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La politique de l’enfant renvoyée aux calendes grecques 

​Ce mardi 25 octobre 2016, devrait débuter l’atelier de validation de la politique nationale de protection de l’enfance à Moroni. Initialement prévu au mois de septembre 2016, l’atelier a été ajourné au 18 et 19 octobre 2016 avant d’être déprogrammé encore une fois au 25 octobre 2016 par la Commissaire au genre en raison de son déplacement à Madagascar la semaine dernière. Tout était prêt, les invitations et les documents ont été partagés aux participants, les 12 participants des iles de Mohéli et d’Anjouan sont arrivés ce lundi 24 octobre à Moroni et coup de théâtre, la Commissaire Générale à la Solidarité, à la protection sociale et la promotion du genre a tout bonnement décidé de reporter sine die pour la énième fois cet atelier  en raison parait-il de «  l’ insuffisance du document » et de l’ absence d’ un processus transparent dans son élaboration.
 
 
 
Le draft de cette politique nationale de protection de l’enfance a été finalisée par une consultante nationale, Madame Samina Chakira, Dr en droit  recrutée depuis le mois de février 2016 par le Commissariat générale à la solidarité, à la protection Sociale et la Promotion du genre. Ce draft est le résultat d’un long processus débuté il y a un par le Gouvernement de l’Union des Comores.  En effet, l’ ancien Vice-Président Fouad Mohadji avait adressé à l’ UNICEF le 20 octobre 2015  un courrier  pour solliciter  le lancement du processus de recrutement de l’assistance technique devant supporter le Gouvernement  dans la réalisation de la cartographie et l’évaluation du Système de protection devant aboutir à la rédaction de la politique nationale de protection de l’ enfant. L’UNICEF Comores avait alors lancé un processus transparent d’appel d’offre international le 22 octobre 2015 qui a abouti   au recrutement du bureau d’étude Maestral International basé aux Etats Unis. Deux consultantes internationales ont été mobilisées durant près de 5 mois pour élaborer la cartographie, l’évaluation du système de protection et la politique nationale de la protection.

 
L’ancienne la Commissaire Générale à la Solidarité, à la protection sociale et la promotion du genre, Mme Tahadhibati Kambi a mis en place le 27 novembre 2015, un Comité Directeur avec pour mission notamment de suivre et de superviser l’ensemble des activités liées a la cartographie et l’évaluation du système de protection de l’enfant. Ce Comité compose de 14 membres regroupait des représentant de la Direction de la Sante la Direction de la solidarité, la Direction de la promotion du genre, la Direction de l’enseignement primaire, la Direction des affaires judicaires, la Direction des affaires juridiques du ministère des affaires étrangères, le département juridique de l’assemblée de l’Union…L’atelier de démarrage des travaux de la cartographie et de l’évaluation formative du Système de protection de l’Union des Comores a été organisé7et le 8 janvier 2016 à Moroni. Il s’agissait de la première phase des travaux qui était consacrée à l’orientation et à l’information sur l’approche de la cartographie et de l’évaluation formative du système de protection des Comores. Cet atelier avait pour but de renforcer le consensus des parties prenantes afin de promouvoir les avantages d’un système de protection de nos enfants, de se familiariser avec la cartographie et les méthodes d’évaluation formative et de convenir d’un plan de mise en œuvre et un calendrier pour la cartographie et l’évaluation. 


Depuis la ratification de la convention relative aux droits de l’enfant par les Comores en février 1991, plusieurs actions ont été engagées par notre pays, pour améliorer et renforcer le système de protection de l’enfant aux Comores. Toutefois, l’approche systémique de la protection de l’enfance n’a pas été suffisamment prise en compte dans les différentes actions entreprises en raison de la faiblesse des moyens humains et matériels du système, l’absence de coordination et de coopération multidisciplinaire. Les approches traditionnelles de la protection de l’enfance actuelles ne préviennent pas suffisamment les problèmes en matière de protection de l’enfance ou n’y répondent pas suffisamment. D’où la nécessité pour les acteurs de la protection de l’enfance de s’écarter d’une programmation réactive et axée sur un problème pour adopter une approche systémique qui appuie une vue plus globale de l’enfant qui fait face à des multiples risques.
 

Cette approche systémique centre son intérêt sur le renforcement des capacités à long terme pour aider le pays à devenir progressivement autonome au regard du développement de l’organisation, de la gestion, de l’administration, de l’information et des services requis pour protéger les enfants. Elle permet de cibler les thèmes de la protection qui sont notamment l’enregistrement des naissances, le travail des enfants, les pratiques culturelles nuisibles, les enfants abusés et négligés au plan physique, sexuel et psychologiques, les enfants placés, les enfants vivant avec un handicap, la traite des enfants, l’exploitation sexuelle des enfants, les enfants en contravention avec la loi, les enfants de la rue, les orphelins, les enfants abandonnés et les enfants des parents divorcés. La prise en compte de ces thèmes devra permettre de mettre en place un système de protection intégré qui tiendra compte des différents secteurs qui œuvrent pour la protection de l’enfant.
 

La stratégie de Croissance Accéléré et de Développement Durable (SCA2D) 2015 -2019 s’est fixée pour objectif stratégique dans le secteur de l’enfance dans le but d’appuyer le gouvernement dans ses efforts pour assurer la réalisation des droits des enfants et des femmes aux Comores dans une perspective de développement durable basé sur le développement de la capacité communautaire. Le projet de descriptif de programme de pays Comores UNICEF 2015 -2019 qui s’est appuyé sur les priorités nationales définies dans la SCA2D s’est donné pour objectif dans le cadre de son programme protection et inclusion de protéger protégés par des interventions holistiques, équitables et adaptés à leurs besoins individuels, les enfants vulnérables et les enfants victimes d’exploitation, de trafic, de violence ou de pratiques néfastes. A cet effet, dans le cadre de la mise en œuvre de ce programme « Protection en Inclusion », le Gouvernement a décidé d’entreprendre la cartographie et une évaluation de son système de protection de l’enfant.
 
 
 
La cartographie et l’évaluation d’un système de protection de l’enfant a été piloté au niveau du Commissariat en charge de la Solidarité, de la Cohésion Sociales et de la Promotion du Genre et un Secrétariat permanent. L’exercice a duré en tout près de 9 mois et a permis de fournir au Gouvernement les éléments qui lui permettront de mettre en place un système de protection de l’enfant et d’en assurer une meilleure coordination ;

de doter les décideurs nationaux d’une vision complète et commune des composantes existantes du système national de protection de l’enfant, l’effectivité et l’interaction de ses composantes, et les points d’entrée potentiels pour renforcer le système ;

    d’élaborer une politique nationale et d’un plan d’action de protection de l’enfance aux Comores.
 
 
 
Deux ateliers ont été organisés au mois de mai 2016 et d’aout 201, l’un pour valider la cartographie et l’évaluation du Système de protection et l’autre pour étudier le draft de la politique nationale de la protection de l’enfance et donner des orientations à la consultante nationale pour finaliser cette politique. Ces résultats ont été salués par la Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Est et Australe, qui avait effectuée au mois de novembre 2016 une mission de travail aux Comores. A cet effet, elle a décidé  le mois dernier, d’octroyer les fonds thématiques destinésà la région de cette année à 2 pays seulement sur les 22 pays : le Rwanda et le Comores. Près de 140 millions ont été attribués aux Comores pour renforcer le système de protection et lutter contre les violences faites aux enfants.  
 
 
 
Tous ces efforts viennent d’être remis en cause par la nouvelle Commissaire au Genre qui a pris ses fonctions récemment, encouragés par l’équipe de la Direction de la promotion du Genre. En fait la guéguerre au sein du Commissariat menée par  la Direction de la promotion du genre et à l’ encontre de la Direction de la solidarité qui gérait les fonds octroyés par l’ UNICEFà la demande de la Commissaire au genre sortante, dans le cadre de ces travaux a abouti à la remise en cause d’ un travail de près de un an en faveur des enfants Comoriens. L’annulation de l’atelier de ce 25 octobre coutera à l’état près de 2 400 000 Fc destinés à payer les frais de déplacement et de séjour des participants des iles. Des fonds qui auraient servi ailleurs à la protection de l’enfant.  La méchanceté et l’arrogance ont primé sur la compétence. Ainsi va le pays !

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