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"L’Algérie a eu les réponses les plus adaptées", juge Hollande

Le président français, François Hollande, à Tulle le 19 janvier 2013.

L’Algérie a eu les réponses adaptées lors de la prise d’otages sur un site gazier car les négociations n’étaient pas possibles, a déclaré samedi le président français, François Hollande. Les forces spéciales algériennes ont lancé « l’assaut final » contre les djihadistes retranchés sur le site de Tiguentourine, dans le sud-est du pays, rapporte l’agence de presse algérienne APS. Sept otages et onze ravisseurs ont été tués.

« Nous n’avons pas encore tous les éléments mais quand il y a une prise d’otages avec autant de personnes concernées, et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner — ce qu’ils ont fait— leurs otages, un pays comme l’Algérie a les réponses qui me paraissent, à mes yeux, les plus adaptées car il ne pouvait pas y avoir de négociation », a dit François Hollande lors d’un déplacement à Tulle. Le chef de l’Etat s’exprimait à la préfecture de Corrèze, où il devait rencontrer une délégation du 126e régiment d’infanterie de Brive-La-Gaillarde, dont des hommes sont en partance pour le Mali.

Dès jeudi, François Hollande a affirmé faire « toute confiance aux autorités algériennes » et Paris a indiqué « avoir été régulièrement informé » tout au long de la crise, à rebours d’autres capitales se plaignant d’un manque d’information. « Quand on est confronté au terrorisme, quand on le combat ensemble, j’invite à la prudence sur les critiques », a renchéri vendredi le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, alors que samedi son homologue à la défense, Jean-Yves Le Drian, estimait que « la question principale est à adresser quand même aux terroristes ».

Lire :  Algérie : épilogue sanglant après quatre jours de prise d’otage

« DES APPROCHES DIFFÉRENTES »

Le secrétaire à la défense américain, Leon Panetta, lors d'une conférence de presse avec son homologue britannique à Londres, le 19 janvier 2013.

« La prise d’otages vient de prendre fin après un nouvel assaut des forces algériennes, qui a fait de nouveaux morts », a pour sa part annoncé samedi le ministre de la défense britannique, Philip Hammond. Ces pertes en vie humaines « sont épouvantables et il faut dire clairement que ce sont les terroristes qui en portent l’entière responsabilité », a-t-il cependant noté lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue américain, Leon Panetta, actuellement en visite à Londres dans le cadre d’une tournée européenne..

Interrogé sur la gestion de la crise par l’Algérie, il s’est contenté d’indiquer que « les différents pays avaient des approches différentes ». Les Algériens « sont dans la région, ils comprennent la menace terroriste (…) Je pense qu’il est important de continuer à travailler avec eux pour développer une approche régionale », a souligné pour sa part Leon Panetta.

Plus tôt dans la journée, le premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a participé samedi matin à Tokyo à une réunion de crise sur cette prise d’otages, a qualifiée l’affaire d’« extrêmement ignoble ». « Nous ne pourrons jamais pardonner », a-t-il ajouté devant la presse.

DES CONDITIONS « EXTRÊMEMENT COMPLEXES »

Le premier ministre japonais Shinzo Abe devant la presse, le 19 janvier 2013.

Depuis le début de l’assaut par les forces spéciales algériennes, jeudi, les critiques ont abondé pour dénoncer une opération, dont de nombreuses zones d’ombre subsistent. La réponse algérienne est typique de la façon dont le pays a géré le terrorisme par le passé, prônant l’action militaire sur la négociation. Plusieurs capitales, dont Londres et Tokyo, ont regretté de ne pas avoir été prévenues par les autorités algériennes de leur intention d’intervenir.

Lire : L’Algérie ne négocie pas avec les djihadistes

De nombreuses voix se sont élevées à l’étranger pour appeler à la protection des otages. La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, avait ainsi indiqué vendredi avoir « exhorté [le premier ministre algérien] à faire preuve d’une extrême précaution pour sauver la vie des otages, algériens et expatriés ». Toutefois, a-t-elle ajouté, « n’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’un acte terroriste. »

Lire : Les premières réactions internationales à la prise d’otages

Face à ces critiques étrangères, une source gouvernementale algérienne a expliqué vendredi qu’il avait été lancé jeudi dans des conditions « extrêmement complexes » et avait évité un « véritable désastre ». Selon la même source, le groupe islamiste qui avait pris mercredi en otages des centaines d’Algériens et des dizaines d’étrangers, dont des Occidentaux et des Asiatiques, voulait acheminer les otages au Mali pour s’en servir de monnaie d’échange. Elle a expliqué que le groupe était doté d’un arsenal de guerre constitué de missiles, lance-roquettes, grenades, fusils-mitrailleurs et fusils d’assaut.

Selon le juge antiterroriste français Marc Trévidic, l’attaque islamiste a été préparée depuis longtemps, bien avant l’intervention française au Mali le 11 janvier. « Belmokhtar est passé à l’acte à un moment qu’il estimait favorable pour des raisons stratégiques, pour universaliser le conflit et se placer à la tête du jihad international« .

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