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La Syrie n’émeut plus

Champs de bataille depuis plus de trois ans, la guerre en Syrie a fait plus de 160 000 morts, dont 50 000 civils, et neuf millions de personnes jetées sur les routes. Ce conflit opposant au départ des groupes rebelles contre le régime de Bachar Al Assad s’est transformé en guerre entre l’armée syrienne libre et groupes rebelles, notamment le Front Al Nasra et l’Etat islamique en Irak et au levant.

Cette nouvelle situation conduit à un changement d’opinion de la part de la communauté internationale. La rébellion en Syrie n’est plus soutenue, le terrorisme est au pas de l’Europe.

La ligne rouge : un simulacre occidental ?

L’utilisation de substances chimiques n’est pas nouvelle. Et la Syrie ne fut nullement une exception. Lors de la découverte d’armes chimiques par les experts de l’ONU, Barack Obama fit une annonce dans laquelle, il prévoyait des sanctions contre le régime syrien en cas d’utilisation réitérée d’armes chimiques, sanctions en accordance avec le traité sur les armes chimiques de 1925 et la Convention sur l’interdiction des armes chimiques que la Syrie a signée. Cette fameuse «  ligne rouge » imposée par Barack Obama se devait être suivie d’actions. Or, deux années plus tard, aucune action ne fut prise. Trompe œil, la ligne rouge n’a été qu’un moyen de repousser encore et toujours toute intervention militaire de la part des Etats Unis. Les Etats Unis ont ainsi mis sous couvert la communauté internationale. Celle-ci récuse en effet les rapports établis par les experts et n’accuse pas. Pourtant, nulle doute, Damas est coupable ! bachar1

L’amérique d’aujourd’hui n’est plus celle de Bush. Moins interventionniste, elle se veut «  light footprint ». En effet, la volonté interventionniste de Paris en Août/septembre 2013 avait été rapidement repoussée par Washington, l’intervention militaire ne pouvait avoir lieu sans soutien de Barack Obama. L’effacement dont fait preuve les américains ne légitime que davantage Bachar Al Assad. A l’instar de Washington, Paris attira l’attention en affirmant : « Un régime qui ne respecte pas ses engagements internationaux et qui utilise des armes chimiques contre sa propre population ne peut jamais faire partie d’une solution d’avenir »

Depuis, Bachar Al Assad a été élu à 88, 7 % des voix. Par ces élections, la menace de la dictature syrienne  se matérialise ; tout espoir de transition démocratique est réduit à néant. Ce simulacre de démocratie signe la défaite de l’Occident et de l’opposition. L’indifférence croissante des Etats Unis, et la crainte de montée des extrêmes, et particulièrement du djihadisme en Europe prédominent les relations internationales. Sous le joug d’Assad d’une part, et des djihadistes d’autres part, la communauté internationale réagit par son inaction.

La sécurité d’abord ! bachar

En occident, le cas syrien se veut préoccupant que dans la mesure où il affecte la sécurité européenne. En effet, des pays tels que la Belgique, la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne sont très exposés au phénomène dit «  djihadiste ».

Depuis l’arrestation du Français Mehdi Nemmouche, assassin de trois personnes le 23 mai dernier au Musée juif de Bruxelles, nos leaders s’inquiètent. Un nouveau visage du terrorisme apparaît, et il se veut djihadiste et européen. Le chiffre est tombé, L’Europe regorge en son sein 2000 combattants dont 700 français d’après le Financial Times. Tous sont partis dans l’optique de rejoindre des groupes islamistes radicaux en Syrie tels que le Front Al Nasr avec un seul but : combattre le régime de Bachar Al Assad.

Depuis ce terrible drame de nombreuses réunions de travail ont été organisées afin que la France et d’autres pays européens discutent du retour des combattants et de la menace djihadiste. Ces réunions des neufs se sont dans un même temps tenues en présence de la Turquie, des Etats-Unis, du Maroc, de la Jordanie et de l’Australie. Face à cette montée du terrorisme, les pays se sont accordés pour limiter les départs, démanteler les filières, contrôler les arrivées. De plus, notons que Damas et Washington se sont rencontrés suite aux réunions des pays européens. L’heure est désormais au compromis.

Narmine Abou-Bakari
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