bomber le torse pour faire peur. Il faut être bête pour ne pas comprendre que ce baroud d’honneur n’impressionnera pas grand monde. Ni les Comoriens ni la communauté internationale ne peuvent pas le laisser franchir tranquillement le Rubicon de la présidence tournante en mai prochain. Sachant les lourdes conséquences que cela risque d’entraîner en termes d’instabilité et d’insécurité. Voilà brièvement le pourquoi de cette bouffée délirante qui marque la fin de la voyoucratie. Avis à la diaspora et aux personnalités de l’opposition réfugiées à l’étranger : le maillon faible de la voyoucratie c’est, en plus de son impopularité, la diplomatie. Nous ne disposons que de deux mois pour s’y attaquer de manière organisée. Et peu importe la vice-présidence gadget qui lui est attribuée par l’Union africaine sous l’effet de la corruption internationale.

Youssouf Boina, ancien secrétaire général du parti UPDC

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